Article mis à jour le 17 janvier 2023 à 08:26
Sénateur de l’Aude, Roland Courteau a de nouveau interpellé le 3 décembre le gouvernement sur le calendrier de la LGV Montpellier Perpignan . Le chaînon manquant, ce sont ces 150 kilomètres de ligne qui permettraient de relier à grande vitesse Montpellier à Perpignan. 150 kilomètres pour enfin achever le corridor méditerranéen entre la France et l’Espagne. Le sénateur a sollicité une réponse « sans langue de bois » sur le calendrier à venir. La réponse fut claire et sans ambages. Il faudra attendre 2040 pour une ligne à grande vitesse complète ! Le sénateur de fuser : « ça veut dire qu’on aura attendu cette ligne nouvelle 50 ans! »
♦ Train, avion, autoroute – Des Pyrénées-Orientales de plus en plus isolés ?
Roland Courteau a fait de la LGV entre Montpellier et Perpignan l’une de ses marottes. Et ce depuis presque 40 ans… Le sénateur François Calvet interpelle lui aussi régulièrement le gouvernement sur ce sujet.
Dernière demande en date, le 30 octobre dernier, soit seulement quelques jours après l’épisode méditerranéen. Ce phénomène météorologique avait engendré des dégâts et conduit à la fermeture de toute liaison ferroviaire entre notre département et l’Est de la France et de l’Europe. Une coupure prolongée durant plus d’un mois.
François Calvet, sénateur des Pyrénées-Orientales titrait ainsi son texte « Les oubliés de la France ; Supplique à Madame la Ministre des transports ».
Il rappelait dans sa tribune, le caractère insulaire que prenait la situation des Catalans. « Les 3 axes de déplacement sont affectés, train, avion, route et nous sommes isolés du reste de la France ».
- « Depuis maintenant plus d’une semaine, nous sommes coupés de toutes nos capitales Montpellier, Toulouse et Paris. Les récentes intempéries ont endommagé les voies ferrées entre Perpignan et Montpellier, imposant à la SNCF d’arrêter tout trafic ».
- Que dire également des incidents, annulations ou retards importants affectant, régulièrement les vols Perpignan Paris, changement d’une roue, porte défectueuse, panne du train d’atterrissage et aujourd’hui un freinage brutal au décollage qui a effrayé les passagers.
- « Enfin, la situation en Catalogne fragilise nos autoroutes, la circulation a été déviée à plusieurs reprises dans une grande confusion ».
♦ La secrétaire d’État Emmanuelle Wargon interprète la partition gouvernementale
La question du sénateur ayant été transmise le 7 novembre au Ministre des transports, la secrétaire d’État près de la ministre de l’écologie avait bien préparé ses fiches. Fiches qu’elle a bien pris soin de lire consciencieusement, rappelant « l’engagement de l’État sur l’axe méditerranéen ». Celle qui fut notamment en charge du Grand Débat présidentiel rappelait également, au micro du Palais du Luxembourg, « la nécessité » de cette ligne nouvelle compte tenu des aléas climatiques récents.
Malgré « l’engagement » et la « nécessité », le calendrier s’allonge. Emmanuelle Wargon dévoilant un tronçon Montpellier Béziers dans 10 ans, soit 2030 et enfin, le tronçon Béziers Perpignan, 10 ans plus tard, soit en 2040 !
♦ Une voie LGV Montpellier Perpignan pour 2038
En février 2018, le gouvernement devait opter pour l’un des 3 scénarios présentés par le Conseil d’orientation des infrastructures. Un choix qui devait amener la construction de la LGV Montpellier Perpignan, selon le scénario choisi entre 2028 et 2038. Ces dates avaient fait bondir les élus locaux. Après la réponse laconique d’Emmanuelle Wargon, on comprend que ces cris d’orfraie ont été de peu d’utilité.
Roland Courteau répondait à la secrétaire d’État : « la mobilisation est forte autour de ce projet, je vous préviens, la colère monte ! »
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