Article mis à jour le 24 juin 2019 à 22:56
De nombreuses sources semblent indiquer que dans la première salve d’investitures du parti présidentiel prévue pour ce lundi 17 juin à 13h, figurera le candidat pour la mairie de Perpignan. Le député En Marche de la 1ère circonscription ne cache pas depuis de nombreuses années son ambition de s’asseoir dans le fauteuil de Jean-Marc Pujol, dont il fut le 1er adjoint. Article mis à jour après l’officialisation de l’investiture du candidat En Marche. Réactions politiques en fin d’article.
Parallèlement, ce dimanche, se tenait à la Rochelle, le congrès du Rassemblement National, un congrès presque tout entier dévolu aux prochaines élections et notamment les municipales de 2020. Perpignan y était également au centre des discussions. En effet, il s’agit d’une des villes de plus de 100.000 habitants les plus accessibles pour le Rassemblement National. Louis Aliot, annonçait en janvier dernier vouloir « prendre la ville » en se mettant à la tête d’une coalition sans étiquette. Au lendemain des résultats de Perpignan qui ont montré un effondrement massif de l’électorat de droite, la stratégie de « rassembleur contre le RN » voulue par Jean-Marc Pujol semble d’ores et déjà compromise.
♦ Perpignan est l’une des villes prioritaires à prendre pour le RN
Alors que Louis Aliot dit se concentrer sur sa campagne municipale, et par la même être moins présent dans les instances nationales du parti, il n’en demeure pas moins que Perpignan serait, paraphrasant le langage guerrier de Louis Aliot, une belle prise pour le Rassemblement national. Ville de plus de 100.000 habitants, elle avait voté à près de 35% lors du premier tour des municipales de 2014, 45% au second tour face à la liste unique de Jean-Marc Pujol, la gauche s’étant désistée malgré ses 11,87% et la possibilité de se maintenir. Après la fonte des voix de droite aux européennes, les appels des cadres du RN et les menaces à peine voilées des macronistes ont fusé mettant encore plus la pression sur les grands perdants des élections européennes.
♦ Macron – Le Pen, affrontement via des envoyés spéciaux
Le député macroniste et ancien camarade de promotion d’Emmanuel Macron tenterait-il de faire le même pari que celui victorieux du chef de l’Etat en 2017 ? À savoir, assécher la droite, la gauche perpignanaise ayant historiquement un faible électorat, pour se présenter comme le seul rempart face au RN ?
En 2017, le candidat Macron avait remporté haut la main son pari à Perpignan, face à Marine Le Pen. Il avait convaincu 59,71% des électeurs. Au lendemain d’un débat calamiteux, la candidate du Front national avait vu ses espoirs s’envoler. Dans la capitale roussillonnaise, l’effet débat avait été positif pour le candidat qui incarnait le renouveau.
♦ Ce scénario peut-il se renouveler avec le casting Grau-Aliot ?
Selon le Journal du Dimanche, le candidat En Marche devra entre autres engagements, « prendre ses responsabilités » en cas de « risque important de victoire » du Rassemblement national. Une petite phrase immédiatement traduite sur les réseaux sociaux par certains, dont Louis Aliot, comme une exigence de retrait en cas de triangulaire.
Questionné ce jour sur l’investiture En Marche, Jean-Marc Pujol qui briguait le soutien En Marche grâce à sa proximité avec le Premier ministre nous déclarait : « Je reste sur ma position, il faut réunir la droite, En Marche et le centre pour éviter le Front national à Perpignan. Pour le reste, ils prendront leurs responsabilités ».
Olivier Amiel, qui refuse de dire publiquement s’il se maintiendra ou pas en cas de non-investiture de son parti Les Républicains, réagissait immédiatement après l’officialisation du candidat En Marche. Le trésorier des LR66 interpellait le siège national de son parti et particulièrement Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et Président de la Commission d’investiture des LR. L’ancien adjoint au renouvellement urbain de Jean-Marc Pujol réitérait son « vif souhait d’obtenir l’investiture afin de rassembler notre famille politique ». Il se positionnait selon ses termes dans une démarche de « clarté de la ligne politique ainsi que son indépendance refusant toute alliance contre-nature notamment avec LREM ».
Clotilde Ripoull, mène de son côté une campagne de terrain fort assidue, viendra-t-elle perturber cet affrontement ?
Le mano à mano annoncé peut-il être perturbé par la multiplication des candidats ?
Autant de questions qui restent à ce jour en suspens et qui au fil des jours recevront sans nul doute une réponse.
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