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Municipales 2026 : Ces quatre candidats briguent l’investiture de Perpignan Autrement via un suffrage inédit

Municipales 2026 : Ces quatre candidats briguent l'investiture de Perpignan Autrement via suffrage inédit

Le 20 septembre prochain, les adhérents du mouvement Perpignan Autrement devront trancher entre quatre profils pour désigner la tête de liste qui portera leurs couleurs aux élections municipales de mars 2026 à Perpignan. Olivier Romero de Place publique, le socialiste Mathias Blanc, Eric Vernis de Génération Écologie et Mélina Dufraigne, membre de l’Après (mouvement créé par d’anciens Insoumis) ont officialisé leur candidature à l’issue d’un processus d’appel interne.

Particularité de ce vote : il se déroulera selon les principes du jugement majoritaire, une méthode encore marginale dans le paysage politique local, mais défendue comme gage de légitimité démocratique. Pour Perpignan Autrement rassemblant, entre autres, Place publique, le Parti socialiste, Génération écologie, le collectif L’Après, le Parti communiste, mais aussi des membres de la société civile et des militants associatifs d’horizons divers, il faut tirer les leçons de la défaite de la gauche en 2020 pour affronter une majorité sortante Rassemblement National.

Malgré ces bonnes intentions, le scénario d’une gauche divisée en 2020 devrait se reproduire en 2026. Les Insoumis et les Europe Ecologie-Les Verts ont d’ores et déjà acté l’impossible union avec Perpignan Autrement. Et de son côté, Agnès Langevine, soutenue en 2020 par les socialistes et les écologistes, s’active pour obtenir l’investiture des instances nationales de Place Publique. Une décision qui, si elle était prise, désavouerait le vote des militants locaux. Le 27 juillet dernier, ces derniers se sont prononcés majoritairement en faveur d’Olivier Romero pour porter la stratégie politique à Perpignan.

Quatre sensibilités, une ambition commune : réinventer Perpignan

Parmi les quatre candidats à l’investiture (classés par ordre alphabétique), Mathias Blanc, avocat et conseiller départemental PS, mise sur une approche sociale et fédératrice. Co-fondateur de Perpignan Autrement, il se revendique porteur d’un projet collectif et combatif, centré sur la cohésion sociale. Il déplore une ville fracturée par les inégalités et veut « faire tomber les murs entre les quartiers ». Défenseur d’une gauche de responsabilité, il assume vouloir « en finir avec les aventures personnelles ». Pour mémoire, en décembre 2022, à l’issue de l’annulation du scrutin sur le canton 10 du Département, Mathias Blanc a perdu son siège de conseiller départemental permettant à Louis Aliot, de faire son entrée dans la collectivité dirigée par une socialiste.

Mélina Dufraigne est quant à elle membre du collectif L’Après. Militante de longue date du mouvement Alternatiba, elle revendique un engagement citoyen au long cours. Celle qui est aussi infirmière libérale appelle à replacer la jeunesse au cœur du projet municipal, à renforcer les services publics et à démocratiser les processus décisionnels. Son ambition : ouvrir une nouvelle page pour Perpignan, empreinte d’humanisme et d’audace. « Les services publics appartiennent à chacun de nous, je veux les protéger et les renforcer. »

Olivier Romero est ingénieur pour le chocolatier Cémoi, syndicaliste, conseiller régional et référent local de Place publique, il incarne une gauche réformiste axée sur la démocratie participative. Il propose une « coopérative d’associations » pour faire émerger une dynamique citoyenne durable. Son engagement contre le bilan de Louis Aliot est assumé : « Le maire capitalise sur la détresse », dénonce-t-il, plaidant pour une reprise de la main sur les leviers économiques et urbains.

Éric Vernis milite pour un verdissement radical de la ville. Président de l’école ETRE à Alénya, il rêve « d’une ville jardin, fertile ». Pour lui, Perpignan doit devenir un lieu où l’on vit mieux, tourné vers les mobilités douces où l’on respire, où la jeunesse est encouragée à inventer l’avenir. Pour Éric Vernis le mandant est centré sur l’image. Il réclame un rééquilibrage profond du soutien municipal vers les associations et les quartiers.

Le jugement majoritaire : un scrutin pour mesurer la légitimité réelle

Ce vote interne pour désigner la tête de liste est inspiré des travaux de chercheurs du CNRS. Le jugement majoritaire permet à chaque électeur d’évaluer tous les candidats, non par un choix binaire, mais par une échelle de mentions allant de « à rejeter » à « excellent ». Le candidat qui obtient la mention majoritaire la plus élevée, c’est-à-dire celle que plus de la moitié des votants lui attribuent au minimum, est désigné vainqueur.

Cette méthode entend rompre avec les logiques de vote utile ou stratégique. Elle favorise l’expression nuancée des préférences et, selon ses défenseurs, renforce la légitimité du résultat final. Pour Perpignan Autrement, ce choix de mode de scrutin est aussi un acte politique en soi, un prolongement naturel de la promesse participative portée depuis la création du mouvement.

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