Article mis à jour le 30 mai 2020 à 14:34
Romain Grau, député La République En Marche, était arrivé 4e avec seulement 13,17% des suffrages au soir du 15 mars. Il se prononce ce 28 mai pour un « retrait républicain ».
♦ Romain Grau refuse que Louis Aliot n’accroche Perpignan à « son tableau de chasse »
Dans un communiqué adressé ce jour aux rédactions, Romain Grau s’est enfin déclaré. Le candidat ne peut pas « se résoudre à voir le Rassemblement National de M. Aliot » faire de Perpignan « un laboratoire de l’idéologie populiste d’extrême-droite ».
Pour Romain Grau, « Perpignan a besoin de solutions permettant de répondre aux lourdes difficultés des Perpignanaises et des Perpignanais » ; mais aussi aux « enjeux » à venir. « Ces solutions, le RN, qui ne cesse d’opposer les uns contre les autres, il ne les a pas ».
Romain Grau insiste ; « ce parti n’est mû que par le désir d’accrocher une ville de plus de 100.000 habitants à son tableau de chasse ». Tout en rappelant que « la solution de responsabilité et d’exigence républicaine […] ne peut malheureusement consister que dans un retrait républicain pour ce second tour ».
Pour le député de la 1ère circonscription, il s’agit du seul moyen « de faire barrage à M. Aliot ».
♦ L’ancien premier adjoint du Maire sortant ne cite à aucun moment Jean-Marc Pujol
En 2014, Romain Grau avait été élu sur la liste de Jean-Marc Pujol. À la faveur du désistement de la gauche, ce dernier avait remporté l’élection contre Louis Aliot. L’actuel député Rassemblement National était déjà sorti déjà à l’époque largement en tête du 1er tour ; avec 34,19% des suffrages exprimés. Or en 2020, Romain Grau, ceint de sa nouvelle étiquette de député LREM acquise en 2017, avait fait le choix de faire cavalier seul ; persuadé d’incarner le changement nécessaire pour Perpignan.
Malgré le ralliement de plusieurs anciens soutiens de Jean-Marc Pujol*, le pari de l’ancien adjoint s’est avéré décevant. Il n’est parvenu à convaincre que 3.425 électeurs dans un contexte de grande contestation de l’étiquette présidentielle. Vox Populi, vox Dei ; une expression latine que le député aime à citer.
Ce jeudi 28 juin, le député Romain Grau fait le choix de ne donner aucune consigne de vote en faveur de son ancien allié ; ou d’une possible autre alternative**.
Jean-Marc Moulin, en 39ème position de la liste de Romain Grau, s’insurge. « Se retirer de la sorte sans même s’abstenir d’appeler à voter indirectement Jean-Marc Pujol, c’est en fait offrir le passage libre sur la dernière marche qui doit conduire le Front National à la Loge ». L’universitaire signe son commentaire sous la publication du renoncement de sa tête de liste d’un laconique « Jean-Marc Moulin, colistier trahi par M. Grau« .
Pour le moment, aucun des protagonistes n’a réagi publiquement à ce désistement.
*Parmi les anciens colistiers de Jean-Marc Pujol en 2014, Michel Pinell, Isabelle de Noëll-Marchesan, Brice Lafontaine, Josiane Cabanas avaient fait le choix de suivre Romain Grau sur sa liste pour les Municipales de 2020.
**La candidate écologiste Agnès Langevine, arrivée 3e au 1er tour, ménage encore le suspense sur sa possible participation au second tour de scrutin.
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