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Avant de quitter les réseaux sociaux, Nasdas auditionné à l’Assemblée Nationale

NASDAS AUDITION PARLEMENTAIRE LIVE

Article mis à jour le 10 juin 2025 à 21:50

Ce mardi 10 juin, après les créateurs de contenu AD Laurent et le couple Julien et Manon Tanti, Nasdas – qui réunit 9 millions d’abonnés sur Snapchat et 3,7 millions sur TikTok – était auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale.

Durant plus d’une heure, l’influenceur perpignanais a répondu aux interrogations d’une dizaine de députés de tous bords politiques. Malgré plusieurs moments de tension, Nasdas, accompagné de son avocat, n’a esquivé aucune question.

Nasdas gagne plusieurs centaines de milliers d’euros par mois, mais seulement 5 000 euros via TikTok

Si la commission d’enquête présidée par le député socialiste du Calvados, Arthur Delaporte, vise à comprendre les effets psychologiques de TikTok et de son puissant algorithme sur la santé des jeunes et surtout des mineurs, Nasdas a immédiatement cherché à minimiser son activité sur la plateforme chinoise.

L’influenceur se décrit comme un « snapchateur », car oui, c’est bien sur cette plateforme que Nasdas, ou Nasser pour les intimes, a débuté et c’est aussi là qu’il compte le plus de followers. Sur son audience TikTok, il dit n’avoir gagné pas plus de 5 000 euros en totalité et n’avoir posté qu’une vingtaine de vidéos. Ceci dit, selon lui, TikTok est « un tremplin pour gagner en visibilité ». Et même s’il se défend de poster sur TikTok, il précise que l’objectif d’un créateur reste avant tout de faire le plus grand nombre de vues.

Selon Nasdas, la majorité de ses followers a entre 25 et 36 ans

Après sa déclaration liminaire, Nasdas a précisé que s’il n’avait que peu de statistiques concernant TikTok, 97% de sa communauté était majeure et une majorité avait entre 25 et 36 ans. Mais la commission qui cherche à comprendre l’influence des réseaux sociaux et de Nasdas en l’occurrence sur les mineurs l’a passé au gril sur la grande responsabilité qui découle d’une telle audience.

« Moi j’assume ma responsabilité pleinement, en une heure je fais entre deux et trois millions de vues sur Snapchat ». La rapporteure de la commission d’enquête, la députée de la Marne, Laure Miller le confronte aux nombreux jeunes qui quittent leur domicilie pour venir à Saint-Jacques et rencontrer la Team Nasdas. Selon le créateur de contenu, ils seraient parfois des dizaines chaque jour à fuguer pour venir à Perpignan. « On parle assez peu de la responsabilité des parents. » Nasdas de citer ce mineur venu rencontre la team à Perpignan. « La première chose que je fais c’est de téléphoner à leurs parents, et parfois ils me disent de le garder. Quand je filme, il y a toujours une morale, je leur dis de ne pas venir et d’arrêter de croire au rêve Nasdas. »

Laure Miller prend l’exemple de certains jeunes de l’aide sociale à l’enfance attirés par la Chienneté et le mode de vie de Nasdas. La députée accuse Nasdas de « rajouter de la misère à la misère ». Nasdas semble un temps étourdi par cette accusation, mais il rétorque : « Je ne peux pas vous laisser dire ça. Montrez-moi une seule vidéo où je demande à ces jeunes de venir. C’est facile de m’accuser, que dois-je faire de plus ? » Laure Miller tente de reprendre la main sur les défaillances de l’aide sociale à l’enfance. Et Nasdas de relancer, « vous êtes en train de me dire que je dois arrêter d’aider les jeunes de mon quartier, parce que ça encourage ceux sous la responsabilité de l’État à fuguer ? Vous me dites que je ne dois plus faire mon métier parce que ça crée un appel d’air pour ces jeunes ? »

Plusieurs moments tendus ont émaillé l’audition de Nasdas devant l’Assemblée nationale

Et notamment quand, Nasdas évoque auprès du président de la commission la santé mentale des créateurs de contenus. À ce moment-là, Arthur Delaporte esquisse un sourire destiné semble-t-il à quelqu’un d’autre. Et Nasdas s’en offusque. « Mais ça vous fait sourire, Monsieur le député ? Ça vous fait sourire quand je parle de la santé mentale des créateurs de contenu ? » Après une rapide justification, le député reprend l’influenceur, « je vous demande de ne pas me faire de remarque, vous êtes ici en audition, alors je vous remercie de continuer votre propos. »

Idem quand le député Antoine Vermorel-Marques député Droite Républicaine de la Loire questionne l’influenceur sur de supposés dons à des groupes politiques. Une remarque qui a fait sortir Nasdas de ses gonds.  » On est quand même à l’Assemblée nationale. Je ne pensais pas avoir des questions aussi floues que les vôtres. Je n’ai jamais versé d’argent à des partis politiques. Je suis choqué de la question. C’est grave ces questions. »

Le même député l’a aussi questionné sur les vidéos qui ont fait son succès et notamment celles où il distribuait de l’argent contre des actions de nettoyages du quartier. Selon Nasdas, il s’agirait « d’actions sociales. » « Oui, il m’est arrivé de mettre une vingtaine de jeunes à repeindre les murs remplis de tags. Il s’agit de leur redonner le goût de l’effort, contre 5, 10 ou 20 euros. C’est vraiment des actions sociales que j’ai menées au sein de mon quartier. Parce que chez moi, la population se sent totalement délaissée, totalement délaissée ! »

Le départ de Nasdas des réseaux sociaux 

Si en 2024, le créateur de contenu avait déjà annoncé quitter les plateformes avant de revenir quelques mois plus tard, en 2025, le ras-le-bol et surtout la pression semblent à leur paroxysme pour le jeune père de famille. Depuis son retour, et son déménagement dans un quartier résidentiel, son contenu s’est également transformé. Et alors que Saint-Jacques était son terrain de jeu jusqu’à la fin 2024, le script se passe désormais au cœur de la villa. Et met en scène les « dramas » de la team Nasdas. Un divertissement qui faisait de l’ombre aux plus grandes émissions de téléréalité.

Mais, pour Nasdas, la coupe est pleine, il subirait trop de pression. Le diktat du nombre de vues, de l’algorithme prompt à exiger toujours plus de contenu. Ainsi le père de famille a dévoilé ce début juin, sa décision de quitter les plateformes. Et devant les députés présents dévoilé que la décision aurait été prise depuis plus de trois mois. « Je ne sais pas si j’arrête totalement, mais c’est pour au moins un deux ou trois ans. Mais c’est une sage décision c’est sûr ! »

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