Article mis à jour le 8 septembre 2022 à 14:07
Ils étaient près de 300 personnes à avoir répondu à l’appel du Collectif Jeunes Révoltés (CJR) en ce 40 mars sur la place République de Perpignan. Pour dire qu’ils valent mieux que ça ! Nuit Debout, un mouvement qui invente ses propres codes, du mois de mars (date de naissance du mouvement) qui ne finit plus, à la parole tournante, Perpignan s’inscrit dans ce mouvement qui a déjà rallié plus de 60 villes en France.
Parmi les participants, de nombreux représentants de parti, de syndicats de gauche, ou de personnalités impliquées ou ayant participé à la vie politique locale, des jeunes, des moins jeunes, des curieux, des gens en colère ou en recherche de réponses à la désespérance qui envahit la société française et mondiale. Mais comme le veut le code de #NuitDebout, aucun signe distinctif n’est admis. « Ici toutes les paroles se valent, » tous ont l’occasion de s’exprimer et chacun peut dire ce qu’il veut.
Kevin Courtois, membre du CJR nous explique l’objectif du mouvement « Nous ne luttons pas seulement contre la loi travail mais contre ce qui nous est imposé par la société. C’est une assemblée citoyenne pour que la politique reprenne son sens le plus noble. Nous voulons une gestion par les citoyens de l’intérêt général car cela concerne tout le monde !«
Parmi les curieux, Jacqueline Amiel Donat (JAD), « étonnée de la maturité des jeunes » qui portent le mouvement. Cette ancienne opposante, que nombreux commentateurs de la vie publique perpignanaise qualifiaient de Passionaria confie : « J’attendais cela depuis longtemps mais je ne pensais pas que le déclencheur serait la Loi Travail« . Les jeunes ont repris à leur compte la revendication avec l’appropriation du slogan lancé par les Youtubeurs* « On vaut mieux que ça« . JAD précise, « Cela donne un rayon d’optimisme, cette génération analyse plus vite, décode plus rapidement les messages grâce aux nouveaux outils, ils ont la maturité que n’avaient les générations précédentes« .
Loan, 17 ans en terminale littéraire, se considère comme « déjà foutu« . Il n’entrevoit que difficilement son avenir et est bien déterminé à continuer de lutter, à s’exprimer pour que « les choses changent, que la société soit plus ouverte et plus égalitaire« .
Des échanges sérieux dans une ambiance respectueuse, contrairement aux débordements de Paris ou de Nantes. Un partage et de nombreuses propositions comme le salaire à vie, le travail partagé, le revenu universel… Autant d’idées couchées sur le papier, dans des sortes de cahiers de doléances ou sur vidéo avec #convergencedesidées
Une première soirée de NuitDeboutPerpignan qui a duré plus de 9 heures, entre débats, musiques, bal populaire et petits ateliers qui ont occupés la place république.
Des idées constructives ou simplement l’expression du rejet de notre système avec cette jeune doctorante en histoire, très applaudie quand elle précise avoir démissionné de l’éducation nationale, « ce système est ultra violent et qui demande aux élèves de s’adapter et non l’inverse« . Des discours d’urgence qui appellent à « Vivre ou Mourir mais ensemble, tout est lié, on est tous ensemble dans un monde mondialisé ! »
Ce mouvement saura-t-il redonner une alternative à ceux qui ne se reconnaissent pas dans les idées de Marine Le Pen ? Ce mouvement réussira-t-il à se rapprocher de ceux qui ont abouti en Espagne ou en Grèce ? Pour le moment la mobilisation est faible, mais nombreux sont les mécontents qui pourraient se rallier à la dynamique. Nuit Debout parviendra-t-il à incarner une alternative au désenchantement, à la déshumanisation de la société que certains comme une agression personnelle ?
*Le youtubeur est un internaute tournant et publiant des vidéos sur internet, via des sites web conçus à cet effet tels que Youtube.
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