Article mis à jour le 23 décembre 2019 à 11:13
Chaque jour, 267.000 actifs se rendent dans les quatre agglomérations de l’Occitanie pour y travailler sans y résider. Ce sont les « navetteurs ». 32.000 actifs se rendent dans l’agglomération de Perpignan au quotidien. Mais les déplacements domicile-travail sont différents d’une ville à l’autre. Les villes-centres accueillent des actifs venant de loin, tandis que les pôles secondaires sont privilégiés par les travailleurs résidant à proximité.
♦ 32.000 actifs se rendent dans l’agglomération de Perpignan au quotidien
79% des navetteurs venant y travailler occupent un emploi dans la ville-centre, 4% à Rivesaltes. En parallèle, 60% des habitants de l’agglomération perpignanaise habitent à Perpignan et 4% à Rivesaltes. En 25 ans, le nombre d’emplois et de navetteurs dans les villes-centres de la région comme Perpignan a diminué. Si près de 90% des actifs de l’agglomération perpignanaise exerçaient dans la ville-centre en 1990, ils n’étaient plus que 79% en 2016. Cela signifie que 8 navetteurs sur 10 qui résident hors de l’unité urbaine de Perpignan viennent y travailler.
Sans pour autant en faire des pôles d’emplois secondaires, d’autres communes de l’agglomération perpignanaise accueillent les navetteurs. Rivesaltes attire des actifs mais dans une proportion proche de sa population. Outre les emplois destinés aux besoins des habitants, la zone commerciale du « Cap Roussillon » contribue à augmenter le nombre de navetteurs. 45% des actifs qui viennent travailler à Rivesaltes habitent dans l’unité urbaine de Perpignan, contre seulement 35% des navetteurs qui rejoignent la ville-centre.
À Cabestany, la Polyclinique Médipôle Saint-Roch a grandement contribué au développement de l’emploi. Depuis 1990, l’emploi se développe ainsi plus vite dans la banlieue de Perpignan plutôt que dans la ville-centre. Par conséquent, le nombre d’actifs qui réside dans ces communes progresse mais à un rythme moins soutenu que l’emploi, ce qui entraîne une hausse du nombre de navetteurs.
♦ Des actifs venant d’Elne ou Saint-Laurent, et à destination de Cabestany ou Rivesaltes
C’est au cœur de l’agglomération que le flux des navetteurs est le plus intense, en particulier entre la ville-centre de Perpignan et ses communes voisines. Perpignan reste la principale destination des navetteurs. Toutefois, certains font le chemin en sens inverse pour se rendre dans des communes de banlieue telles que Cabestany. Cette situation était beaucoup plus rare en 1990. Le développement de l’emploi dans ces communes ainsi que les nouveaux moyens d’accès ont contribué à ce changement.
Les navetteurs qui viennent travailler dans l’agglomération de Perpignan sont de plus en plus issus des communes proches du littoral comme Elne ou Saint-Laurent-de-la-Salanque. Celles-ci étant bien reliées à des 4 voies, les habitants rejoignent la ville-centre plus facilement. Certaines villes, comme Canet-en-Roussillon, échappent pourtant à cette dynamique.
♦ Les navetteurs de l’agglomération de Perpignan privilégient la voiture
Pour leurs déplacements, les navetteurs privilégient la voiture. Seuls 3,1% des actifs qui travaillent dans l’agglomération de Perpignan utilisent les transports en commun. Dans le reste de la région, les navetteurs optent un peu plus pour les transports en commun lorsque leur commune de résidence est bien desservie (tram, bus ou métro).
La mise en place de la ligne 2 du tram à Montpellier a permis de doubler le nombre de navetteurs qui utilisent les transports publics pour aller travailler en 10 ans. Ceux qui habitent dans des communes plus éloignées peuvent également emprunter le TER. Mais la majorité des navetteurs n’a pas d’autre choix que d’utiliser la voiture pour se déplacer.
♦ Des schémas de déplacement des navetteurs totalement différents à Toulouse et Nîmes
À Montpellier, le schéma de déplacement domicile-travail est sensiblement identique à celui de Perpignan. En revanche, à Toulouse et à Nîmes, c’est totalement différent. 129.000 actifs rejoignent chaque jour l’agglomération de Toulouse pour y travailler. Pourtant, seuls 56% des navetteurs travaillent dans la ville rose (ils étaient 71% en 1990).
Cela s’explique par la présence de deux pôles secondaires importants : Blagnac et Colomiers. À elles seules, ces deux communes génèrent 66.000 emplois. L’emploi se développe plus vite dans la banlieue qu’à Toulouse grâce au développement des zones commerciales et des transports en commun qui facilitent les déplacements. Le flux de Toulousains allant travailler à Blagnac est le plus important de toute la région.
A contrario, Nîmes attire la quasi-totalité des navetteurs qui viennent travailler dans l’agglomération sans y résider (90%). Contrairement aux autres agglomérations de l’Occitanie, ce chiffre n’a que très peu évolué depuis 1990 (92%). De ce fait, Nîmes est la destination principale des navetteurs qui font le trajet quotiden. Les communes de banlieue sont plutôt résidentielles et ils ne sont que très peu d’actifs à faire le trajet inverse. Les quatre agglomérations de l’Occitanie offrent donc 3 schémas différents en ce qui concerne les déplacements domicile-travail.
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