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Perpignan adopte le compost pour tous en 2024 : quel impact pour vous ?

Compost 2024 : nourrissez la terre catalane

Article mis à jour le 31 décembre 2023 à 08:12

Nouvelle avancée pour le tri de nos déchets. À compter du 1er janvier 2024, les collectivités territoriales auront pour obligation d’aménager des dispositifs de compostage pour les citoyens. À Perpignan et dans les communes aux alentours, on se prépare depuis longtemps.

Depuis 2016, les producteurs, comme les gros restaurateurs, émettant au moins 10 tonnes de biodéchets par an avaient déjà l’obligation d’effectuer le tri à la source. Dans une continuité écologique, plusieurs lois ont vu le jour. Parmi elles, celle du 10 février 2020 luttant contre le gaspillage alimentaire. Au programme pour l’année à venir, faire rentrer dans les mœurs le tri des déchets organiques pour tous. À Perpignan, le projet s’organise. Composteurs, matière sèche, nombreux seront les outils donnés gratuitement par la collectivité pour réaliser son compost. Réduction des déchets incinérés, fabrication de biogaz, engrais pour le sol, quel est ce trésor que vous mettez dans vos poubelles ?

Du compost mais pour quoi faire ?

Depuis 2023 à Perpignan, le quartier du Moulin à Vent se démarque. Un système de collecte novateur pour les biodéchets a été installé. Les restes alimentaires de chacun constituent désormais une véritable ressource. Une fois traités, ils sont transformés en biogaz dans l’usine de Calce près de l’aéroport. À compter de janvier 2024, ces biodéchets seront plus largement valorisés. Par l’installation de composteurs dans les quartiers et chez les particuliers, l’objectif selon François, maître-composteur à Perpignan, est « de nourrir la terre ».

Posé sur de la terre, le composteur doit reproduire le sol à l’état pur. Au contact de micro-organismes, les biodéchets vont se décomposer. « Ça fonctionne comme un estomac » affirme François. À l’issue de la transformation, citoyens et particuliers pourront récupérer l’engrais qui, coupé avec de la terre, peut faire des miracles pour les fleurs et autres potagers.

Si l’arrivée des composteurs s’inscrit dans une transition écologique nécessaire, il faut rappeler que les collectivités territoriales n’ont guère eu le choix. Didier Thevenin, Directeur de la Valorisation des Déchets et de l’Espace public explique : « En tant que collectivité, nous avons l’obligation de réduire le tonnage d’ordures ménagères. Le tri des déchets résiduels est donc nécessaire. On estime à 30% la quantité de biodéchets. L’objectif est donc d’en sortir le maximum des poubelles des usagers. Cela passe par un accompagnement dans la solution trouvée qui est celle du compost ». Un choix également économique qui réduit l’incinération des ordures et donc le coût du traitement des déchets.

Azote, oxygène et carbone, la recette parfaite du bon compost

Dans l’univers complexe du compostage, trois éléments participent à un compost réussi. Pour qu’il soit bien équilibré et peu humide, l’azote et l’oxygène créent un environnement propice au développement de bactéries bénéfiques. Une aération efficace permet d’éviter la formation de bactéries anaérobies à éviter. Ces dernières sont présentes dans les méthaniseurs, dont l’émission dans l’air est 25 fois plus polluante que le CO2. En guise de répulsif aux mauvaises odeurs et aux moucherons : la matière sèche. Elle est constituée de carbone. Il faut en saupoudrer régulièrement dans les matières compostées, ce qui contribue au maintien de l’équilibre recherché. Tout cela constitue un cercle vertueux pour un compost idéal.

Et l’efficacité de ce terreau riche peut être prouvée ! Si les bactéries n’ont pas produit assez de chaleur, les graines de tomates et autres poivrons pourront s’exprimer à leur guise. Et quoi de mieux que de découvrir au petit matin un plant de tomate dans son « jardin-poubelle » ?

Enseigner et sensibiliser pour bien composter

Alors que l’Irlande ou la Suisse ont une avance considérable sur la question du tri des déchets verts, François maître composteur à Perpignan, déplore le retard de la France sur le sujet. « Il y a des pays qui sont très en avance. En France, l’enjeu est antinomique : dans notre composteur on veut faire des bactéries alors que dans nos rues tout est aseptisé. ». La pratique de ce tri reste rigoureuse. Avec des instructions spécifiques à l’équilibre de l’ensemble, il faut sensibiliser et éduquer la population. Des programmes éducatifs, des animations, et des interventions sur le terrain sont autant de moyens utilisés pour inculquer ce moyen éco-responsable. Marcial, ambassadeur du tri auprès de Perpignan Méditerranée Métropole, souligne « l’importance de réduire les ordures ménagères incinérables grâce à ces efforts collectifs ».

Mais gare aux mauvaises pratiques. Pour François, il est tout aussi important d’informer le public sur les aliments à éviter dans son compost afin de ne pas perturber la chaîne alimentaire. Les déchets organiques, sauf ceux traités chimiquement comme le pain, sont bienvenus. Il faut principalement penser aux vers de terre qu’il ne faudrait pas faire fuir. Le poisson, la viande ou encore le fromage sont aussi à éviter, notamment dans les composteurs collectifs. En effet, ils attirent les nuisibles comme les rats. Un équilibre à trouver pour une démarche encourageante et durable.

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Alix Wilkie