Article mis à jour le 24 juin 2024 à 15:39
Jusqu’en 2006, le site du « Col de la Dona » à Calce recevait 80% des ordures ménagères du département. Depuis, ces déchets enfouis produisent de l’électricité grâce au biogaz émis par le processus de fermentation. Et désormais, le site photovoltaïque accueille également près de 12.000 panneaux solaires générant l’électricité nécessaire à la consommation de 3.000 habitants. Au total, la reconversion photovoltaïque de ce site permet de fournir aujourd’hui de l’énergie à 4.400 foyers catalans.
Un site photovoltaïque qui s’affaisse de 10 centimètres par an
Non pas que Calce soit sur des sables mouvants. Mais bien à cause du sous-sol du Col de la Dona composé des déchets ménagers des Catalans accumulés depuis 33 ans. Des déchets qui, en se décomposant, produisent du biogaz valorisé par Suez pour générer de l’électricité. Et c’est cette biodégradation qui provoque des mouvements du sous-sol. « Un chantier peu banal » selon le directeur général d’Engie Green, Jean-Claude Perdigues.
Frédéric Thérond, responsable du développement des centrales solaires au sol chez Engie Green de préciser qu’il a fallu ancrer dans le sol des socles bétons pour fixer les panneaux. Une installation qui a donc nécessité un savoir-faire et une grande technicité. Car il ne fallait surtout pas endommager la membrane qui maintient les déchets, permet leur détérioration, ainsi que l’exploitation du gaz de fermentation. Jean-Claude Perdigues est également revenu sur les conditions météorologiques. Et notamment « sur le vent qui balaye le site (6,5 à 7M/s) et qui a contraint de nombreux arrêts du chantier ». Mais la Tramontane permet conjointement une bonne ventilation naturelle des panneaux photovoltaïques. Et donc une utilisation optimale de ces derniers.
Un projet qui a mis 9 ans pour voir le jour, tant les difficultés techniques étaient grandes et enchérissaient les conditions de mises en place du parc photovoltaïque et son coût. La première pré-étude fut réalisée en 2010, et le permis de construire délivré à la suite de l’enquête publique en 2015. La mise en service est intervenue en juillet 2019 après seulement 9 mois de travaux.
Le Col de la Dona témoin de l’union d’Engie et de Suez
Le directeur général adjoint France de Suez, Philippe Maillard rappelle les différentes vies du site du Col de la Dona, un site exploité depuis 46 ans.
« Il a vécu une première vie, celle de l’exploitation qui a débuté en 1973 et qui s’est achevée en 2006. Il recevait 80% des déchets des ordures ménagères du département. C’était l’époque où se développaient l’économie, l’urbanisation et les déchets étaient stockés ».
En 2006, a débuté la 2ème vie du site, avec « le suivi environnemental et l’optimisation de la production énergétique. Nous produisons de l’électricité pour 1.400 habitants à partir du biogaz généré par la dégradation des déchets. La production diminue au fur et à mesure que les déchets sont totalement dégradés. Suez a installé un moteur qui transforme le biogaz issu de la fermentation de déchets, en électricité. Elle est alors injectée directement dans les réseaux électriques pour alimenter les communes avoisinantes. Afin de toujours réduire son impact écologique, depuis 2010, le site est autonome en énergie de chauffage grâce à la chaleur générée par le moteur ».
Le site entre désormais dans sa 3ème vie en accueillant un parc solaire photovoltaïque sur 8 des 40 hectares du Col de la Dona. Le parc produit 7.500 MWh par an, soit la consommation annuelle d’environ 3.100 personnes.
La décharge de Calce faisait polémique
Depuis 2003, la commune de Calce accueille l’usine de traitement et de valorisation des déchets du département. L’ouverture de ce centre a entraîné la fermeture de la décharge objet de nombreuses et manifestations. Jean-Marc Pujol, président de la communauté urbaine de Perpignan, dont Calce est membre, et Guy Esclopé, conseiller régional Occitanie, se remémorent l’époque. Guy Esclopé, de confier, « c’était l’âge où la commune de Calce était vue comme la poubelle du département »
Les projets photovoltaïques dans les Pyrénées-Orientales
Lors de l’inauguration du Col de la Dona, nous avons évoqué les futures réalisations avec Brice Pertegas, chargé de développement des énergies renouvelables pour la communauté urbaine de Perpignan. Il a nous a confié que plusieurs autres projets étaient à l’étude, et notamment l’installation de panneaux solaires au-dessus des bassins de rétention.
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