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Agriculteurs français et catalans font cause commune pour une nouvelle Pac

MANIFESTATION COLERE AGRICULTEURS PERPIGNAN A9

Article mis à jour le 30 mai 2024 à 18:48

Alors qu’un blocage de la frontière entre la France et l’Espagne est prévu pour le lundi 3 juin, plusieurs organisations syndicales de part et d’autre des Pyrénées entendent calmer le jeu, tout en poursuivant leurs exigences quant à la Politique Agricole Commune de l’Europe.

Ce mercredi 29 mai 2024, la Confédération paysanne et l’Unió de Pagesos de Catalunya signaient « un accord transfrontalier d’organisation agricole ».

Des agriculteurs en colère vont bloquer l’autoroute A9

En Catalogne, après les manifestations d’ampleur du mois de février 2024, les agriculteurs qui se revendiquent asyndicaux entendent poursuivre la pression sur le pouvoir politique. Auprès d’ACN, équivalent catalan de l’AFP, le porte-parole de Revolta Pagesa, Arnau Rubio, explique que l’objectif est de faire pression en vue des élections européennes pour obtenir une « plus grande sécurité alimentaire » grâce aux « clauses miroirs » et d’éliminer les taxes sur l’énergie appliquées aux producteurs agricoles, comme c’est le cas dans d’autres secteurs.

Selon l’ACN, les blocages commenceront le 3 juin à partir de dix heures du matin et sont annoncés pour une durée de 24 heures. Les organisateurs n’excluent pas une prolongation de la manifestation. « Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas obtenu de réponses à nos revendications », assurent-ils.

Dans un communiqué de presse, la préfecture informe des perturbations probables sur l’autoroute A9 et la D900. Et invite les conducteurs à reporter leurs déplacements vers l’Espagne et le secteur frontalier.

« Si on ne fait que crier, nous n’obtiendrons rien »

Du côté de la Confédération paysanne et de l’Unió de Pagesos, Hélène Delmas, porte-parole de la confédération paysanne Occitanie insiste : « Nous ne serons pas mobilisés le 3 juin sur des actes de blocage à la frontière. Nous préférons communiquer sur des idées concrètes, qui peuvent apporter des solutions. »

Selon Joan Caball, coordinateur du syndicat Unió de Pagesos, ceux qui appellent aujourd’hui à bloquer la frontière ont voulu s’exclure du mouvement unitaire du mois de février 2024.

« Ils se disent anti-syndicaux, mais nous, nous ne sommes anti-personne. Nous défendons tous les paysans depuis 50 ans. Mais avant de lancer des actes, il faut travailler sur des propositions. » Ainsi, celui qui cultive ses céréales prés de Figueres ne souhaite pas que le combat agricole percute les élections.

« Il n’y a pas de solution magique », insiste Joan Caball. « Nous de notre côté, nous travaillons pour améliorer les choses pour tous les paysans. Mais ce qui est certain, c’est que si on ne fait que crier, nous n’obtiendrons rien. Et l’agriculture a besoin d’argent. »

La Confédération paysanne et l’Unió de Pagesos signent un accord

La Confédération paysanne d’Occitanie et l’Unió de Pagesos de Catalunya sont d’accord sur les grandes lignes de ce que devrait être l’agriculture. Ces paysans représentatifs d’une agriculture familiale exigent d’être entendus par les plus hautes instances de l’Europe. Parmi leurs demandes, l’arrêt des négocations des traités de libre-échange, la fin de la concurrence déloyale, l’instauration de « clauses miroir », la simplification administrative ou encore « une répartition priorisée sur l’eau potable puis sur la production agricole, avant tout autre secteur économique ». Au total, pas moins de 14 revendications sont portées par les paysans qui constatent que malgré les mobilisations conséquentes de cet hiver, peu de choses ont bougé.

« Nous avons prévu des groupes de travail sur des thématiques spécifiques, telles que la sécheresse. » Car, insiste Hélène Delmas, « peu importe la frontière, nous sommes avant tout des paysans. » Joan Caball rajoute qu’en Catalogne, « les petites structures familiales sont majoritaires et il n’y a pas de grandes exploitations comme dans le sud de l’Espagne ou le nord de la France. Notre modèle de défense est celui de la paysannerie familiale, et nous cherchons des gens qui nous ressemblent pour travailler avec eux. »

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Maïté Torres