Article mis à jour le 27 février 2024 à 16:54
Alors que l’association Le fil à métisser devrait se voir signifier sa liquidation judiciaire ce 29 février, les femmes gitanes des quartiers Saint-Jacques et Nouveau Logis se mobilisent. Ce 27 février à 14 heures, elles marcheront depuis la place du Puig en direction de la préfecture et de la mairie de Perpignan pour afficher «colère» et «mécontentement». L’objectif ? Amener une lettre signée par 700 personnes, au préfet des Pyrénées-Orientales et au maire de Perpignan.
« On nous a dit des mensonges »
« Nous voulons le retour du Fil à métisser » scande en cœur le collectif de femmes réuni pour afficher sa détermination. L’association Le fil à métisser sera auditionnée par le tribunal de commerce ce 29 février. « Le juge devrait prononcer notre liquidation », confirme la coordinatrice du fil. Une date qui marquera la fin de cette association agissant depuis 2012 auprès des populations, essentiellement gitanes, des quartiers Saint-Jacques et Nouveau logis de Perpignan.
L’association réalise de la médiation santé et scolaire auprès de ces populations en grande difficulté. Accompagnement psychologique, suivi des dépressions, mais aussi ateliers de scolarisation des enfants, Le fil à métisser est aux côtés de plus de 300 familles, rappelle Sandrine, membre du collectif des femmes de Saint-Jacques et du Nouveau Logis.
« Nous avons mobilisé 700 signatures auprès des habitants de ces quartiers, et nous avons sollicité un rendez-vous avec le maire et le préfet. Des membres de leurs équipes nous ont reçues et ils nous ont dit des mensonges : on nous a promis qu’on ne toucherait pas aux actions de l’Association le fil à Métisser, et notamment au travail des psychologues. Or la Mairie et la Préfecture ont enlevé la moitié des financements de l’Association en 2023, ce qui a fortement fragilisé leurs actions et entraîné leur arrêt.», dénonce le collectif.
Les femmes gitanes dénoncent des choix politiques au détriment de leur communauté
Le courrier qui sera déposé à la mairie de Perpignan et à la préfecture met en parallèle l’absence de soutien de l’association et les milliers d’euros dépensés pour soutenir le sport. « Des subventions ont été attribuées à divers clubs sportifs, et d’autres associations de loisirs ». Devant ces chiffres à cinq zéros, les signataires de la lettre ne comprennent pas pourquoi « l’Association Le Fil à Métisser qui s’occupe de la santé mentale de nos enfants et des femmes gitanes, devrait s’arrêter alors qu’elle est très utile et répond à nombreux besoins ».
« Nous avons essayé de faire entendre notre parole mais nous n’avons pas été ni entendues, ni respectées dans nos demandes. On s’est moqué de nous !!! C’est une honte, nous sommes des citoyens et des Perpignanais comme les autres et nous méritons le respect et la considération », peut-on lire dans ce courrier.
« Elles défendent leur honneur »
Si du côté de l’association Le fil à métisser, on se dit plutôt pessimistes, la mobilisation de ces femmes est remarquable. « Si les responsables avaient voulu sauver l’association, ils l’auraient déjà fait. Non ce qui se joue ici c’est surtout l’honneur de ces femmes ». C’est une honte qu’elles n’aient pas été entendues, s’insurge cette responsable du Fil à métisser. Cette dernière dénonce également «un mépris des institutions» vis-à-vis de ces femmes qui ne prennent que très rarement la parole.
La fin du Fil à métisser actée depuis fin 2023
C’est lors de son assemblée générale que l’association avait actée la fin de son activité en 2024. Au mois de juillet 2023, l’association avait tiré la sonnette d’alarme sur la baisse des subventions et le déficit en cours de 10.000€. Depuis cet appel au secours, et malgré plusieurs réunions des financeurs, aucune solution satisfaisante n’avait été actée, entraînant de facto la fin de l’association.
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