Article mis à jour le 9 mars 2024 à 12:48
À mi-chemin entre la maison et le bureau, les tiers-lieux se multiplient à Perpignan. En quête de flexibilité, artistes, auto-entrepreneurs, artisans et entreprises s’y côtoient. Au cœur du quartier Saint-Martin, Jérôme Vilacèque a pour projet de métamorphoser l’ancienne boîte de nuit du Ritch.
À la fin des années 90, Jérôme Vilacèque organise des concerts, avenue Julien Panchot, dans ce qui était à l’époque l’équivalent d’un tiers-lieu. « J’ai mis en place une association de développement culturel sur Perpignan. Je m’occupais de l’administratif et du développement professionnel de ces artistes », se remémore l’entrepreneur. À l’époque, le groupe Perpignanais les Kargol’s fréquentait ce lieu d’échange.
Une ancienne boîte de nuit transformée en lieu culturel
En 2003, alors qu’elle est en concurrence avec le Mediator, l’association s’éteint, par manque de financements. Jérôme Vilacèque fonde alors Le Petit Agenda, une entreprise de communication pour les organisateurs d’évènements dans les Pyrénées-Orientales. Après 18 années de street marketing, de distribution de tracts et de création d’affiches, Jérôme se lance dans un nouveau projet culturel, le festival 20/20, à Théza.
Mais depuis quelque temps, l’idée de réunir à nouveau des artistes sous le même toit trotte dans la tête de l’entrepreneur. « Le projet, c’est de monter un lieu qui puisse accueillir à la fois des artistes qui ont besoin d’un cadre pour pouvoir travailler sur leurs projets, et en même temps, de permettre à des associations de proposer des ateliers culturels », annonce Jérôme. Tout ça, dans le très cosmopolite quartier Saint-Martin.
Dans sa ligne de mire, une ancienne discothèque de 400 mètres carrés. En activité durant près de 50 ans, cette boîte de nuit emblématique de Perpignan a traversé les décennies. Vous l’avez peut-être connue sous l’appellation Jules Verne, Milord ou dernièrement le Ritch ? Elle va désormais devenir le Nautilus, un lieu qui pourrait accueillir des agences immobilières, des associations et autant de structures qui ne viennent pas du même monde et qui pourtant, peuvent jouer de leur synergie.
Un espace aux multiples facettes
« Le projet, c’est de décloisonner un petit peu ces groupes », explique Jérôme. « Un lieu dans lequel plusieurs typologies de public pourront se croiser, que ce soit des personnes âgées qui vont venir rencontrer un conseiller numérique, des jeunes qui cherchent un atelier de musique ou des chefs d’entreprise qui se réunissent pour un club d’affaires. »
Mais alors, à quoi pourrait ressembler ce nouveau tiers-lieu ? Les réunions ou les présentations d’artistes, pourront s’organiser dans une salle de 70 mètres carrés. « Elle pourra être privatisée aussi par des particuliers qui souhaitent organiser un anniversaire, une fête, ce genre de choses », souligne Jérôme. Situé au rez-de-chaussée, un petit espace de convivialité va être aménagé en café ou en bar, pour permettre aux visiteurs de se retrouver.
À l’étage, un open space de 60 M2 ouvrira en espace coworking. « Il servira également pour des conférences et des ateliers, à partir de 18h. » Enfin, une salle de 30 M2 est prévue pour des formations ou de grosses réunions, jusqu’à 15 personnes.
« J’imagine un lieu où les gens se retrouvent avec un respect mutuel »
Dans cette nouvelle aventure humaine, le rôle de Jérôme sera de lancer des co-productions avec les différentes associations qui fréquenteront le tiers-lieu, en les accompagnant dans leur développement. Pour ce faire, Jérôme dispose de l’aide de L’Assosphère, une association labellisée qui propose des formations et une aide administrative.
« J’imagine une auberge de jeunesse, un lieu où les gens se retrouvent avec un respect mutuel par rapport à ce que chacun viendra chercher ici. Il y aura des espaces adaptés à la discussion, au travail et à la transmission. Je veux que les gens se sentent vraiment chez eux, qu’il y ait ce côté convivial. » D’ici là, le Nautilus ouvrira ses portes en juin prochain.