Ce samedi 14 juin, l’association L214 se mobilise au centre-ville de Perpignan pour sauver 600 millions d’animaux et alerter sur la consommation de viande en France.
Chaque Français et Française consomme chaque année plus de 83 kg, le double de la consommation moyenne mondiale. L’association L214, connue pour ses vidéos chocs des abattoirs français, lance le “sauvetage du siècle”. D’ici à 2030, l’objectif est de réduire de moitié le nombre d’animaux élevés, pêchés et tués pour nourrir les humains. Un choix qui, au-delà de sauver des animaux, permettrait également de restaurer les écosystèmes et la biodiversité, ou encore de mieux rémunérer les agriculteurs.
Une « SOS » sous les fenêtres de la mairie de Perpignan
Commes dans 35 villes à travers le pays, les Perpignanais et Perpignanaises sont conviés à participer à une fresque collaborative ce samedi 14 juin à partir de 14h. Chacun apposera au sol sa signature sur l’empreinte de patte d’un animal d’élevage : poulet, cochon, vache ou lapin. Le tout pour former un SOS géant, illustrant l’appel à “une évolution alimentaire urgente et nécessaire”. Il s’agit d’interpeller les élus et les acteurs de l’agroalimentaire sur l’impact de cette consommation intensive de produits animaux.
Selon Petra Radel, référente L214 à Perpignan, les politiques disposent de “leviers puissants pour bâtir un avenir plus respectueux des animaux, de notre santé et de l’environnement”.
Ce mois de juin est aussi l’occasion pour L214 de publier un rapport proposant vingt mesures concrètes pour réduire significativement la consommation de viande en France. Parmi ces propositions adressées aux députés et aux élus locaux :
- réorienter les subventions de l’élevage intensif vers les cultures végétales destinées à l’alimentation humaine ;
- planifier sur 10 ans l’arrêt de l’élevage intensif, de la pisciculture et de la pêche industrielle ;
- atteindre 50 % de menus végétariens et végétaliens dans la restauration collective ;
- réglementer strictement les publicités pour la viande ;
- faire évoluer l’offre des grandes surfaces pour atteindre au moins 60 % de protéines végétales dans leurs ventes alimentaires.
Le préfet des Pyrénées-Orientales « réitère l’engagement ferme de l’État à lutter contre les pratiques de maltraitance »
Au-delà des impacts environnementaux et sanitaires, l’élevage soulève également des questions éthiques, en particulier lorsqu’il est synonyme de maltraitance, comme il a été le cas dernièrement dans les Pyrénées-Orientales. Jeudi 5 juin 2025, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) est intervenue sur la commune de Palau-del-Vidre.
L’enquête a révélé un élevage non-déclaré. Celui-ci hébergeait “plus de 100 ovins dans des conditions ne respectant ni les normes sanitaires en vigueur, ni les obligations réglementaires liées à l’identification et à la traçabilité des bêtes”, peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé ce 11 juin. Les animaux ont alors été « mise en consigne et l’éleveur fait l’objet d’une procédure administrative ».
Cette intervention a été réalisée grâce à la mise en place d’un comité de pilotage associant les services de l’État, le parquet de Perpignan et les associations de protection des animaux. Pour sa part, le préfet des Pyrénées-Orientales, Thierry Bonnier “réitère l’engagement ferme de l’État à lutter contre les pratiques de maltraitance”.
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