Article mis à jour le 21 décembre 2023 à 07:59
Est-il possible de vivre à Perpignan sans voiture aujourd’hui ? Récemment, plusieurs classements ont mis Perpignan en queue de peloton s’agissant des mobilités douces.
Selon le groupe d’opposition et son chef de file, Bruno Nougayrède, à l’heure de la loi climat, il est temps de réfléchir au Perpignan de demain. Gratuité des transports, cohérence et sécurisation des pistes cyclables, l’opposition se veut constructive. Elle souhaite proposer des solutions concrètes. Pour certains de ses membres, rien n’est à exclure, y compris le retour du tramway dans les rues de Perpignan.
Un groupe d’étude pour des propositions concrètes sur la mobilité à Perpignan
Un temps sonnée après sa défaite de 2020, l’opposition se structure et réfléchit à l’après. Aujourd’hui, elle veut compiler les initiatives des villes où les mobilités semblent plus fluides. Selon Bruno Nougayrède, l’opposition va travailler sur un projet de gratuité dans les transports. Pour l’opposant de Louis Aliot, la gratuité déjà mise en place dans nombreuses villes et agglomérations peut jouer pour l’attractivité de la ville.
Bruno Nougayrède souhaiterait cette réflexion sous forme de débat public. «Demain, nous pourrions inviter le maire de Montpellier, le maire d’une autre ville qui n’a pas choisi la gratuité et un ou plusieurs experts lors d’un débat public. Nous pourrions débattre ainsi de l’avenir des transports, d’un plan de circulation. Bref des mobilités douces pour une vraie alternative au tout voiture.»
Groupe d’opposition « Perpignan pour vous », image d’archives
C’est la métropole de Perpignan qui a la compétence mobilité (bus, vélo), mais pour Bruno Nougayrède, s’il y avait une réelle volonté politique de la part de la ville de Perpignan, Perpignan Méditerranée Métropole irait dans le même sens que sa ville centre, Perpignan.
Quid des mobilités douces en 2023 à Perpignan ?
De nombreux témoignages s’élèvent sur la dangerosité des pistes cyclables à Perpignan. Et sur l’inadéquation du réseau aux trajets du quotidien. Alice, étudiante au campus universitaire du Moulin-à-vent, a laissé sa voiture chez ses parents contre le vélo. « En tant que cycliste, je dois faire le choix soit de rouler sur le trottoir, au risque de me prendre un piéton, soit de rouler sur la route, et donc de subir l’inattention des conducteurs », déplore-t-elle.
Comme Alice, de nombreux étudiants sans véhicule, font les trajets à pied, en vélo, trottinette ou en bus. Ce dernier peut être pratique, mais le retard chronique des lignes les plus desservies est là aussi un frein comme alternative à la voiture. Léo, étudiant sur le campus Via Domitia, se rend du centre-ville à l’université à pied. En effet, après réflexion, le temps de trajet en bus est plus long que la marche à pied. Quant à la trottinette électrique à la location, il juge le coût trop élevé par rapport à d’autres villes.
La ville de Perpignan affiche plus de 200 kilomètres de pistes cyclables, mais concrètement certaines partagent le trottoir avec les piétons, d’autres occupent la chaussée en sens contraire des voitures. Baptiste* a recueilli les propos de Dominique habitante du quartier du Moulin-à-vent et qui emprunte la piste cyclable aménagée et sécurisée qui relie son quartier au centre-ville. « Cette piste datant de 2017, paraît sécurisée mais en réalité dès le départ, elle est sur le trottoir sans réelle séparation, les vélos et les piétons sont mélangés.»
L’association Vélo en Têt a listé les nombreuses incohérences sur les réseaux cyclables des Pyrénées-Orientales. Des dizaines d’exemples, images Google earth à l’appuie, signalent des aménagements dangereux.
L’Insee classe Perpignan dernière des 40 villes où il fait bon vivre sans voiture
L’institut de statistiques a mesuré les mobilités alternatives à la voiture permettant aux Perpignanais d’abandonner leur tacot pour le trajet domicile-travail. Selon l’Insee seulement 1% des Perpignanais utilisent le bus, ou le vélo pour se rendre à leur travail.
Parmi les bons élèves, sur les déplacements domicile-travail en transport ou à vélo, Lyon, Strasbourg, Toulouse ou Montpellier. Dans ces agglomérations, entre 15 et 29% des habitants ont abandonné leur véhicule au profit d’un mode de déplacement alternatif.
Du côté de la marche, les résultats ne sont guère meilleurs pour Perpignan. En effet, selon le Baromètre des villes marchandes de 2023, Perpignan n’obtient la moyenne dans aucune des cinq indicateurs. Confort, sécurité ou aménagements obtiennent entre 7,9 et 9,6 sur 20. Ainsi Perpignan obtient la note globale de D sur une échelle de A+ à G.
*Baptiste est étudiant en licence des métiers de l’information à l’université de Perpignan.
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