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Perpignan, le dernier baroud d’honneur contre le golf de Villeneuve-de-la-Raho ?

Perpignan, le dernier baroud d'honneur contre le golf de Villeneuve-de-la-Raho ?

Article mis à jour le 21 juin 2024 à 07:13

Ce mercredi 19 juin, plusieurs centaines d’opposants au golf de Villeneuve-de-la-Raho manifestaient sous les fenêtres du préfet Bonnier et celles de la présidente du département, Hermeline Malherbe. Une mobilisation bien moins massive que la marche qui, en mars dernier, avait réuni plusieurs milliers de personnes.

Les esprits sont-ils déjà en vacances ? Le cortège, trusté par nombre de politiques en campagne pour les législatives, a-t-il dissuadé les manifestants ? Malgré une mobilisation en baisse, les collectifs et les militants écologistes espèrent encore stopper l’inéluctable marche en avant des tractopelles déjà à l’œuvre. Et dans le cortège ce mercredi soir les pancartes « Non au golfeur, c’est plus l’heure » « L’eau un bien commun » étaient à nouveau de sortie.

Selon ce membre du Collectif préservons l’eau 66, la mobilisation reste toujours de mise. D’autant plus que le dernier recours concerne une convention signée entre le Conseil départemental et les porteurs du projet. Rencontré dans le courant de la semaine, Nicolas Garcia, en charge de l’eau au Département, assure que le projet a changé. Sans certitude concernant le puisement de l’eau dans le lac de Villeneuve-de-la-Raho, Marc, militant écologiste insiste, la mobilisation reprendra dès la fin des législatives.

Mais d’où viendra l’eau pour arroser le golf de Villeneuve-de-la-Raho ?

L’un des principaux points d’achoppement entre pro et anti-golf est l’utilisation de l’eau. En situation de sécheresse historique depuis deux ans, l’argument de l’arrosage du green grâce à la réutilisation en sortie de la station d’épuration de Villeneuve-de-la-Raho est devenu un sujet central. L’arrêté préfectoral du 5 juillet 2019, autorisant cette réutilisation, confirmait que l’eau d’arrosage devait provenir de la station d’épuration.

En théorie, cette dernière serait en capacité de fournir environ 1 700 M3 par jour. Sachant, qu’en fonction de la météo, les besoins du golf sont estimés entre 1 100 et 1 700 M3 par jour. Ces chiffres avancés semblent donc coller. Sauf que, dans les faits, la capacité de la station est calculée pour son maximum, à savoir traiter les eaux usées de 8 000 habitants. Or, en 2023, la commune n’en compte que 4 000. CQFD, dans la configuration actuelle, le golf sera bien contraint de trouver de l’eau ailleurs !

De plus, le même arrêté préfectoral met des conditions sanitaires à l’usage de l’eau retraitée. En effet, cette ressource doit répondre à des normes sanitaires strictes. La préfecture précise que des analyses seront pratiquées régulièrement. Donc, si ces analyses révèlent une eau impropre à l’usage, le golf devra se tourner à nouveau vers une autre solution.

Le département a donné son accord pour que le golf puise l’eau du lac de la Raho

Pétitions, mobilisations, référés, intervention du ministre de l’Écologie, rien n’y fait, les parcelles sont déjà à la vente et le terrassement est en cours. Ce 19 juin, les opposants tentent une autre stratégie, celle de l’interpellation directe du préfet de la présidente du département. Les manifestants ont étudié les arrêtés, conventions et tout le dossier administratif. Ils s’insurgent contre l’accord signé en 2016 entre le Conseil départemental et les porteurs de projet. Le document stipule qu’en cas de manque de ressources en eau, le golf pourra venir pomper l’eau du lac, pourtant destinée à la lutte contre les incendies et aux agriculteurs.

Malgré cet accord de principe, le document émet quelques réserves. « Il ne pourra être fait appel à l’eau de la retenue qu’en cas de besoin ponctuel justifié par une insuffisance du volume des rejets de la station d’épuration, une incompatibilité qualitative de ces derniers, ou par un arrêt technique de cette même station.»

Dans les Pyrénées-Orientales, le Front populaire s’affiche contre le golf de Villeneuve-de-la-Raho

Campagne électorale oblige, de nombreux candidats aux législatives ont pris le micro. Un seul mot d’ordre : « On va faire ce Front populaire de l’eau et de la terre ». Les quatre candidats alliés sous la bannière du Front populaire entendent remettre l’écologie au cœur de cette campagne où le pouvoir d’achat, l’immigration et la sécurité prennent toute la place. Et cette membre du Collectif Viure, (Vivre en catalan), conclut : « Malheureusement il n’y a que la gauche qui porte un programme environnemental qui se tient. Tous ceux qui croient à la préservation du climat comptent sur ces Français silencieux face aux 16% d’électeurs RN. »

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Alix Wilkie