Article mis à jour le 14 décembre 2023 à 11:32
La vidéo avait déjà été visionnée plusieurs milliers de fois sur X, anciennement Twitter, et avait été d’abord diffusée sur TikTok. C’est finalement le journal d’investigation Mediapart qui révèle l’information. L’article paru ce 13 décembre 2023, «la police municipale de Perpignan visée par une enquête pour des violences sur un mineur» confirme que le parquet a ouvert une enquête suite à la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux.
Pour rappel, en mai 2023, le journal d’investigation Blast dévoilait déjà plusieurs vidéos montrant la police municipale de Perpignan en action. Un article qui lui avait valu une plainte en diffamation de la part de Louis Aliot, maire RN de Perpignan.
Une interpellation mouvementée au cœur du quartier Saint-Mathieu de Perpignan
Gangréné depuis longtemps par le trafic de drogue, ce quartier du centre-ville de Perpignan abrite dealers et autres lieux de fabrication de stupéfiants. C’est dans ce cadre-là que les forces de l’ordre sont intervenues ce 29 novembre 2023. Mediapart est remonté jusqu’à l’auteur de la vidéo. L’habitant du quartier avait filmé l’interpellation depuis son appartement en hauteur de la scène. La vidéo montre six policiers municipaux interpeller un individu vraisemblablement sur un point de deal connu à l’angle de la rue François Arago et celle du Cimetière-Saint-Mathieu. Le jeune homme menotté est retourné par l’agent face contre le mur, avec la violence du mouvement, la tête du jeune homme percute le mur, et il émet un cri clairement entendu sur la vidéo. Les instants suivants, l’agent de police contraint physiquement le prévenu à s’asseoir sur le trottoir.
La journaliste de Mediapart a contacté la mairie qui évoque une interpellation difficile. Selon la mairie, la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux ne montrerait que le terme de l’opération qui serait la conséquence d’un deal et d’une course-poursuite. Selon la mairie, le jeune homme « a refusé de se soumettre au contrôle et a multiplié les cris d’alerte à destination des autres dealers ou guetteurs présents dans la zone afin qu’ils viennent l’aider à contrarier son interpellation ». Le service de communication de la ville de Perpignan précise que la personne interpellée est en situation irrégulière sur le territoire français. Selon les réponses apportées par la mairie, «une enquête interne à la PM a été diligentée afin de déterminer les circonstances exactes de l’intervention de nos agents.» Du côté du parquet, les investigations se poursuivent.
En mai 2023, le journal Blast avait déjà relevé des vidéos mettant en cause la police de Perpignan
Le 8 mai dernier, le journal d’investigation Blast avait publié une longue enquête dévoilant nombre de vidéos, dont certaines montrant la police municipale lors de différentes interpellations commises avec violence. Lors du conseil municipal suivant la publication de cette enquête, Louis Aliot annonçait sa volonté de porter plainte pour diffamation et injure publique.
Le maire Louis Aliot devant son conseil municipal sollicitait un vote pour l’autoriser à porter plainte. «Vous avez sur table une autorisation d’un dépôt de plainte avec constitution de partie civile au nom de la commune sur un reportage vidéo et un article sur un média web proche de la gauche et de l’extrême-gauche qui est intitulé « Contrôle au faciès, interpellations violentes, menaces : À Perpignan, la sale besogne de la « milice municipale » de Louis Aliot »».
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