Article mis à jour le 28 janvier 2019 à 18:48
Elle avait manqué de 80 voix la marche pour le second tour des élections municipales en 2014 à Perpignan. À la tête de Perpignan Équilibre, Clotilde Ripoull lance sa campagne de proximité auprès des Perpignanais en ce début 2019. Un questionnaire, du porte-à-porte, une synthèse avant l’été et un futur programme à venir en septembre. Une méthode qui n’est pas sans rappeler les débuts du mouvement En Marche qui mena Emmanuel Macron à l’Elysée.
Par ailleurs, elle assume haut et fort s’opposer en priorité au candidat soutenu par le Rassemblement National. Un combat politique qu’elle désire mener loin de toute « tambouille politique » et son lot de tractations et autres coups bas. Un pari osé qui s’annonce ardu pour celle qui dénonce déjà un risque « de campagne polluée par des fake news« .
♦ Haro sur Louis Aliot
Clotilde Ripoull annonce clairement la couleur. Son adversaire est Louis Aliot. Sans pour autant ménager le maire sortant qui selon elle, « ne veut pas sortir », ni son ancien premier adjoint devenu député de la première circonscription qui « aimerait bien prendre la place [de maire] mais qui doit assumer son bilan ».
Mais, c’est contre Louis Aliot qui a choisi de partir sans étiquette Rassemblement National que se concentrent toutes ses attaques. Celui qui « utilise un langage guerrier… Un apparatchik qui veut prendre la ville pour un clan, un peu comme on récupérerait un trophée ». Clotilde Ripoull, quant à elle, revendique vouloir « prendre la ville pour la redonner aux Perpignanais ». Interrogée sur l’absence de la gauche dans sa « donne politique », la candidate répond : « je ne l’évacue pas, mais les menaces qui pèsent sur la ville sont la menace extrémiste et aussi la menace que rien de change ».
♦ En 2019, Clotilde Ripoull investit « le terrain »
La candidate assume la démarche. « On va poursuivre dans notre style en mettant en place une grande opération de terrain ». Faisant un parallèle avec le grand débat voulu par le chef de l’État, elle indique que « c’est notre propre débat local, quelque chose que l’on a dans nos gênes à Perpignan Équilibre * ». Avec pour objectif de « confronter nos idées à celles des Perpignanais ».
Un questionnaire de type dépliant dont les deux premières questions concernent le bilan de Perpignan. Les questions suivantes recueillent les priorités des perpignanais et enfin la dernière encourage à la rêverie des répondants. « Quel projet, même un peu fou, mettriez-vous en place pour faire bouger la ville, la rendre plus belle, plus heureuse à vivre ?« . La candidate confie que « la politique, c’est l’art de réaliser des utopies ». Et interrogée sur les moyens de la ville pour mettre en œuvre ces rêves, elle rétorque : « le rôle des politiques, c’est de rendre réalisables ces rêves ».
La candidate espère 500 questionnaires en face-à-face, une centaine par quartier. Ses équipes et elle-même feront du porte-à-porte, se rendront à la sortie des écoles ou dans les marchés pour recueillir la parole des citoyens. Sur internet, elle escompte récolter 1500 réponses avant la mi-avril 2019.
Après cette première phase d’écoute, viendra le temps de l’analyse et du report des questionnaires avant la fin de l’été 2019. Clotilde Ripoull présentera après l’été son programme né directement de la mise en cohérence entre ses propres choix en tant que candidate et le retour des questionnaires.
♦ Pas de tractations, pas de tambouille politique
Celle qui ne se « résoudra pas à ce que cette ville passe aux mains des populistes » répond ouvertement à ceux qui évoquent une alliance avec l’ancien premier adjoint et actuel député En Marche. « Aujourd’hui, je ne suis pas dans la tambouille politique, cela ne m’intéresse pas. Vous avez des personnes qui s’imaginent des choses de la politique, ceux qui font courir ces bruits sont dans le fantasme. Ce qui m’intéresse, c’est d’aller à la rencontre des Perpignanais, d’en rencontrer un maximum, où qu’ils soient et quelqu’ils soient ».
Assurant que sa liste sera « une liste de rassemblement, ouverte à toutes les bonnes volontés et sans étiquette ». Interrogée sur d’éventuelles alliances pour faire battre le candidat arrivé en tête lors du précédent scrutin, elle insiste à nouveau : « Je mènerai ma liste jusqu’au bout ». En 2019, Clotilde Ripoull en est certaine ; elle franchira la barre des 10% pour être au second tour de l’élection.
♦ Clotilde Ripoull admet que « les campagnes sont toujours musclées » mais n’entend « pas se laisser polluer par un truc qui raconte n’importe quoi »
Alors qu’elle rappelle son « tempérament opiniâtre », elle s’insurge ne voulant pas « se laisse priver d’une campagne en bonne et due forme, propre, carrée, et intelligente ». Objet de son courroux ? « Une rumeur faisant état d’un sondage, qui en réalité n’existe pas ».
Refusant de se faire polluer par ce qu’elle qualifie de « fake news », Clotilde Ripoull a fait appel à la commission des sondages, qui, précisons le, « a pour objet d’empêcher que la publication de sondages électoraux vienne influencer ou perturber la libre détermination du corps électoral ». Cette commission, par la voix de son secrétaire, a fait paraître un communiqué public sur son site dans lequel il indique « avoir mis en demeure de se conformer aux prescriptions législatives **, les responsables du site ». Indiquant que ces derniers « ont refusé de le faire ». Le communiqué demande « aux lecteurs du blog de regarder avec une extrême réserve les résultats de cette enquête, dont la réalité même n’est pas établie ».
Le site, qualifié de « blog » par la candidate, fait son « mea-culpa ». Indiquant à la suite de la demande de la commission : « Promis, juré, craché, désormais nous vérifierons de plus près nos sources, avec plus d’approfondissement. Après tout, même vue du Québec, la belle langue de Molière recèle une foule de synonymes, et d’antonymes par voie de faits, pour éviter ce genre de dérive : « enquête », « panel » ou « cathétérisme », nous avions le choix pour définir la rumeur« .
Renvoyant par ces mots la candidate dans ses cordes, et rappelant que le site en question est bien soumis à la loi nord-américaine et non française. Certains de rappeler la règle d’or: « qu’on en parle en bien ou en mal, l’essentiel, c’est qu’on en parle ».
* Perpignan Équilibre est une association née au lendemain des dernières élections municipales
** Pour rappel, la loi du 25 avril 2016 impose aux médias de citer le nom de l’institut de sondage, le nom et la qualité du commanditaire, le nombre des personnes interrogées ainsi que les dates auxquelles il a été procédé aux interrogations. « Le fait de publier ou laisser publier, diffuser ou laisser diffuser un sondage en violation de la présente loi et des textes réglementaires applicables est désormais puni d’une amende de 75 000 € », rappelle l’IFOP en pied de page de chacun de ses sondages.
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