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À Perpignan, les Écologistes débattent de sécurité sans se cacher « derrière leur petit doigt »

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Article mis à jour le 16 décembre 2024 à 16:56

À Perpignan, ce 13 décembre 2024, Les Écologistes catalans organisaient une réunion autour du thème de la sécurité. Parmi les invités à la tribune, l’adjoint à la sécurité de la mairie écologiste de Lyon, Mohamed Chihi, et le sénateur Les Écologistes, Thomas Dossus. Les deux élus ont partagé, avec le public de la Salle des Libertés, les bonnes pratiques en matière de sécurité et de tranquillité publique.

« Nous ne voulons pas nous cacher derrière notre petit doigt »

« Quand on parle d’écologie, on parle de biodiversité, de transport, déplacements doux, et bien, là on va parler sécurité », lance Marc Panis, modérateur du débat et membre des Écologistes. Rarement associée à leur programme traditionnel, la question de la sécurité a été au centre des discussions, marquant une volonté des Écologistes de proposer une alternative au discours dominant. Nicolas Berjoan, secrétaire départemental des Écologistes catalans, renchérit en rappelant cette rencontre avec une commerçante de Perpignan. « Samedi dernier, en allant chez ma marchande de légumes, elle me mettait en garde, et me montrait une pile de seringues accumulées devant sa porte. Et elle me tenait un discours d’une grande pertinence. » Selon la commerçante, le tarif de certaines drogues serait en baisse et les substituts seraient moins intéressants.

Le représentant des Écologistes dans les Pyrénées-Orientales a jugé que les politiques de l’actuelle mairie, comme de la précédente, n’avaient eu que peu d’effets. Mais que les Écologistes et la gauche en général ne pouvaient pas abandonner le thème de la sécurité pour autant. « Leurs politiques ne fonctionnent pas, mais ils continuent quand même parce qu’ils gagnent les élections en faisant peur aux gens ; en communiquant et en stigmatisant des communautés entières. »

Nicolas Berjoan renchérit : « nous ne nous cachons pas derrière nos petits doigts. Nous sommes prêts à mener des politiques d’ordre, parce que les gens veulent de l’ordre et c’est normal. Devant chez moi, j’ai rencontré quelqu’un qui fumait du crack dans une voiture, et ma fille n’a pas compris. Et bien c’est pas cool ! Ce n’est pas une ville dans laquelle on vit bien. Mais nous, les Écologistes, gardons espoir dans les gens. Nous voulons essayer de comprendre. Nous voulons faire une toute autre politique que celle de ceux qui vivent de la désagrégation sociale. »

Ces algorithmes qui analysent nos comportements dans l’espace public

Si pour répondre au sentiment d’insécurité grandissant, les collectivités sont encouragées dans une course à l’équipement de vidéosurveillance, pour Mohamed Chihi cela s’avère contre-productif. « Pour le bon dimensionnement d’un système de vidéosurveillance, un opérateur ne doit pas suivre plus de 25 écrans en simultané. Au-delà, l’opérateur n’est plus capable de traiter l’information correctement. Et donc faire grossir le parc de caméras amène nécessairement à des surcouches et des algorithmes. »

Selon le sénateur, ces logiciels qui prennent la place de l’humain sont programmés pour comprendre et signaler « les comportements déviants ». « Si vous marchez tout droit, que vous rentrez dans un magasin, vous en sortez et que vous rentrez chez vous, c’est un bon comportement. Mais si vous restez trop longtemps assis sur un banc, les warnings s’allument et l’algorithme analyse que vous avez un mauvais comportement, » dénonce Thomas Dossus. Ce dernier plaide au contraire pour une sécurité ancrée dans les valeurs de gauche : « Nous devons sortir du tout-sécuritaire pour nous concentrer sur les causes profondes des violences urbaines, en misant sur l’éducation, la formation et l’intégration sociale. »

Pour rappel, la commune de Perpignan compte plus de 300 caméras de vidéosurveillance.

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