Article mis à jour le 25 mars 2023 à 07:42
Ce dimanche 26 février se tenait la dernière des trois fêtes de l’Ours du Haut-Vallespir. La tradition fut respectée et l’ours chassé des forêts de Saint-Laurent-de-Cerdans où il terrorisait la gent féminine. Dès ce soir, les peaux d’ours retrouveront leur placard, chasseurs et autres personnages traditionnels de ce carnaval ancestral pourront se reposer avant de revenir en 2024.
Les ours de Saint-Laurent-de-Cerdans 2023 avaient un nom
À Saint-Laurent-de-Cerdans, c’est le hasard qui départage les aspirants plantigrades. Et cette année, ils étaient 7 jeunes hommes à avoir tenté leur chance. Et le sort a choisi Mehdi et Maxime. Ils ont tous les deux la vingtaine, le premier est en emploi, le second poursuit ses études, mais pour tous les deux incarner cette bête féroce est un honneur. «C’est une tradition, depuis tout petit nous faisons carnaval. Devenir l’ours, est un honneur et à la fois une pression.» Un honneur, celui d’être la star de la journée, celui qui faire naître les étoiles dans les yeux des enfants.
Car, étrangement, à Saint-Laurent-de-Cerdans, les petits enfants n’ont pas peur de l’ours ; au contraire, ils veulent s’en approcher et l’admirer. Une pression aussi car l’exercice est physique, l’ours est affublé d’une véritable peau d’animal, harnaché d’une chaîne et doit courir dans la foule pour tourmenter les jeunes femmes du village.
Si la journée avait commencé par un apéritif en musique, c’est vers 14h que la tradition reprend le dessus et que les personnages se parent de leurs costumes. À 15h, l’ours sort de sa caverne et bondit sur la foule pour tenter de ravir une jeune fille, mais les chasseurs veillent et protègent le village de l’ours affamé. Parmi l’assistance, un couple d’anciens tente d’attiser l’instinct de la bête en brûlant des poils de cochon sous les jupes de filles de l’assistance.
Un autre étrange personnage capte l’attention. La Monaca est une créature funèbre, elle compte deux têtes, deux troncs et 4 membres. Au-delà de cette difformité, le personnage virevolte sur lui-même et, de ses bras ou ses jambes, atteint les curieux qui voudraient s’approcher trop près de l’ours. Ce personnage est censé représenter la fin de l’hiver et l’arrivée du printemps.
La fête de l’Ours pour chasser l’hiver et son lot de menaces avant le printemps
La tradition veut qu’à la fin de la déambulation, l’ours soit attaché à un tronc. Le chasseur rase l’animal à l’aide de sa hache devant la foule. À la fin de cet étrange rituel, la bête tombe inanimée. Et après quelques instants, c’est l’homme qui se cachait sous la bête qui reprend le dessus. Le jeune homme choisit alors une fille pour danser. La fête de l’Ours s’achève par des villageois qui s’unissent en rondes pour danser la Sardane.