Article mis à jour le 21 juin 2024 à 21:19
Bernard Fourcade succède à Alain Ferrand à la tête de l’ADE. Les socialistes catalans se choisissent un nouveau chef. Les écologistes locaux s’affichent derrière le vainqueur sur le fil de la première. Carole Delga entend réveiller la gauche, via une tribune dans le JDD. Et Elne lance son conseil municipal junior.
Bernard Fourcade prend la main sur le développement économique
Après les déboires judiciaires d’Alain Ferrand, Robert Vila (président de PMM) cherche un remplaçant au premier Vice-président de PMM pour l’Agence de Développement Économique. Pour rappel, le maire du Barcarés est interdit de séjour dans les Pyrénées-Orientales depuis le 4 mai. Le contrôle judiciaire a récemment été allégé pour celui qui est poursuivi notamment pour « extorsion en bande organisée » . Il peut désormais venir dans le département 2 jours par semaine pour exercer ses mandats d’élu. Outre l’enquête en cours, c’est sur le volet politique que les choses se compliquent. Ceux qui le soutenaient lors de l’obtention de la 1ere vice-présidence de PMM, le lâchent aujourd’hui.
Aujourd’hui, le conseil d’administration de ce que l’on surnomme « le bras armé économique de PMM » devrait acter le départ d’Alain Ferrand. Ce dernier a démissionné. C’est Bernard Fourcade qui lui succède sans nécessité d’un vote. En effet, le président de la CCI jusqu’en novembre, peut présider l’ADE selon les statuts. Robert Vila, fragilisé politiquement par une majorité peu stable, cherchait une porte de sortie sans avoir besoin de passer par un vote.
De son côté, le maire de Perpignan, met la pression. Il exhorte à sortir de la crise, menaçant à demi-mot de faire bande à part en créant un nouvel outil avec Perpignan en chef de file. Laurent Gauze, presque assuré de devenir président de la CCI, en novembre prochain pourrait-il être un interlocuteur de cette nouvelle entité ? En tous cas, durant la campagne des municipales de 2020, le candidat Louis Aliot avait, à plusieurs reprises, évoqué sa volonté de travailler avec Laurent Gauze.
Dans les épisodes précédents de l’ADE et d’Alain Ferrand
Petit rappel historique de la naissance de l’ADE. C’est Jean-Paul Alduy, premier président de l’Agglo, devenue depuis Communauté Urbaine, qui avait écrit les premières lignes d’histoire l’ADE. C’est d’ailleurs Romain Grau, à l’époque pressenti pour succéder à Jean-Paul Alduy, qui devait être le premier pilote de cet outil censé développer l’économie du territoire. Après l’élection de 2014, Jean-Marc Pujol choisira de porter la double casquette de maire et de Président de l’agglo, éliminant Romain Grau de l’équation. Jean-Marc Pujol installa Laurent Gauze à la tête de l’ADE, à l’époque encore une coquille vide. En 2020, Laurent Gauze, élu à Rivesaltes, également VP de PMM, laissé sa place à Alain Ferrand. Sous la houlette d’Alain Ferrand, l’agence devait fusionner avec l’office de tourisme communautaire pour être encore plus efficace. Mais patatras, les affaires ont rattrapé, monsieur Ferrand et l’ADE est au point mort.
France Bleu Roussillon dévoile quelques détails des motifs refus par le juge d’alléger le contrôle judicaire d’Alain Ferrand. « Le juge d’instruction estimant entre autres « qu’il existe (…) des indices graves ou concordants d’avoir commis les faits qui lui sont reprochés » notamment grâce aux écoutes téléphoniques ou à la pose de micros dans son véhicule. Le magistrat rappelait également que le maire du Barcarès « n’a pas hésité à prescrire expressément à sa secrétaire de soustraire des sacs ou des poches à la vue des enquêteurs » pendant une perquisition en mairie. L’élu et sa secrétaire auraient d’ailleurs mis au point « un code ou un signal (…), en l’occurrence « l’écureuil est dans l’arbre »(sic) ». Selon le procureur général, le juge d’instruction a même dû demander à l’avocat d’Alain Ferrand de lui rappeler les règles de son contrôle judiciaire, la gendarmerie ayant signalé « la probable présence d’Alain Ferrand à Canet-en-Roussillon le 18 juillet ».
La Parti socialiste catalan change de chef
Après un vote qui s’est tenu ce 23 septembre, les adhérents socialistes catalans ont choisi leur nouveau secrétaire départemental. Il s’agit d’Alexandre Reynal, ancien maire d’Amélie-les-bains. Il succède à Ségolène Neuville, ancienne secrétaire d’État sous le mandat de François Hollande. Aux côtés d’Alexandre Reynal, réélu au conseil départemental en juin dernier, Mathias Blanc prend la section de Perpignan. Ce dernier, avocat, a fait son entrée au sein de l’assemblée départementale sur un canton particulièrement disputé (Perpignan-Canohés). Un canton, qu’avec son binôme Françoise Chatard, ils ont remporté alors que la qualification au second tour ne s’est jouée qu’à une seule petite voix.
Dans les Pyrénées-Orientales, les écologistes s’affichent unis derrière le vainqueur de la primaire
Éléments de langage ou réelle volonté de soutenir le vainqueur sur le fil de Sandrine Rousseau, les formations du pôle écologiste en Pays Catalan (EELV Pays Catalan, Génération écologie 66, Génération.s 66), félicitent Yannick Jadot. Le communiqué de presse, signé par les représentants des 3 formations dans le département, félicite « le gagnant pour sa victoire à la primaire des écologistes, et Sandrine Rousseau pour son résultat remarquable ». Avant de finir par : « La campagne présidentielle commence dès maintenant. Et nous savons que c’est notre cohérence et notre unité qui permettra sa réussite. Aussi soutiendrons-nous avec confiance et énergie Yannick Jadot, candidat des écologistes à l’élection présidentielle de 2022 ».
Carole Delga signe une Tribune pour réveiller la gauche
En effet, selon le dernier sondage, l’offre politique pléthore de gauche conduit à un émiettement des voix du « peuple de gauche ». Mais pas seulement, les idées de gauche semblent ne plus attirer voire être portées dans le débat public. Le sondage OpinionWay pour Les Echos, si le vote intervenait ce dimanche, Yannick Jadot et Anne Hidalgo obtiendraient respectivement, 7 et 6% des suffrages.
Dans le JDD du 26 septembre, la présidente de Région la mieux élue de France et soutien de premier ordre de la candidate Anne Hidalgo, exhorte la gauche à « se remettre au boulot ». Pour Carole Delga la gauche doit «replacer au cœur de notre société l’intérêt public». Selon celle qui est aussi devenue présidente de l’association « Régions de France », la politique doit «reprendre fermement la barre» ; doit agir et cesser d’être « expert-comptable » de « l’économie », du «le libre-échange débridé et sans morale».
La Présidente de la Région Occitanie met en avant son modèle de la « gauche du faire ». La méthode qui « veut concilier économie et écologie, sans rupture ni brutalité, et elle peut générer de nouveaux progrès sociaux et démocratiques ». Pour Carole Delga, « le « en même temps » vertical ou le populisme replié sur son rocher identitaire pendant que la mer monte » ne feront rien. Le choix vers ces positions politiques serait, selon Carole Delga « de nouvelles inégalités et de déséquilibres dangereux voire irréversibles ».
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