Article mis à jour le 8 février 2024 à 10:30
Ce 7 février 2024 se tenait le conseil municipal de Perpignan. Lors de l’approbation du compte rendu de la séance précédente, Christine Gavalda-Moulenat, élue d’opposition prenait la parole. Au micro de la salle du conseil municipal, Christine Gavalda-Moulenat dévoilait pour la première fois publiquement les menaces dont elle avait fait l’objet. Photo d’archive Christine Gavalda.
«J’ai été victime ainsi que ma fille de 17 ans de menaces de mort à mon domicile, proférées par un agent municipal militant et candidat du RN, parce que je m’oppose à votre politique», témoigne l’ancienne élue de la majorité. Une bombe lâchée par Christine Gavalda-Moulenat qui rappelait à l’assemblée les propos virulents de l’adjoint à la culture de Louis Aliot, André Bonet. Ce dernier durant un précédent conseil, et lors d’un monologue de plus de 4 minutes, avait entre autres évoqué l’épouse et les enfants de Bruno Nougayrède, élu de l’opposition.
Des faits qui remontent au vendredi 22 octobre 2022
Tout s’est passé en l’absence de l’élue à son domicile. Sa fille mineure était en compagnie de plusieurs camarades, trop bruyants selon la mise en cause, fonctionnaire de la mairie. Elle serait venue à plusieurs reprises demander le calme, allant même jusqu’à menacer la jeune fille devant plusieurs témoins, proférant insultes et invectives. Parmi les phrases qu’aurait prononcées la fonctionnaire, qui devrait prochainement être convoquée dans la cadre de l’enquête, : «Je vais lui faire fermer sa gueule à la mère Gavalda » ; « Aliot va lui faire fermer sa gueule à la mère Gavalda » ; « Aliot va la dégager de la mairie » ; « Il est prévu qu’Aliot lui règle son compte ».
Christine Gavalda-Moulenat nous confie : «Elle a insulté ma fille, et moi-même et elle a dit qu’Aliot allait me régler mon compte et que tout était prévu. Elle a ensuite fait mine de percuter les enfants qui s’étaient rassemblés dans la rue avec son véhicule et il ne tient qu’à la réactivité de deux jeunes qu’aucun drame n’ait eu lieu.» L’élue précise également qu’une vidéo a été déposée au dossier lors du dépôt de plainte.
Également suppléante d’une candidate Rassemblement National aux cantonales de 2021, la fonctionnaire avait alors appelé la police municipale pour tapage. Et selon Christine Gavalda-Moulenat, les agents lui auraient indiqué qu’il n’y avait pas de bruit et que les enfants avaient été polis. «Sans doute faisaient-ils du bruit dans le jardin», avoue l’élue, «mais quand elle est venue ils ont cessé.»
Le maire de Perpignan est-il au courant des faits ?
Selon Christine Gavalda-Moulenat, dès le lendemain, elle fait part des faits au directeur général des services et à Monsieur Aliot. L’édile lui aurait répondu que « cela était inacceptable » et il l’aurait assuré de son soutien. L’élue a également déposé une plainte. Et selon le procureur contacté ce 7 février, l’affaire est toujours en cours d’instruction.
À l’époque, Christine Gavalda-Moulenat avait pensé à un coup de sang ou un abus d’alcool, mais nullement à une stratégie politique. Et elle n’avait pas voulu médiatiser l’affaire. Mais après la tribune lue en conseil municipal par André Bonet avec l’assentiment du maire, Christine Gavalda-Moulenat s’interroge et interpelle Louis Aliot. «Je n’en ai jamais parlé jusqu’à ce jour parce que je ne vous ai jamais tenu pour responsable de ces actes. Je n’ai jamais pensé que vous puissiez en être l’instigateur, même j’ai noté que cette agent avait obtenu une promotion et qu’elle continue à m’apostropher pendant son temps de travail. Après l’intolérable intervention de Monsieur Bonet, je m’interroge sur la mise en place consciente et voulue d’une véritable entreprise d’intimidation à l’égard de l’opposition municipale.»
Contacté, Louis Aliot, maire de Perpignan n’a pas répondu à nos sollicitations.
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