Article mis à jour le 5 juin 2018 à 11:45
Après le départ plein d’émotion de Philippe Vignes dans les salons de la préfecture, c’est un dépôt de gerbe qui a tenu lieu de premier acte officiel pour le nouveau préfet des Pyrénées-Orientales. Philippe Chopin s’est présenté face à la presse dans une traditionnelle conférence où il a répondu aux nombreuses questions des journalistes.
♦ Les catalans « vous avez le sang chaud ! »
Le nouveau préfet est prévenu quant au caractère impulsif des Catalans, il tient toutefois à rassurer : « On ne m’a rien dit de mal sur vous. Les gens qui sont fiers de leurs traditions et de leurs cultures, cela ne me gêne pas. J’aime bien découvrir les gens et ceux que j’ai vu jusque là avaient tous le sourire ».
A propos de la situation en Catalogne sud, Philippe Chopin a bien un avis à titre personnel. Cependant, en tant que Préfet, il soutient la position du chef de l’État.
♦ La position de Philippe Chopin sur les centres commerciaux
À cette question, le Préfet invoque « la clause de minorité », celle qui lui permet, seulement dans les tous premiers jours qui suivent son affectation, de dire « Je n’ai pas réponse à tout ! »
« Je n’ai pas d’approche, mais je sais que c’est un vrai débat, je l’ai lu dans la presse. Mais ce serait très prétentieux de ma part d’avoir déjà un avis sur le sujet ».
Il rappelle que la première des qualités requises dans ce métier est « l’adaptabilité », insistant également sur la méthode de travail : « D’abord on s’informe, on discute, puis on étudie et enfin on décide ».
Pour conclure sur ce point, il confie que le fait que des grandes surfaces souhaitent s’installer dans un département est un signe de dynamisme. « Vous savez, quand vous venez d’un département où personne ne veut s’installer… Dans la creuse les gens ne se battent pas pour venir ». Philippe Chopin était préfet de la Creuse depuis juin 2015, jusqu’à son arrivée dans les Pyrénées-Orientales.
♦ Les thèmes prioritaires du Préfet
Alors que la saison estivale débute, le préfet est particulièrement attentif sur la prévention en matière de feu de forêt un point majeur « compte tenu de l’accroissement de la population » du département en été.
« La lutte contre le chômage et la précarité » sont pour lui des thèmes prioritaires « quand on voit les chiffres [dans le département] c’est impressionnant ». Il modère ses propos précisant « moins impressionnant qu’aux Antilles » des territoires plus touchés que les Pyrénées-Orientales. De 2011 à 2015, Philippe Chopin à représenté l’Etat dans les collectivités de Saint-Bathélémy et Saint Martin.
La sécurité routière est pour lui un « credo ». À propos de la limitation à 80 k/h : « Tout ce qui peut sauver des vies, je le ferai », et prévient-il, « s’il faut faire de la répression, je le ferai ! ». Il indiquait à ce propos que l’un de ses premiers actes en tant que préfet des Pyrénées-Orientales avait été de retirer trois permis de conduire, deux pour cause d’alcoolémie et un pour excès de vitesse.
♦ Un nouveau préfet passionné et impliqué
Quand les journalistes lui demandent s’il compte s’impliquer autant que deux de ses prédécesseurs, Henri Bouzigues et Josiane Chevalier, particulièrement actifs sur le terrain, Philippe Chopin répond : « Quand on a la chance de faire ce métier et d’avoir de bons collaborateurs, on ne peut que s’impliquer. C’est un métier de passion, et je suis un passionné, jamais tiède. Nous sommes là pour être au service du public, cela n’a pas de sens de ne pas être impliqué ! ».
Mélomane dans l’âme comme son patronyme pourrait le laisser penser, Philippe Chopin confiait avec une pointe d’humour : « Je suis un musicien qui ne sait jouer de rien, je suis très chanson française ». Il indiquait que Philippe Vignes lui avait laissé quatre disques de musiques catalanes.
♦ Le vibrant hommage de Philippe Vignes à la chaleur de l’accueil catalan
Deux ans presque jour pour jour après son arrivée, Philippe Vignes quitte le département pour rejoindre le Ministère de l’Intérieur. Dans les salons de la préfecture, les personnalités se bousculaient pour rendre hommage au Préfet. Le monde culturel, cultuel, politique, économique, associatif, agricole, universitaire et bien sur les représentants des services de secours étaient présents pour écouter les mots de Philippe Vignes. « Je connais tous ceux qui sont dans la salle, à mon arrivée, j’ai été frappé par votre hospitalité, jamais je ne l’avais vécu à ce point. Frappé aussi par votre générosité, la manière d’accueillir sans rien avoir à demander, par simple considération, par soucis de faire connaître et de faire aimer votre territoire ».
Philippe Vignes quitte le département non sans un dernier conseil : « Soyez un peu Catalans et un peu Occitans, soyez vous même, soyez unis et opiniâtres ! Les projets n’aboutissent qu’au prix d’efforts conjugués de longue haleine. C’est comme cela que l’on est mieux repérés dans les bureaux parisiens ».
- Tribunal de Perpignan : Arrivée de la présidente, dévoilement du projet architectural, les nouveautés 2025 - 20 décembre 2024
- Sur le départ, Pierre Viard raconte ses six années dans la robe du président du tribunal de Perpignan - 20 décembre 2024
- [Carte] Quelles communes des Pyrénées-Orientales ont gagné ou perdu des habitants ? - 19 décembre 2024