Article mis à jour le 4 mai 2017 à 22:38
Entre tractage à l’effigie des soutiens, menaces sur les réseaux sociaux, règlements de comptes entre anciens « amis » via la presse, et des Insoumis qui veulent porter plainte contre leurs alliés communistes qu’ils accusent de « semer la confusion chez les électeurs » en utilisant les éléments graphiques de la France Insoumise, la campagne de l’entre deux tours dans le département risque de laisser des traces pour les législatives à venir, voire au-delà.
♦ Un soutien de Macron dérape sur les réseaux sociaux et reçoit des menaces des partisans de Marine Le Pen
Un ancien délégué du mouvement En Marche pour la ville de Saint Esteve s’est vu menacé suite à une déclaration publique tenue sur son compte Facebook. Une publication qui pourrait être juridiquement qualifiée d’injure publique.
Publication modifiée, depuis, mais reprise par Louis Aliot, secrétaire départemental du FN et compagnon de la candidate au second tour des présidentielles qui accompagnait la copie du message de la déclaration : « Voilà le niveau des candidats de Macron ! Dans le 66… inutile de vous dire que je croiserai un jour ce personnage ! » Des échanges qui auront conduit, selon ses déclarations, l’ancien délégué En Marche de Saint Esteve à porté plainte à la gendarmerie.
Contacté par téléphone Sebastien Cazenove le délégué départemental du mouvement En Marche a précisé que depuis sa publication, cette personne avait été démise de ses fonctions de délégué et ne sera pas non plus assesseur pour le second tour des élections « On ne peut pas tolérer ce genre d’attaques personnelles alors qu’on les dénonce par ailleurs ! » a-t-il déclaré.
♦ Les insoumis catalans déjà la tête dans les législatives
A peine sortis d’une consultation populaire largement commentée et critiquée au niveau national, les Insoumis catalans organisent déjà le 3ème tour des élections. Les candidats de la France Insoumises tentent ainsi de surfer sur la dynamique du 23 avril dernier, qui dans notre département, a donné 56.392 voix à Jean Luc Mélenchon.
♦ Les électeurs de François Fillon entre colère et résignation
A l’image des leaders qui ont soutenu le vainqueur de la primaire de droite, les électeurs qui ont cru en la victoire de François Fillon se retrouvent aujourd’hui écartelés entre un candidat qu’ils considèrent comme l’héritier de François Hollande et les consignes de vote de leur mentors. François Fillon ou Nicolas Sarkozy, qui comptent de nombreux adeptes dans notre département, ont appelé sans réserve à voter pour Emmanuel Macron. Vers qui se porteront les 45.865 personnes qui ont glissé un bulletin François Fillon le 23 avril ? Si l’on en croit les sondages nationaux, ils seraient 11.007 à glisser un bulletin Marine Le Pen, 14.218 à partir à la pêche ou à voter blanc, 20.639 devraient voter pour Emmanuel Macron le 7 mai prochain. Un sondage national toutefois difficilement transposable à notre département compte tenu du vote majoritairement en faveur de Marine Le Pen le 23 avril dernier.
♦ Les socialistes éliminés du 1er tour font d’une pierre deux coups – Ils appellent à voter Macron avec des tracts à leur effigie
Ségolène Neuville, secrétaire départementale socialiste, qui avait rallié tardivement Benoît Hamon appelle désormais à voter pour Emmanuel Macron le 7 mai prochain, mais semble s’être trompée de photo, elle a ajouté sa photo et non celle du candidat. Une manière peut être indirecte de débuter dès maintenant sa propre campagne pour les législatives, sur la 3ème circonscription ? Marie-Pierre Sadourny, candidate socialiste sur la 2ème circonscription des Pyrénées Orientales, a également opté pour cet appel à voter Macron qui semble enjamber le second tour de la Présidentielle.
♦ Ce second tour est aussi le théâtre d’un règlement de compte entre l’ancien et le nouveau Maire de Perpignan
Depuis un certain temps déjà, l’amitié n’était pas au beau fixe entre les deux hommes, mais le résultat du premier tour n’a pas arrangé les choses. Les atermoiements de Jean Marc Pujol, Maire de Perpignan et Président de Perpignan Métropole pour se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron ont ulcéré Jean Paul Alduy qui dans une interview au quotidien local a déclaré « Pour les Républicains du département, je crois que l’on touche du doigt la dégénérescence de la moralité publique. Ils se sont appelés Républicains pour masquer le fait qu’ils sont de moins en moins républicains. Quand je vois une ancienne députée européenne ne pas prendre position entre un ardent défenseur de l’Europe et une candidate qui veut détruire l’Europe, les adjectifs me manquent. Pour le maire de Perpignan Jean-Marc Pujol, élu en 2014 grâce au front républicain, c’est la même chose. Leurs états d’âmes sont indignes ».
Jean Marc Pujol, qui depuis appelle à voter Emmanuel Macron s’est très rapidement fendu d’un article sur son blog. Article dans lequel il répondait entre autres : « Jean-Paul Alduy ne tire aucun enseignement de l’angoisse et de la souffrance du peuple de France, ni de l’émergence des votes protestataires. Car en fait, il ne connaît pas le peuple. Sa mise en cause m’indigne, même si je ne rejoindrais pas les « Indignés » car je sais qu’il reste le représentant d’une bourgeoisie d’Etat qui croit en permanence donner des leçons au peuple. Je suis atterré par sa réaction : il confond facilement « LA » vérité avec « SA » vérité ».
Maïté Sanchez Schmid également mise en cause par Jean Paul Alduy, et qui à ce jour ne se prononce pas sur son vote dimanche 7 mai : « A ceux qui se permettent de donner des leçons et de condamner: vous avez beaucoup de chance d’avoir des certitudes, de penser depuis longtemps que votre avis, votre position est la vérité. Pourtant, on constate que vous avez changé de position politique, varié dans vos attitudes et vos soutiens. Moi, je n’ai pas la vérité, je suis dans le doute, je me demande pourquoi de nombreux électeurs sont dans l’hésitation, je ne donne pas de chèque en blanc sur la foi de déclarations ».
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