Article mis à jour le 2 septembre 2024 à 16:59
Ce 29 août, la préfecture a rejeté la demande d’autorisation environnementale » présentée par le Conseil départemental pour le projet de nouveau pont à Céret. Photo © JC Milhet/ Hans Lucas.
Pour justifier son refus, la préfecture se base, entre autres, sur la préservation de deux espèces protégées, la Loutre d’Europe et l’Emyde lépreux, (espèce de tortue). Mais aussi sur l’absence de gain de temps de parcours pour justifier un tel projet. Pour rappel, le projet imaginé en 2004 par le Conseil départemental prévoit plusieurs aménagements, dont la construction d’un pont, pour un montant total de plusieurs dizaines de millions d’euros. Valérie du collectif Bien vivre en Vallespir se dit « très émue » que le Préfet « se range à la majorité de nos arguments ».
L’habitat de la Loutre d’Europe et de l’Emyde lépreuse pas assez protégé
Selon le document public, le projet de dérogation avait déjà reçu les avis défavorables du Conseil national de la protection de la nature, et du ministère de l’Écologie. Le préfet considère que les mesures de compensation promises par le Département pour préserver l’habitat de la Loutre d’Europe ou de l’Emyde lépreux ne sont pas suffisantes. En clair, le Département n’a pas démontré que ses mesures permettaient de préserver l’habitat naturel de ces animaux de manière équivalente à celui qui serait détruit par les nouveaux aménagements.
Selon le document d’objectif le site Natura 200 des rives du Tech de 2012 précise : « L’Emyde lépreuse (Mauremys leprosa) est extrêmement rare en France, cette espèce est présente sur le Tech et les fleuves côtiers des Albères. Le site « les rives du Tech » revêt une importance capitale pour cette espèce qui fait par ailleurs l’objet d’un Plan National d’Action.
Le potentiel gain de temps ne justifie pas l’intérêt majeur du 4e pont pour Céret.
Selon les services de la préfecture, la saturation du réseau actuel et le gain de temps de parcours aux heures de pointe ne sont pas avérés et ne permettent pas de justifier pas le caractère majeur au projet du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales.
Pour l’association Bien Vivre en Vallespir, figure de proue de la contestation, « le trafic reste pour l’instant fluide sur la RD115. (…) « En fait on parle d’une déviation de plusieurs dizaines de millions d’euros pour gagner quelques poignées de secondes », dénoncent les militants.
Pour bien vivre en Vallespir, « il s’agit d’un projet pharaonique pour fluidifier le trafic notamment en période estivale, alors que celui-ci augmente seulement de 13 % l’été ! ». Selon l’association plutôt qu’un quatrième pont, l’utilisation du pont de chemin de fer ou le réaménagement du rond-point du pont de Céret permettrait de répondre à l’argument du trafic routier engorgé en été.
Si le Département annonçait en 2022, un projet au coût de 30 millions d’euros, l’association s’est vu communiquer par le tribunal administratif de Montpellier un projet qui coûterait près du double. En attendant la prochaine bataille judiciaire devant le tribunal administratif de Montpellier, le Collectif espère « que le juge va apprécier à sa juste valeur ce refus du préfet. » Car pour Valérie, il y a toujours le risque que le Département lance un recours contre l’arrêté préfectoral.
Par un communiqué de presse du 2 septembre, le Département prend acte de la décision du préfet. Et annonce vouloir réunir prochainement l’ensemble des acteurs concernés pour « déterminer la suite à donner à ce dossier. »
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