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Quand le sourire bleu Amazon débarque « dans ma zone »

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Article mis à jour le 4 janvier 2024 à 08:57

Manifestations des mouvements écologistes, campagnes « Dans ma zone », recours des commerçants, rien n’a pu arrêter le rouleau compresseur d’Amazon et la soif pour l’e-commerce des consommateurs : l’entrepôt de 5.000M2 de Rivesaltes a vu le jour début mai. Officiellement inauguré en ce mois de juin avec les élus de la communauté urbaine Perpignan Méditerranée, Amazon Rivesaltes ouvre grand ses portes, offre un tour du propriétaire et tente de tordre le cou aux polémiques.

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♦ Chloé, « associée » est « très épanouie » depuis qu’elle a intégré Amazon Rivesaltes

Dans la grande famille Amazon, on ne parle pas d’agent de tri, ici ceux qui reçoivent, scannent et rangent les colis au sourire bleu Amazon sont des « associés ». Vincent Lebrun, responsable du site Amazon Rivesaltes explique que les collaborateurs sont gratifiés d’actions Amazon ; « c’est pour cela qu’on appelle tous les membres d’Amazon des associés ». Chloé, lecteur de code barre sur le doigt et scanner sur l’avant-bras, s’active pour l’étape du tri.

Avant cela, les produits commandés par les clients via la plateforme Amazon ont été emballés dans l’un des 8 centres de distribution français (Orléans, Lille, Montélimar…).

En cas d’absence du produit sur l’un des centres français, Vincent Lebrun nous indique qu’Amazon fait appel au réseau européen et notamment au centre de distribution de Barcelone.

« L’associée » au sourire communicatif est l’une des 32 personnes embauchées en CDI, sur les 40 prévues, après un job dating organisé par Pole emploi et PMM. « Je suis arrivée dans la région il y a 8 mois. Avant j’étais dans le commerce, et j’ai souhaité me réorienter. Quand j’ai vu l’annonce j’ai postulé immédiatement ».

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// Lire aussi notre article l Alt Empordà et Rivesaltes, Amazon s’enracine de part et d’autres de la frontière catalane

♦ Des créations d’emploi pour les Pyrénées-Orientales

Chloé, ou Jordan sont deux des 32 personnes recrutées par Amazon dans le département. « Notre arrivée à Rivesaltes est une très bonne nouvelle pour l’emploi » affirme Gregory Machet, directeur activité logistique sud d’Amazon. « 

Nous avons créé 32 CDI, recrutés en local via Pole emploi et la mairie de Rivesaltes ». Au-delà des emplois directs, Pole Emploi a aussi accompagné les partenaires de livraison qui ont embauché une centaine de chauffeurs en CDI.

Les élus de la communauté urbaine, de la Chambre de commerce et de Rivesaltes étaient nombreux en ce jour d’inauguration. Parmi eux, Laurent Gauze nouveau président de la CCI des Pyrénées-Orientales. « Bien sûr, nous sommes contents de venir participer à l’inauguration ! Cette réussite, c’est aussi une grande part de négociations. Je ne vais pas dire qu’on a exigé, mais on en a parlé, en toute transparence, des emplois dont une part en CDI ». Après Computacenter, Windelow, Amazon, les élus se montrent fiers de l’implantation de ces entreprises.

Quant à Robert Vila, président de PMM, il loue le travail d’équipe. « Tout ceci montre que lorsqu’on y va tous ensemble, qu’on ne s’isole pas, on arrive concrètement à faire bouger les choses. Et aujourd’hui on est dans le concret. Loin des discours politiciens, nous concrétisons les choses, de l’emploi, de l’économie sur le territoire pour répondre à une demande des consommateurs« . Le président de PMM profite de cette implantation pour lancer une pique au maire de Perpignan. Ce dernier a choisi de quitter l’agence d’attractivité qui devait remplacer l’Agence de Développement Économique en y intégrant l’Office du tourisme communautaire.

// Lire aussi notre article l Pyrénées-Orientales | Amazon avec un A comme Antéchrist ?

♦ L’emploi, un caillou dans la chaussure d’Amazon ?

Parmi les critiques mise en avant par les détracteurs du géant américain, la destruction d’emploi dans le tissu économique de proximité. Ce rapport de 2019 indiquait que chaque emploi créé par Amazon détruisait entre 1,9 et 2,2 postes dans le secteur du commerce traditionnel. Là aussi, Amazon dégaine sa réponse.

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« Comme le démontre l’étude menée par le cabinet indépendant Wyman, dans l’ensemble, l’e-commerce comme le commerce physique ont créé des emplois de façon régulière sur les dix dernières années en France ; et nous sommes fiers d’avoir contribué à cette croissance de l’emploi avec 15.500 CDI sur l’ensemble du territoire. Et nous prévoyons cette année la création de plus de 3.000 CDI supplémentaires. Les magasins physiques vendant également en ligne affichent de meilleures performances, y compris dans leur point de vente physique (89% des PME déclarent que leur activité en ligne et en magasin sont complémentaires), grâce à la visibilité obtenue sur le web et augmentation de la fréquentation (un site e-commerce = augmentation de 14% du CA du magasin) ».

// Lire aussi notre article l Les Assises du Commerce l Les commerçants de Perpignan veulent aussi voir l’avenir

♦ Quid de l’ambiance de travail chez Amazon ?

Les médias se font parfois l’écho d’anciens salariés dénonçant les conditions de travail que le géant américain importe en France. Au contraire, ici, « on cherche à cultiver une autre idée de l’entreprise ». Vincent Lebrun affiche « un système de hiérarchie très aplati (…). Ici, tous les grades se mélangent, à l’occasion de tables rondes régulières, ou lors de gemba ». Vincent Lebrun nous explique cette méthode japonaise à la sauce Amazon. Le gemba consiste à faire quotidiennement le tour des opérations accompagné de 3 personnes différentes. « Nous faisons le tour et nous constatons ensemble les bonnes pratiques ou les points bloquants »Le responsable se montre particulièrement fier des 98% « d’associés » satisfaits de travailler chez Amazon.

Parmi les mantras que l’entreprise répète à l’envi, « chez Amazon, nous sommes convaincus que la qualité de vie au travail des salariés est un facteur d’engagement. Aussi l’entreprise s’attache à proposer un environnement de travail qui favorise le bien-être et l’épanouissement de toutes et tous. Nous avons une approche globale du bien-être au travail et nous travaillons sur le bien-être au travail dans toutes ses composantes : rémunérations et avantages sociaux, carrières et formation et sécurité au travail ».

Et Chloé de confirmer, « on travaille dans une ambiance très motivante, on a une bonne équipe, il y a de la musique et ça bouge !« .

Concernant les conditions de travail et les tâches répétitives, Chloé rétorque ; « on change de tâche chaque jour, on fait tout de A à Z ; de l’arrivée du colis dans la station, à sa sortie ». Vincent Lebrun de confirmer, « les associés sont formés à tous les postes, il n’y a pas un associé qui décharge les camions, ou un autre qui trie tous les jours. Tous les jobs sont tournants, et l’équipe managériale a une obligation de rotation des postes ».

// Lire aussi notre article l Transition numérique | Quels enjeux sociaux et environnementaux ?

♦ Le consommateur de plus en plus E-consommateur

Selon le ministre de l’Économie, la crise sanitaire a accéléré un certain nombre de comportements en filigrane et qui sont devenus une réalité. L’e-commerce représentait 9% du commerce de détail en 2019, 14% en 2020, probablement plus de 15% en 2021 annonçait Bruno Le Maire. En 2020, la chambre de commerce et d’industrie avait publié une enquête sur le comportement d’achat des ménages dans les Pyrénées-Orientales. Dans notre département, les ménages achètent en grande majorité (72%) dans les grandes surfaces. Un chiffre 2 points au-dessus de la moyenne nationale, déjà très élevée. L’étude met un focus sur l’achat des produits non alimentaires. Là aussi, les consommateurs catalans préfèrent les grandes surfaces (63%).

Quand il s’agit de produits non-alimentaires, les ménages sont 14% à déclarer faire leurs achats en ligne, contre 10% au niveau national. Pendant le confinement, 42% des consommateurs ont recours à l’e-commerce pour acheter des produits non alimentaires. Si l’e-commerce d’équipement de la personne a convaincu plus de clients depuis la crise sanitaire, c’est dans la vente de produits alimentaires que l’e-commerce a connu un bond significatif. Durant cette période, le pourcentage des ventes via les outils digitaux des grandes enseignes a augmenté de 66% de moyenne ; avec même un pic à 100% en plein confinement. Par ailleurs, sur les deux dernières semaines de mai, 1 client sur 3 était un nouvel utilisateur de l’e-commerce.

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Maïté Torres