Article mis à jour le 24 octobre 2023 à 15:34
Fin mai, Amazon démarrait dans l’Alt Empordà la construction d’un entrepôt de 85.000m2. La multinationale a stratégiquement choisi cette position pour pouvoir approvisionner la France. Et notamment les Pyrénées-Orientales, où les oppositions se sont mobilisées contre son installation. Malgré les manifestations, Amazon a confirmé la construction d’un entrepôt de 5.000m2 à Rivesaltes dès le printemps 2022.
♦ Le dernier kilomètre entre Amazon et le client
Alors qu’en France les oppositions se multiplient contre la construction des immenses centres logistiques floqués aux couleurs d’Amazon, en Catalogne Sud l’entrepôt de l’Alt Empordà est quasiment opérationnel. L’objectif avec la construction du centre de Rivesaltes est de connecter les deux afin de se rapprocher encore plus l’entreprise du e-consommateur. L’entrepôt de Rivesaltes appelé « le dernier kilomètre » coûtera pas moins de 10M€.
Le groupe américain fait de la livraison du « dernier kilomètre » une priorité de son développement en France. Les employés des entrepôts comme celui de Rivesaltes trieront les colis qui seront pris en charge par des fourgonnettes d’agences partenaires. L’objectif 2040 d’Amazon est d’afficher un objectif zéro émission carbone ; notamment grâce à la livraison du dernier kilomètre via des véhicules propres.
♦ Les partisans et détracteurs d’Amazon s’opposent sur l’avenir de la consommation
« On nous a dit que si vous résistez à l’implantation d’Amazon à Rivesaltes, ça ira à Figueres ; mais ce n’est pas notre résistance qui les freine mais le facteur géostratégique », explique Éric Le Balier, membre d’Alternatiba66. « Tout porte à croire que le plus grand entrepôt de Figueres doit alimenter l’entrepôt de Perpignan, comme c’est le cas partout car c’est le système Amazon : faire des grands entrepôts puis des plus petits », ajoute Le Balier.
Pour les opposants, comme Alternatiba66, l’installation du géant de la logistique est loin d’être une opportunité pour le territoire. Parmi les raisons de son courroux ? Les impôts, qu’il paie en dehors de l’État français, les conditions de travail « précaires » et « inacceptables », le manque de transparence secret et les destructions d’emplois. En plus des conséquences sur l’emploi local.
À l’inverse pour le président de la Chambre de commerce et d’industrie, la pandémie a accéléré l’expansion du e-commerce. « La solution n’est pas de dire non à Amazon. Cette nouvelle façon de consommer doit coexister avec le modèle des grandes surfaces et du petit commerce. C’est le client qui choisit sa manière de consommer. Ce n’est pas à cause des entrepôts que le client décide d’acheter chez Amazon. C’est le consommateur qui veut « cliquer et avoir ». Amazon ne fait que répondre à cette volonté en adaptant son offre commerciale et marketing pour réduire le temps entre les dépôts et le client final. Pour que, quand le client clique à minuit, il puisse avoir son colis à 8h du matin » précise Laurent Gauze.
Crédit photo ACN
♦ La bataille de l’emploi
Parmi les griefs à l’encontre d’Amazon, celle de la destruction d’emplois. Les études se multiplient pour dénoncer les créations d’emplois annoncées par le géant américain. Pour le site de Rivesaltes, Amazon France annonçait en décembre 2021, 40 embauches directes et 100 auprès des entreprises de livraison partenaires. Laurent Gauze voit dans l’arrivée d’Amazon « une opportunité, non seulement pour le territoire mais aussi pour les jeunes qui souhaitent entrer dans le monde du travail ».
Mais à l’inverse, Éric Le Balier dénonce l’implantation de la firme Amazon qui « détruit des emplois de l’économie locale, participe à la régression sociale et notamment à la précarité de l’emploi des salariés, assèche les ressources publiques par ses pratiques de contournement fiscal, déploie une stratégie de monopole qui s’appuie sur une concurrence déloyale et enfin dégrade l’environnement et le climat par son activité mondialisée ».
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