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Quand Louis Aliot « drague » Les Républicains, les mailles du filet sont trop grandes pour le maire de Perpignan

Article mis à jour le 27 mai 2024 à 17:27

Jean-Marc Pujol est jugé trop Macron-compatible par Louis Aliot. Le cadre du Rassemblement National, député de la 2ème circonscription des Pyrénées-Orientales et candidat à la mairie de Perpignan, a publié, via le site l’Opinion, une tribune libre. Tribune qu’il a diffusée à la presse, et dans laquelle il tend la main à tous ceux qui souhaiteraient être « une alternative à la gauche ». Par extrapolation, certains y ont vu une tentative d’alliance avec Jean-Marc Pujol et son équipe. Hypothèse qu’il a immédiatement réfutée, en rappelant que la tribune se voulait nationale. Et que « sa proposition ne pouvait s’appliquer au maire actuel de Perpignan, puisque celui-ci a clairement exprimé son envie d’une alliance avec Macron et le parti LREM ».

Au lendemain des élections européennes et son score historiquement bas, le parti Les Républicains est dans la tourmente. Tiraillés entre le Rassemblement National (RN) et les menaces à peine voilées de l’exécutif, les élus locaux, dont Jean-Marc Pujol, sont face à un dilemme. Imiter Valerie Pécresse qui a quitté Les Républicains pour se consacrer à son parti « Libres ? Ou se maintenir au risque de resserrer son assise électorale à la portion congrue de la droite Wauquiez ? Soit 7,66% des voix à Perpignan. Relire notre article sur les élections européennes à Perpignan.

« Une alliance pour la France » du côté droit avec le RN ?

Précédemment, Louis Aliot avait déjà déclaré vouloir monter une liste hors étiquette RN afin de rassembler le plus largement. Il déclare dans cette tribune : « Ce qui compte, c’est de gérer les collectivités locales dans l’intérêt des administrés, pas de maintenir des baronnies… Ce qui nous unit dépasse les simples intérêts catégoriels et les divisions sociologiques dans lesquelles on voudrait nous enfermer ». Alors qu’il avait en 2014 atteint 34,19% des voix lors du premier tour des municipales 2014, il dit croire que « l’entente est possible localement », et qu’il s’agit même du « souhait des électeurs ».

Louis Aliot entend, pour y parvenir, respecter « les spécificités, l’histoire politique et les fidélités » de chacun. Car, rappelle-il : « les élus et militants des Républicains et d’ailleurs ne doivent pas se transformer du tout au tout, ou s’aligner sur la totalité du programme du Rassemblement national ». Il enjoint les élus LR à «sortir des postures qui ont condamné la droite et tous les patriotes ».

Pour Perpignan, comme dans les Pyrénées-Orientales ou en Occitanie (NDLR après les Municipales, les prochains scrutins concernent le Département et la Région), il veut lancer « un mouvement capable de changer les règles du jeu et de redonner le pouvoir aux citoyens de tous les horizons ».

♦ Pour Olivier Amiel, « Rien à faire avec l’extrême droite »

Olivier Amiel, trésorier départemental des LR et candidat au poste de Maire, répond à Louis Aliot. Pour l’ancien adjoint sanctionné à la suite de sa candidature aux prochaines municipales, « nous n’avons rien à faire avec l’extrême droite de Louis Aliot« . Cette initiative est pour Olivier Amiel « une volonté de débauchage effectuée par un apparatchik du FN, depuis ses débuts en politique qui se drape en rassembleur ».

♦ Un rapprochement avec Edouard Philippe via le mouvement Libres de Valerie Pécresse ? 

Édouard Philippe, ancien juppéiste et membre de l’UMP (ancien LR), désormais Premier ministre d’Emmanuel Macron, lance des appels pressants aux élus. Un message reçu 5/5 par certains Républicains. Valérie Pécresse, fondatrice du mouvement « Libres » et présidente de la région Île de France, venant ainsi de quitter le parti LR.

Christine Gavalda-Moulenat, présidente des LR 66, « regrette ce départ ». Même si elle se dit étonnée par la dite-étiquette Sarkoziste revendiquée par Valérie Pécresse, alors qu’elle n’a même pas soutenu l’ancien président lors des primaires de 2016. Interrogée sur la nécessaire reconstruction, celle qui est aussi maire de quartier dans l’équipe de Jean-Marc Pujol n’élude pas la question. « La reconstruction nécessite du courage et de sortir des logiques personnelles », dont elle accuse au passage Valerie Pécresse d’être la preuve. « Je suis persuadée qu’il y a une place pour la droite républicaine et tous ses courants mais il faut reconstruire à l’intérieur du parti ».

Au niveau de l’équipe municipale, elle balaye toute dissension partisane, en déclarant : « Au niveau local, nous sommes tous concentrés sur l’action municipale et il n’y aucun souci dans l’équipe ».

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Maïté Torres