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Garantir l’accès aux soins durant l’été, le défi lancé aux Pyrénées-Orientales

Perpignan : L'ARS Occitanie confirme la fermeture des urgences de nuit de Médipole

Article mis à jour le 14 juillet 2023 à 09:36

Alors que la population est multipliée par deux, voire par trois, durant l’été dans le département, les services de soins doivent s’adapter alors même que le nombre de soignants reste déficitaire. Moyens humains affectés à la régulation du 15, expérimentation et sensibilisation tel est le triptyque pour répondre au mieux aux besoins de soins des Catalans et des nombreux touristes accueillis dans les Pyrénées-Orientales.

Ce 11 juillet, dans les locaux de la préfecture, l’ensemble des acteurs de la chaîne du soin avait répondu présents, agence régionale de santé, hôpital de Perpignan, pompiers, cliniques privées ou médecine libérale. Objectif, présenter le dispositif de continuité d’accès aux soins pour la période estivale.

Hausse du nombre de médecins au bout du fil du 15 dans les Pyrénées-Orientales

La règle est simple, en cas de fièvre du petit dernier, chute grave dans les escaliers ou suspicion d’AVC, il faut toujours penser au 15. A l’autre bout du fil, les médecins libéraux ou d’urgence, dits régulateurs, aiguillent ou organisent la prise en charge adaptée.

Le directeur de l’hôpital, Barthélémy Mayol explicite le rôle du médecin qui répond au téléphone. «Le médecin régulateur procède à un interrogatoire détaillé du patient. Ce qui lui permet de déclencher les secours ou d’orienter vers telle ou telle structure.» Patrick Josa, responsable de la maison médicale de garde et médecin régulateur libéral précise qu’il s’agit d’évaluer le niveau d’urgence et déclencher les moyens adaptés à la situation. «Pour la douleur thoracique, c’est facile. Mais il y a des situations plus ambiguës que d’autres à évaluer.» À noter que durant la période estivale, le 15 reçoit environ 900 appels sur 24 heures. Pour l’été 2023, le 15 a donc reçu des renforts avec un doublement des effectifs de médecins régulateurs.

Maison médicale de garde et centre médicaux élargissent leurs horaires d’ouverture

«Venir directement aux urgences a un impact sur la qualité de la prise en charge» avertit Patrick Josa. Alors même que plusieurs médecins libéraux accueillent les demandes de soins non programmés à l’hôpital de Perpignan. La maison médicale a élargi ses horaires. De 15h à minuit en semaine et de 8h à minuit les week-ends et jours fériés. Guillaume Dubois, responsable de l’Agence régionale de santé pour les Pyrénées-Orientales, précise que les centres de soins sur la côte ont aussi élargi leurs horaires de prise en charge.

Patrick Josa confirme que la demande de soins non programmés est proportionnelle à l’afflux de population dans les Pyrénées-Orientales. Le 10 juillet, le médecin affirme avoir reçu une centaine de patients, bien plus qu’en temps normal. Désormais, trois médecins libéraux sont affectés à la maison médicale de garde pour répondre à cette demande fortement accrue. Sans oublier, sur une vingtaine de communes autour de Perpignan, le service de SOS-Médecins également accessible pour répondre à la demande de soins programmés.

Le maître mot pour l’été 2023 : «éviter l’engorgement des services d’urgence des Pyrénées-Orientales»

Dans notre département, l’hôpital Saint-Jean est la seule offre de soin d’urgence publique. Mais les urgences sont aussi assurées par le secteur privé. Le groupe Elsan confirme l’ouverture des urgences des deux établissements de soin à Perpignan Saint-Pierre et Médipole, mais aussi à Céret et Prades.

«Nous sommes au service de la population. Il faudrait aussi que la population nous renvoie l’ascenseur en étant responsable en ne venant pas au service d’urgences pour n’importe quelle raison.» déclarait Pascal Delubac, directeur territorial du groupe privé Elsan.

Pour éviter que les urgences des Pyrénées-Orientales ne saturent, l’ensemble des acteurs a renforcé ses dispositifs. Tout d’abord en amont, avec une meilleure régulation et un aiguillage ciblé en fonction de la pathologie du patient. Mais aussi en aval afin que, après une prise en charge des soins, les patients ne soient pas contraints d’attendre de longues heures sur un brancard. Le directeur de l’ARS confirme notamment la pérennisation d’admission directe des personnes âgées en établissement de soins et de réadaptation. «On sait qu’un certain nombre de personnes âgées sont aux urgences alors qu’elles nécessitent une réorientation plus efficiente.»

Un hôtel-hôpital pour éviter l’attente sur les brancards des couloirs de l’hôpital de Perpignan

Le 25 est un hôtel-hôpital de 18 places pour accueillir les patients soignés aux urgences mais qui ne peuvent rentrer chez eux pour diverses raisons. Barthélémy Mayol de citer l’exemple de ce patient dont la belle-fille devait venir, mais qui ne s’est pas encore rendue disponible. Le 25, référence au 25e bâtiment de l’hôpital, permet d’accueillir cette personne qui n’a plus besoin de soins médicaux, mais qui n’a pu rentrer chez elle. «Jusque-là ces situations bloquaient des lits aux urgences.» Un dispositif expérimental qui sera réévalué dans un délai de trois mois confirme le directeur de l’hôpital.

«Pas de randonnée en tongs» : sensibilisation et prévention

Au-delà de l’accès aux soins d’urgence ou non programmés, l’enjeu est aussi d’éviter les conduites à risque qui conduisent aux portes de l’hôpital. Ainsi Hermeline Malherbe, présidente du conseil départemental et à la tête des pompiers des Pyrénées-Orientales déclarait. «La montagne et la mer c’est extraordinaire, mais on ne va pas en randonnée en tongs. Et à la mer, on fait encore plus attention quand on ne connaît pas la Méditerranée.» Le colonel des pompiers clôturera la présentation du dispositif estival en insistant sur les bons comportements à adopter dans le cadre des activités de loisirs ou de baignade.

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