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L’hôpital de Perpignan ajuste sa trajectoire pour les années à venir

Barthélémy Mayol © Arnaud Le Vu / MiP

Article mis à jour le 26 août 2022 à 18:22

Le 26 octobre 2020, en pleine crise de la pandémie, le centre hospitalier de Perpignan (CHP) a vu l’arrivée d’un nouveau directeur général : Barthélémy Mayol succède à Vincent Rouvet. Cadre hospitalier depuis trente ans, Barthélémy Mayol a officié à Roubaix, Castres-Mazamet, Dijon, et enfin Martigues.

Première rencontre avec Barthélémy Mayol qui se veut rassurant dans une période où les établissements de santé sont scrutés à la loupe. Un échange autour des problèmes organisationnels soulevés par la crise, des stratégies pour y remédier, des dynamiques futures, et de la gestion de l’accès sur site.

♦ « Une des structures hospitalières les plus importantes d’Occitanie »

Le nouveau directeur du CH Perpignan évoque le classement de la structure. « Il faut que les habitants du territoire et de la ville de Perpignan se rendent compte qu’ils ont une des structures hospitalières les plus importantes d’Occitanie. Le CH de Perpignan est le premier hôpital non universitaire de la région ».

Parmi les arguments avancés : le volume de patients pris en charge et la diversité de l’offre de soins. Pour Barthélémy Mayol, Perpignan aurait « quasiment la même taille qu’un hôpital universitaire. Pour certaines spécialités, c’est le cas ». Pas de doute, le nouveau directeur embrasse déjà ses nouvelles fonctions. « L’établissement de Perpignan a une trajectoire importante à comprendre ». Le centre hospitalier a en effet vu nombre de changements cette dernière décennie. Nouvelles infrastructures, restructuration, équipements, « il y a eu un effort et un investissement extrêmement important de la collectivité ».

26/01/2021, Perpignan, France, quotidien des soignants hôpital St Jean secteur Covid-19 et réanimation © Arnaud Le Vu / MiP
26/01/2021, Perpignan, France, quotidien des soignants hôpital St Jean secteur Covid-19 et réanimation © Arnaud Le Vu / MiP

♦ La pandémie a stoppé la dynamique de restructuration

« La pandémie a été un coup d’arrêt au développement interne et au fonctionnement hospitalier« . Barthélémy Mayol rebondit sur cette année historique et les conséquences indirectes que surmontent les équipes.

« La Covid a aussi été un coup de projecteur sur un certain nombre de difficultés. Aujourd’hui, nous travaillons sur un projet médical stratégique, ambitieux, pour les années 2021-2025. Et qui intègre les observations faites des problèmes subis pendant la crise sanitaire ».

Barthélémy Mayol poursuit : « Il faut qu’on développe des filières : un réseau de soins public-privé ainsi qu’un renouvellement de nos équipes médicales de renfort. C’est un axe essentiel et nous allons être aidés par le Ségur et le plan d’investissement hospitalier ». Selon le directeur de l’établissement, ces financements sont à hauteur de 67 millions d’euros affectés aux structures public-privées. « Il faut se nourrir de cette crise – qui a mis à mal nos ressources humaines – pour nous améliorer. Tout cela nous a obligés à nous reposer des questions primordiales, notamment en termes de logistique, de formation ou de recrutement ».

26/01/2021, Perpignan, France, hôpital St Jean © Arnaud Le Vu / MiP

♦ Les points mis en lumière par la crise sanitaire ?

Pour Barthélémy Mayol, ces ressources humaines ne sont pas adaptées à la crise. « Nous devons renforcer les équipes et former les personnels de santé et du paramédical. Depuis le début de la crise, on prend du personnel pour l’affecter dans tel ou tel service. C’est du jamais vu ». Comment ? « Grâce à une formation continue, avec un volume suffisant pour nous permettre de gérer l’activité Covid et celle non-Covid. Ce n’est pas forcément une question de recrutement. On pourrait même imaginer un pôle Covid« .

La création d’un pôle spécialisé ? « Depuis février 2020, le discours tenu aux professionnels de santé se répète : mobilisez-vous pour la pandémie, mobilisez-vous pour la deuxième vague, mobilisez-vous pour la troisième vague. La théorie de la mobilisation s’épuise et c’est normal. Il faut un dispositif pour les années qui viennent. Parce que la Covid et ses conséquences vont durer longtemps« . L’autre leçon apprise de la pandémie à l’échelle de l’hôpital est la capacité d’absorption des surcoûts de fonctionnement : « C’est autour du soin intensif que nous avons des besoins particuliers« .

♦ Outre la formation, quid des embauches ?

Outre la première vague du printemps 2020 où l’hôpital avait fait le choix de reprogrammer ses opérations non urgentes au bénéfice de l’accueil des cas sévères de Covid, le plus gros challenge aujourd’hui reste la prise en charge simultanée de tous les patients.

Depuis le 1er novembre 2020, 105 CDI ont été signés à l’hôpital. « Des embauches directement liées à la crise« . Et de développer : « Nous devons penser aux patients non-Covid ; aux opérations qui ont pris du retard. Encore aujourd’hui, nous avons des déprogrammations d’opérations« . Le directeur pense pouvoir rattraper ce planning lors du second semestre de l’année.

26/01/2021, Perpignan, France, quotidien des soignants hôpital St Jean secteur Covid-19 et réanimation © Arnaud Le Vu / MiP

♦ Le CHP bientôt « upgradé » en CHU ?

Certains acteurs publics évoquent la possibilité de faire de Perpignan une ville universitaire de santé. Barthélémy Mayol livre son point de vue sur une réflexion en cours. « Les enjeux sont simples : il y a 500,000 habitants sur le département. Évidemment, si nous avons des filières qui sont mieux gérées avec les universités, ou mieux intégrées, nous pourrons faire venir plus facilement les médecins spécialisés dont on a besoin sur le territoire. C’est ça l’enjeu : la formation sur notre territoire, et l’amélioration de filières avec les CHU voisins, pour permettre la densification du personnel de santé via des recrutements. C’est une réflexion que je porte et qui me tient à cœur depuis que j’ai pris mes fonctions ici ».

Alors un centre hospitalier universitaire bientôt à Perpignan ? « C’est une idée qui est en réflexion. Mais nous n’avons pas encore de stratégie. C’est un sujet qui doit être mis sur la table et débattu en tout cas« .

Barthélémy Mayol ©  Arnaud Le Vu / MiP
Barthélémy Mayol © Arnaud Le Vu / MiP

♦ Quid de l’accès au centre hospitalier de Perpignan ?

Avec un parking régulièrement congestionné mais gratuit, la question d’un stationnement payant fut un temps posée. Pour son directeur, « il n’y a ni sujet, ni actualité à ce propos ». Barthélémy Mayol privilégiant « la mobilité vers l’hôpital. Faire payer le parking est une chose. Assurer la mobilité des professionnels et des visiteurs en est une autre ». Comment ? « En essayant de favoriser, d’améliorer, de rationaliser, et de raccourcir les options de trajets vers le site hospitalier. »

« C’est essentiel de sortir d’un paradigme du tout bagnole, pour contrebalancer vers un paradigme du transport collectif, et de la mobilité alternative. Sinon, dans dix ans, nous aurons 10,000 places de parking sur un site qui ne sera plus un hôpital, mais un échangeur routier ». Les élus et responsables des différentes collectivités territoriales sont prévenus.

♦ L’hôpital de Perpignan en chiffres*

  • 17.104 interventions.
  • 4.939 chirurgies en ambulatoire.
  • 1.467.646 Kg de linge traité.
  • 796.543 repas servis.
  • 437 marchés publics accordés.
  • Le CHP est le plus gros employeur public, direct et indirect, des Pyrénées-Orientales.

*Chiffres 2019 du Centre Hospitalier de Perpignan.

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