Article mis à jour le 2 mars 2023 à 08:30
Lors de ses vœux, le président de la République déclarait vouloir poser les premiers jalons du Service National Universel (SNU) dans les prochaines semaines. Mi-janvier, ce temps dédié à la Nation par les jeunes pourrait être généralisé – voire rendu obligatoire – pour chaque fille et garçon de France. Pour mieux comprendre ce dispositif, échange avec Guillaume Stoecklin, chef du Service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDEJS) des Pyrénées-Orientales.
400 jeunes des Pyrénées-Orientales en service national universel en 2022
Lancé en 2019 dans 13 départements, le service national universel est – depuis 2020 – proposé à tous les jeunes, filles comme garçons, âgés de 15 à 17 ans. En 2022, 32.000 jeunes se sont engagés dans un service au niveau national, 400 pour les Pyrénées-Orientales. Selon la ministre en charge du dossier, Sarah El Haïry, le SNU «doit permettre de développer l’engagement de notre jeunesse et de renforcer la «force morale» de notre pays.» Le SNU se déroule en plusieurs phases, la première est le séjour de cohésion. Douze jours où les jeunes vont partir dans un autre département.
Guillaume nous précise qu’en 2022, les jeunes des Pyrénées-Orientales sont partis dans le Gers, ou le Gard. Quand le département a accueilli 450 jeunes de région parisienne, du Tarn et du Tarn-et-Garonne.
«Le principe de ce premier séjour de cohésion est de sortir du département. Pour certains, c’est un premier déplacement hors de leur département de résidence.»
Un séjour de 12 jours, mais pour quoi faire ?
Pour les jeunes accueillis dans les Pyrénées-Orientales, le programme prévoit – outre des activités sportives, randonnée en montagne, balade en raquette – une initiation aux gestes de premier secours, ou l’éducation musicale ou à l’environnement. C’est aussi l’occasion de former aux valeurs patriotiques avec levée des couleurs chaque matin, une journée dédiée à la défense de la mémoire et une visite du centre commando de Mont-Louis. Guillaume évoque les 9 thèmes abordés, de la pratique sportive à la connaissance des institutions, en passant par l’engagement personnel sous différentes formes (associatif, militaire…). Dans les Pyrénées-Orientales, les jeunes en service national universel sont reçus à Latour-de-Carol.
«Par exemple, un matin, dans le cadre de l’apprentissage des gestes de sécurité, ils vont apprendre exemple à donner l’alerte en cas d’accident de la route ; et l’après-midi, ils vont faire une randonnée. Avec un accompagnateur de montagne ils seront sensibilisés à la faune et la flore locale ; le 3e jour, la Banque de France les sensibilise aux risques des arnaques en ligne ensuite et un maire leur explique ce que fait le Département ou la Préfecture.»
Pour le moment, Guillaume indique un taux de satisfaction des participants entre 90 et 95%. Un taux somme toute logique compte tenu de l’aspect volontaire du SNU. Qu’en sera-t-il si le service devient obligatoire ?
Pour le moment, les témoignages partagés sur le site SNU.fr sont particulièrement positifs. Camille, Batiste et Alexandra évoquent une journée dans le cadre du SNU. «La journée fut riche et intense pour nos jambes ainsi que pour notre esprit. À notre arrivée sur le site de bivouac, un espace vert avec une salle des fêtes à proximité pour les plus frileux nous attendait. Suite à notre installation, nous avons mangé un repas, le meilleur de ma vie je pense, et je dis ça sincèrement ! Nous avons ensuite travaillé sur nos projets de compagnie. Enfin, nous nous sommes endormis à la belle étoile, un rencard direct avec une superbe lune. Cette journée fut riche en rebondissements et en transpiration ! Nous sommes hypercontents de notre séjour.»
Une mission d’intérêt général et peut-être un engagement volontaire
Après la phase 1, le jeune doit, dans l’année qui suit le séjour de cohésion, réaliser une mission d’intérêt général. Le but est que le jeune s’engage pour la collectivité durant 12 jours ou 84 heures auprès d’une association sportive, culturelle, humanitaire ou environnementale. Alban, 16 ans, a voulu aider la population de son territoire à faire face à cette crise. Juliette, 15 ans, a décidé de se porter volontaire pour réaliser sa mission d’intérêt général au sein de l’EHPAD Simon Bénichou à Nancy. Et Augustin – parmi les 2.000 premiers volontaires du service national universel – a réalisé sa mission auprès des pompiers de Maubeuge. Au-delà de cette phase, le jeune peut décider d’un engagement de plus long terme de 3 mois à 1 an.
Il peut rejoindre l’un des dispositifs existants : le service civique, la réserve civique, les jeunes sapeurs-pompiers, le volontariat à l’international ou devenir réserviste civique, auprès de la gendarmerie ou des armées.
Pour Guillaume, le service national universel est «un très beau dispositif pour la jeunesse. Et ce n’est pas seulement parce que c’est mon travail d’en faire la promotion, mais aussi parce que je crois que ça apporte vraiment quelque chose aux jeunes qui leur servira toute leur vie. Alors oui, c’est une petite goutte dans leur vie, mais une goutte d’eau plus une goutte d’eau, des fois ça peut faire des rivières.»
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