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Théâtre de l’Archipel – Le Noël onirique du clown mélancolique du Slava’s Snowshow

Article mis à jour le 15 février 2024 à 13:59

Du 19 au 23 décembre 2018, le clown Assissiaï, à la fois attendrissant, mélancolique et hirsute, ainsi que ses étranges compagnons seront sur la scène du Théâtre de l’Archipel. Un spectacle que le journal anglais The Independant qualifie « d’hallucinant ».

Une pièce qui réveille l’âme d’enfant de chacun des spectateurs venus se laisser porter par la magie du théâtre du clown russe de renommée mondiale, Slava Poulounine. « Un voyage en terre d’enfance, une épopée tout en sensations, un feu d’artifice d’émotions. Les clowns sont au pouvoir, et ils font de la farce, de la beauté et de la tendresse, seules lois guidant leur talent ».

Se laisser emporter dans l’univers onirique de Assissiaï

Comme une envie de se laisser attendrir par ce clown de théâtre mélancolique et hirsute, et par ses étranges amis, créatures humbles et irrévérencieuses, toujours loufoques. À suivre avec délectation dans leurs aventures poétiques qui transforment la scène et la salle en vaste terrain de jeu. Pour voguer dans son univers à la fois troublant et touchant dans une ambiance qui emprunte ses images aux rêves, au drame et à la fantaisie.

Une avalanche d’émotions surgit comme une tempête de neige hivernale qui transporte la salle entre rires et larmes et qui vibre aux palpitations d’un cœur d’hiver. Un bruissement de mots qui content une poésie minimaliste, la folie d’effets grandioses, un récit surréaliste, une épopée sensible.

Un clown venu du froid sur les pas de Charlie Chaplin

Slava Polounine est né le 12 juin 1950 à Novossil, petite ville située au sud de Moscou, sur le chemin de la mer Noire. À seulement 11 ans, il découvre l’univers de Charlie Chaplin dans « Le Kid ». « Je n’ai pas vu la fin, raconte-t-il, parce qu’on a éteint la télévision avant, mais… le lendemain, je savais avec certitude ce que je voulais faire de ma vie ».

C’est alors qu’il se lance dans des études d’ingénieur à Saint-Pétersbourg, c’est l’art de la pantomime qui s’impose à lui. Il crée son personnage de clown, Assissiaï, petit bonhomme ridicule et touchant, en combinaison jaune et tatanes rouges à longs poils, promis à une gloire fulgurante. Assissiaï, c’est la quintessence de la mélancolie poétique qui caractérise le génial clown soviétique Enguibarov, du raffinement philosophique du mime Marceau, de l’humanité et du comique émouvant des films de Chaplin – les trois grands-maîtres de Polounine.

Peu à peu, à travers le personnage d’Assissiaï, naît le projet d’un théâtre de clowns, tous différents et pourtant aisément reconnaissables. Ce kaléidoscope de caractères s’incarne plus particulièrement dans « le théâtre de clowns de St Petersburg », troupe créée par Polounine à la fin des années soixante et dont la popularité est, d’emblée, stupéfiante. Elle est dissoute vingt ans plus tard par son fondateur, qui s’en explique : « Il me semblait que la clownerie poétique était une aventure aboutie. Désormais, ce qui m’intéressait, c’était la tragi-comédie. »

Slava veut « réconcilier le grotesque et l’épique », plonger la tête la première dans « quelque chose qui s’apparente à Gogol et Beckett ». À la base de son travail, le désir de « faire revenir le clown au théâtre ». Deux décennies durant, les grands projets succèdent aux entreprises les plus folles : une « mime-parade » réunit, à Leningrad, plus de huit cents clowns venus de toute l’URSS. Elle est suivie d’un premier festival de théâtre de rue et d’un « Congrès national des fous ». Avant la chute du Mur de Berlin, la « Caravane de la Paix », théâtre nomade, sillonne l’Europe six mois durant, de Moscou à Paris. Puis, « l’Académie des Fous » s’attache à faire revivre l’idée du carnaval et donne naissance à une grandiose « Nef des Fous », rassemblant, à Moscou, les meilleurs clowns du monde, les plus extravagants, les plus imprévisibles. Sans oublier le légendaire « Snowshow », merveilleuse tempête de neige qui tourbillonne à travers le monde, transportant d’enthousiasme petits et grands sur son passage.

Au Snowshow de Polounine, écrit un critique : « on n’a qu’une envie : qu’il ne s’arrête jamais ! C’est un monde de vérités simples et accessibles, sages et cocasses à la fois. » Le jeune Johnny de six ans lui fait écho, dans une lettre adressée à Slava : « Cher Monsieur le Clown, tout ce que vous avez fait m’a plu. Surtout la petite locomotive et les gros ballons. Merci de m’avoir invité. Je vous aime. »

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