Article mis à jour le 20 septembre 2022 à 20:31
Tous les éléments structuraux étaient réunis lors de cette assemblée départementale de rentrée du 9 octobre. Une représentation antique architecturée autour d’un prologue et de différents épisodes, avec son chœur et ses acteurs. Car cette séance intervient après l’échec d’Hermeline Malherbe à réintégrer son siège au Sénat. L’occasion pour le monde de gauche des Pyrénées Orientales de solder ses comptes avec Jean Louis Chambon. Le Maire de Canohés (également président de la commission insertion et économie sociale et solidaire) s’est vu retirer l’ensemble de ses délégations et de ses représentations en tant que conseiller départemental. Une mesure qui fait suite à son exclusion du Parti socialiste signifiée par la première secrétaire fédérale du PS 66, Ségolène Neuville, suite au maintien de la candidature dissidente de Jean Louis Chambon aux élections sénatoriales. Revoir les résultats complets et notre analyse sur les élections sénatoriales du 24 septembre dernier.
Celui qui est devenu simple Conseiller Départemental a fait le choix de ne pas venir à la séance de l’Assemblée Départementale. C’est donc face à un fauteuil vide que la présidente du Conseil Départemental et le président du groupe socialiste, Alexandre Reynal ont exprimé leurs griefs et le résultat de la commission qui a voté son exclusion à l’unanimité. Alexandre Reynal a jugé cette décision « pas facile, mais ce n’est pas nous qui l’excluons, c’est lui qui est sorti de ce groupe ».
Faisant référence à l’interview fleuve de Jean Marc Pujol dans le journal local, la majorité départementale se disait surprise par le langage guerrier utilisé pour décrire l’état d’esprit du Maire de Perpignan et Président de Perpignan Métropole. Jean Marc Pujol est accusé par les socialistes d’avoir été l’instigateur de la défaite d’Hermeline Malherbe en proposant un poste de vice président à Perpignan Métropole. Ce dernier ne cache, désormais, plus sa volonté de « tout faire pour changer le conseil départemental ».
♦ Motion contre la politique gouvernementale
Hermeline Malherbe et sa majorité n’a pas hésité à bousculer l’ordre du jour de la séance pour y rajouter une motion sur la politique gouvernementale. L’ancienne collègue d’Emmanuel Macron sous la présidence Hollande, Ségolène Neuville reconnaissait l’intelligence du nouveau Président. Elle a rappelé que l’important au moment de voter c’était « la ligne politique, la colonne vertébrale du candidat. Personne ne peut nier qu’il (Emmanuel Macron) soit brillant, mais on aurait pu s’attendre à plus d’honnêteté intellectuelle de sa part ». L’ancienne secrétaire d’état chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion revenait sur la baisse du nombre d’emplois aidés « décidée sans concertation. Il existe un rapport qui explique les conditions dans lesquelles ces emplois deviennent durables » ; revenant sur l’obligation faite aux employeurs quant à la formation professionnelle.
Isabelle De Noell-Marchesan, conseillère départementale d’opposition et attachée parlementaire du député La République En Marche Romain Grau, répondait à ces attaques : « Je comprends que vous puissiez attaquer la politique sociale et économique d’Emmanuel Macron sous prétexte qu’elle engendre des conséquences dramatiques sur l’emploi et la solidarité, et nourrir ainsi vos inquiétudes. Ces inquiétudes sont légitimes et le climat social montre bien qu’elles sont partagées par bon nombre de Français. Mais vous ne ferez croire à aucun d’entre nous que ces légitimes inquiétudes sont la seule de vos préoccupations et la raison de cette motion …«
La Maire des quartiers sud de Perpignan rappelait l’état des finances, conséquence de « l’héritage et d’une situation catastrophique » laissé par la dernière mandature. Mme De Noell-Marchesan accusait : « Cette motion peut paraître légitime mais elle n’a pour seul objectif que de remobiliser autour de vous suite à vos derniers échecs électoraux ».
Jean Castex, Maire de Prades, nommé récemment délégué interministériel pour les JO de Paris et à la tête du groupe d’opposition au CD66, concluait : « On dirait qu’il y a eu dans les semaines passées un évènement qui a fait tanguer la majorité départementale. (faisant référence aux Sénatoriales du 24 septembre dernier). On peut faire de grandes envolées sur tout, mais il y a les faits et les chiffres. Sur chaque sujet, si nous étions au sénat, nous pourrions avoir des débats enflammés, mais nous sommes en session du conseil départemental, et on pousse le bouchon un peu loin. Vous avez le doit de faire le ménage dans votre majorité, mais avec cette motion la manoeuvre est trop visible, nous ne participerons pas au vote ».
Hermeline Malherbe de répondre en guise de conclusion sur le vote de cette motion : « Peut-être que la ficelle est grosse mais des fois il est bon de réaffirmer ses choix politiques pour les habitants et les habitantes de notre département ».
Egalement à l’ordre du jour, une motion de soutien au décrochage de France 3 voté à l’unanimité.
La séance s’est poursuivie par l’examen de 21 rapports sur des sujets de la compétence du Conseil Départemental.
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