Article mis à jour le 19 juillet 2023 à 12:12
Ce 19 juillet, le ministère de l’Intérieur publie pour la première fois un relevé statistique au niveau communal sur l’usage et le trafic de stupéfiants en France. Et le constat est clair, 7% des communes regroupent 90 % des mis en cause pour usage de stupéfiants. Quand 90% des trafics se font dans 3,5% des communes françaises. Quid des Pyrénées-Orientales, quelles sont les unités urbaines les plus impactées par l’usage et le trafic de stupéfiants ?
En 2022, les services de police et de gendarmerie nationales ont mis en cause 251.400 personnes pour usage de stupéfiants et 49.000 personnes pour trafic de stupéfiants sur l’ensemble du territoire (métropole et DROM). Au 1er janvier 2023, la France compte 34.945 communes dont un nombre important de petites communes : près de 24.990 communes recensent moins de 1.000 habitants. 10% des communes concentrent 93% des mis en cause pour usage de stupéfiants et 98% de ceux pour trafic. Ainsi en 2022, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré 3,7 mis en cause pour 1.000 habitants pour usage de stupéfiants et 0,7 pour trafic en moyenne en France.
Les unités urbaines qui comptent le plus d’usagers de stupéfiants verbalisés dans les Pyrénées-Orientales
En pays catalan, c’est de loin l’unité urbaine du Boulou, ville proche de la frontière, qui concentre le plus grand nombre d’usagers avec plus de 11,2 personnes mises en cause pour 1.000 habitants. Le ministère de l’Intérieur explicite ce taux particulièrement élevé, eu égard à la population résidente, par la présence de la barrière de péage de l’autoroute A9 reliant l’Espagne à la France.
En 2022, sur la zone d’Ille-sur-Têt, les services de police et de gendarmerie ont mis en cause entre 7,4 et 11,2 usagers pour 1.000 habitants. Quant à la ville de Perpignan, elle monte sur la troisième marche du « podium » (ex æquo avec Prades, Thuir, et Canet) avec un nombre d’usagers de stupéfiants interpellés compris entre 3,9 et 7,4 pour 1.000 personnes.
Où sont les mis en cause pour trafic de stupéfiant dans les Pyrénées-Orientales ?
Pour ce qui est des personnes mises en cause dans le trafic dans les Pyrénées-Orientales, ce sont les communes du Boulou et d’Amélie-les-Bains qui sont le plus impactées avec trois interpellés pour 1.000 habitants. Puigcerdà/Bourg-Madame, Banyuls-sur-mer, communes frontalières ou proches de la frontière avec l’Espagne affichent entre 1,6 et 3 interpellés dans le cadre du trafic de stupéfiant, ainsi que Prades et Millas. La commune de Perpignan affiche quant à elle un taux intérieur avec entre 0,7 et 1,6 mis en cause dans le cadre du trafic de stupéfiants.
Les Pyrénées-Orientales parmi les 20 départements qui concentrent 75% de la délinquance
Lors de l’interview réalisée du préfet en partance pour l’Élysée Rodrigue Furcy, ce dernier nous avait confié les raisons des effectifs supplémentaires affectés aux Pyrénées-Orientales et plus particulièrement à Perpignan. «Le ministre de l’Intérieur (Gérald Darmanin) a souhaité faire cet effort pour Perpignan, mais aussi pour une quinzaine de villes. Cela s’inscrit dans un contexte d’analyse de la délinquance au niveau national qui a conduit le ministre à considérer qu’il y avait 20 départements dont les Pyrénées-Orientales qui concentrent 75% de la délinquance.»
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