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À Villeneuve-de-la-Raho, des découvertes archéologiques majeures sur le chantier du golf

RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES INRAP GOLF VILLENEUVE

Article mis à jour le 27 mai 2025 à 11:27

Vestiges du Néolithique, installations à l’âge du Fer, traces médiévales ou vestiges agricoles. À Villeneuve-de-la-Raho dans les Pyrénées-Orientales, les découvertes archéologiques dessinent une occupation plurimillénaire et révèlent peu à peu les strates du passé de ce site en cours d’aménagement.

Une équipe de l’Inrap fouille, depuis plusieurs semaines, une parcelle de 20 000 m² de terrain avant de la restituer à la ZAC Golfique de Villeneuve-de-la-Raho pour son projet immobilier et loisirs « Raho Golf Club ». Prescrite par la Drac Occitanie, cette opération préventive vise à « sauvegarder par l’étude » plusieurs dizaines de structures archéologiques mises au jour lors de diagnostics préalables.

Une sépulture néolithique mise au jour à Villeneuve-de-la-Raho

Au sud de la parcelle, les premières fouilles avaient déjà révélé une fosse datée du Néolithique final. Mais la découverte la plus saisissante provient du nord du site : « la fouille a permis de mettre au jour une sépulture probablement attribuable à la même période. Un lot d’outils en os animal, déposé à proximité de l’individu inhumé, a été mis en évidence ». Ces éléments font écho à des sépultures antérieures découvertes dans le Roussillon, confirmant une occupation précoce et structurée du territoire.

Autour de cette inhumation, les archéologues ont relevé plusieurs fosses de faible profondeur. Leur mobilier céramique, bien que modeste, s’inscrit dans la même temporalité. Ces traces confirment l’installation humaine dans cette zone dès la fin de la Préhistoire.

Un système défensif de l’âge du Fer

Les vestiges de l’âge du Fer identifiés sont également remarquables par leur complexité. Un fossé profond et large, « présentant un profil en V relativement puissant », a été dégagé à l’ouest de la zone. Il pourrait avoir soutenu une palissade en bois, formant ainsi un espace défensif ou structurant. Autour de lui, « un faisceau de trois structures linéaires […] découpent en tout état de cause l’espace de la moitié sud de la parcelle ».

Le mobilier retrouvé atteste une occupation durant le second âge du Fer, avec notamment « plusieurs fragments d’un vase en céramique à vernis noir de Roses (IIIe s. av. J.-C.) et des tessons caractéristiques des Ve-IVe s. av. J.-C. ». Ce corpus est comparable à celui découvert lors de diagnostics antérieurs sur le même terrain.

Une permanence de l’occupation humaine

Outre ces périodes anciennes, des indices du Moyen Âge et de l’époque moderne ont été relevés. Au nord, un enclos quadrangulaire arasé et des trous de poteaux « pourraient dater cet ensemble du Moyen Âge ». Plus récemment, les archéologues ont mis au jour des « drains modernes, des fossés parcellaires ou encore des fosses de plantations récentes ». Autant de signes d’une continuité d’occupation, essentiellement agricole, lors des derniers siècles passés.

Jusqu’à début juin, les fouilles de terrain se poursuivent. Par la suite, les spécialistes – carpologues, géomorphologues, céramologues – prendront le relais en laboratoire pour analyser les données récoltées. L’ensemble des résultats sera synthétisé dans un « Rapport Final d’Opération » destiné à enrichir les connaissances archéologiques sur le Roussillon.

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