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Hélène Legrais troque ses anges catalans contre ceux de l’Hôtel Beau-Rivage à Genève

Article mis à jour le 25 août 2022 à 18:57

Nous avions rencontré Hélène Legrais lors de la sortie de son précédent ouvrage « Trois gouttes de sang grenat » aux éditions Calmann Levy. L’écrivaine dévoile dans son nouveau roman sorti en Décembre les secrets du magnifique Hôtel Beau-Rivage de Genève. L’ancienne journaliste devenue romancière parvient à mêler la grande Histoire pour laquelle elle ne lésine pas sur les recherches et la petite histoire, celle romancée de Line, une jeune savoyarde qui a la chance de tomber sur celles qu’elle baptisera « ses anges ». Trois femmes de chambre qui lui permettent de mêler sa vie à celle du palace sur les rives du lac Léman. Hélène Legrais parvient à nous faire découvrir les coulisses d’un grand hôtel avec l’élégance qui caractérise ce genre d’établissement. Non sans rappeler certaines intrigues et personnages de la très populaire série anglaise Downton Abbey. À découvrir, « Les anges de Beau-Rivage » aux éditions Calmann Levy.

Le Pays catalan toujours présent dans une intrigue helvétique

La très catalane Hélène Legrais ne semble pas s’être résolue à oublier le pays catalan dans son nouveau roman. Elle parvient malgré les kilomètres qui séparent le Canigou des Alpes Suisses à le faire paraître en bonne place. L’héroïne Line croisera le chemin de Joan, et non pas Jean, qui tient tout particulièrement à son prénom catalan. Celui qui accompagnera la vie de la jeune femme bien « qu’étrange, renfermé, trop fier, pas très engageant » à son goût à leur rencontre, s’avérera le plus aimant des hommes, n’oubliant pas pour autant de ponctuer son phrasé de quelques mots catalans, comme « Mare de deu ».

Le lecteur s’attache à Line, cette jeune adolescente orpheline de Savoie qui débutera au service de Beau-Rivage. D’abord chargée d’allumer les cheminées dans les chambres des clients, elle gravira les échelons au gré des années, celles d’une vie de rencontres sur le fil de l’histoire de l’Europe. De la guerre 14-18 à la création de la Société des Nations qui ne pourra empêcher la seconde guerre mondiale, la vie de Line se lie avec celle de l’hôtel et des grands de ce monde qui l’ont fréquenté. Mais tout en restant à sa place et se souvenant toujours des paroles de la gouvernante Mme Frieda le jour de son arrivée : « Il faut que le service soit irréprochable autant que discret. Le client doit se sentir chez lui et pour cela croiser les employés le moins possible ».

Le grand Hôtel Beau Rivage personnage principal « des anges » d’Hélène Legrais

Pas étonnant que celle qui a déjà 17 ouvrages à son actif ait choisi de s’intéresser à l’histoire de ce grand hôtel suisse. Un hôtel fondé par Jean Jacques Mayer en 1865 et entre les mains aujourd’hui de la cinquième génération de cette même famille. En 2009, ce fut par hasard qu’Hélène Legrais « passa le seuil de l’Hôtel Beau-Rivage ». Elle fut saisie par l’histoire du grand hôtel et toutes les aventures dont l’établissement avait été témoin. Elle s’interrogea sur un éventuel « livre, un roman racontant cette saga si riche, si passionnante » qu’elle aurait pu acquérir pour en apprendre plus sur les personnages qui l’ont façonné. Six ans plus tard cette première rencontre avec l’Hôtel Beau-Rivage, Jacques Mayer « lui donna le feu vert ». C’est finalement Hélène Legrais qui écrira le roman mettant en lumière l’histoire de cet hôtel témoin de tous les bouleversements de l’histoire et qui a su conserver ses valeurs de son fondateur. Depuis 1986, Jacques Mayer et sa soeur sont à la tête du « Grand Hôtel Beau-Rivage », ce passionné d’histoire a voulu marquer les 150 ans d’histoire de l’hôtel en créant un cabinet de curiosité rassemblant de nombreux objets, jusque là conservés sous les toits de l’hôtel et jamais mis en lumière. « Ce lieu nous permet de recevoir en privé la clientèle VIP, laquelle apprécie particulièrement que nous partagions notre histoire » confiait-il à la revue Bilan en 2015.

« Et soudain les statues se mirent en mouvement, saisirent Line par les bras, l’épaule, la taille pour la tirer vers l’escalier de service en étouffant de petits rires nerveux et triomphants. La nouvelle recrue de Beau-Rivage avait du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Tandis que Maria, une demi-douzaine d’aiguilles pincées au coin de sa bouche, lui enfilait une robe trop grande, elle n’avait pu que balbutier : Mais qui sont ces Mayer ?« 

Une rigueur journalistique à la recherche de la vérité

C’est son côté historienne, méticuleuse et intransigeante avec la vérité qui fait de ce roman un quasi documentaire. À l’instar de ces nouveaux films qui mêlent fiction et réalité pour attirer un public toujours plus volage, Hélène Legrais parvient à nous rattacher à l’Histoire tout en nous évadant de notre époque avec les aventures d’Adeline Dupraz. La jeune femme a la chance de rencontrer ses trois anges gardiens qui l’amèneront à découvrir l’Hôtel Beau-Rivage. Jacques Mayer, lui-même, avoue avoir découvert des choses sur l’histoire de Beau-Rivage confiant « ne jamais eu le temps de lire les 7000 lettres de correspondance de [son] grand-père ».

La Tribune Genevoise débute par ces mots la pleine page consacrée au roman d’Hélène Legrais « Tout est véridique. L’assassinat de Sissi. La séance de patinage des Genevois sur leur rade gelée en 1891. Les visites du duc de Brunswick, qui légua sa fortune à Genève à condition de se voir ériger un mausolée qui occupe encore le jardin des Alpes jouxtant l’hôtel. Dans «Les Anges de Beau-Rivage», Hélène Legrais exploite la riche histoire de l’établissement de luxe, mêlant le destin de clients et propriétaires ayant bien existé à celui d’employés tirés de son imagination ».

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