Article mis à jour le 4 octobre 2024 à 09:28
Le 14 décembre 2017, un car scolaire et un TER entraient en collision. Le bilan tragique (6 collégiens décédés, et 17 blessés dont 8 graves) plongeait le département des Pyrénées-Orientales dans une longue période de deuil. Compte tenu du nombre important de parties civiles et de l’émoi suscité par cette catastrophe, le Tribunal de Perpignan organise la retransmission du procès dans une salle du Palais des Congrès.
Du 19 septembre au 7 octobre, le procès sera retransmis à Perpignan
Ce procès hors norme débutera ce lundi 19 septembre à 10h30, et 123 parties civiles sont constituées. Selon Karine Chauvet, de l’association France Victimes 66, environ la moitié des parties civiles entend faire le déplacement à Marseille. « Pour le moment, les retours des parties civiles font état de certains qui iront sur Marseille, quand d’autres feront le choix en fonction des auditions et des choses qui seront importantes pour eux ». Les magistrats ont décidé de mettre en place ce dispositif afin de permettre de rendre la justice accessible à tous.
Les parties civiles qui ne pourraient, ou ne souhaiteraient faire le déplacement à Marseille, pourront suivre les audiences depuis une salle du Palais des Congrès louée pour l’occasion. La salle de 200 places permettra de suivre les débats en direct.
« Nous avons fait le choix de prendre une salle largement supérieure au nombre de parties civiles pour pouvoir s’adapter au choix de chacun » précise le Procureur, Jean-David Cavaillé.
« La priorité est d’accueillir au mieux les victimes »
Le Président du Tribunal de Perpignan, Pierre Viard a insisté sur ce point. Avec France Victimes, l’accent a été mis sur le soutien psychologique en amont, mais aussi après le procès. Durant le procès, une équipe de juristes et psychologues sera présente en permanence affirme Karine Chauvet. Cette équipe sera renforcée selon les jours. Pierre Viard d’abonder, « certains jours pourraient être plus difficiles pour certaines victimes. Nous avons la possibilité d’avoir des entretiens immédiats dans un salon accolé à la salle de retransmission ».
Le Procureur de Perpignan d’abonder : certaines journées pourraient être plus difficiles notamment lors de l’évocation des victimes. Pierre Viard insiste, le Tribunal a organisé une prise en charge et un accueil dédié aux victimes et aux parties civiles de l’accident de Millas.
Par ailleurs, si une partie civile souhaitait s’exprimer depuis Perpignan, une visioconférence pourrait être organisée (dans les locaux du Tribunal Arago) afin qu’elle puisse être entendue à l’audience.
Un procès labellisé « sensible » par le Ministère de la Justice
Selon Jean-David Cavaillé, l’organisation de ce procès et les conditions mises en place ont été imaginées pour permettre à la souffrance de s’exprimer et que les débats soient le plus sereins possibles.
« Nous avons voulu tout soit mettre en œuvre pour que les victimes soient accueillies au mieux et au plus près de leur domicile ». La labellisation « procès sensible » a permis de débloquer un budget de prés de 70.000€ pour la mise en place de la salle de retransmission à Perpignan.
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