Article mis à jour le 28 octobre 2024 à 13:40
Après des années de préparation, les Jeux Olympiques de Paris débuteront ce 26 juillet 2024, soit dans moins de 100 jours. Alors que des places pour assister aux compétitions ont été remises en vente cette semaine, les sites d’accueil des épreuves sont peu à peu inaugurés. Sommes-nous prêts à recevoir les millions de spectateurs attendus et quelles sont les problématiques non résolues ? Photo © Ugo Gattoni – Paris 2024
Les lieux de compétition (presque) prêts ?
Avant d’accueillir les épreuves des Jeux Olympiques, la France disposait déjà de lieux de compétition comme le Château de Versailles, le Parc des Princes ou le stade Roland Garros, modernisé récemment avec l’ajout d’un toit rétractable.
Certains lieux ont été entièrement rénovés pour l’occasion, c’est le cas du Stade de France ou du Grand Palais Ephémère. De ce fait, des évènements ont dû être reportés ou déplacés, comme certains matchs de foot qui se tenaient habituellement au Stade de France ou du salon Taste of Paris, qui n’aura d’ailleurs pas lieu en 2024.
Au Stade de France, les travaux pour changer les sièges, doubler la taille des deux écrans géants et surtout modifier la piste d’athlétisme durent depuis quatre mois maintenant. En mars 2024, l’Accord Arena de Bercy et la Défense ont fermé leurs portes pour des travaux de conformité et de modernisation. En conséquence, toutes les rencontres habituelles, sportives ou non, ont été annulées ou reportées.
Par ailleurs, des sites ont été exclusivement construits pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. C’est le cas du Centre aquatique Annette-Kellerman, situé à proximité du Stade de France. Inauguré le 4 avril dernier et financé entièrement par des fonds publics, ce lieu accueillera les compétitions de natation artistique, de plongeon ainsi que les épreuves de qualification pour le water-polo. Il sera ensuite ouvert au grand public en juin 2025.
Les nombreuses polémiques des Jeux Olympiques
Impossible d’organiser un évènement de cette ampleur sans faire naître de polémiques. La première est arrivée assez vite et pointait du doigt la saleté de la capitale française. Certains internautes s’étaient même amusés à détourner des affiches en mettant à l’honneur des rats et des punaises de lit, des nuisibles « stars » dans Paris.
Pour acheter sa place et assister aux compétitions, il était nécessaire de s’inscrire au préalable puis d’être tiré au sort, avec un créneau d’achat bien précis. L’achat des billets est presque devenu une épreuve olympique en elle-même… Pour les heureux élus qui attendaient avec impatience l’ouverture de leur créneau d’achat, la désillusion fut immense.
Entre des places vendues à plusieurs centaines d’euros (alors que des tarifs d’entrée avaient été annoncés à 24 €) ou des épreuves déjà complètes, beaucoup ont renoncé, annonçant regarder les Jeux Olympiques « depuis leur canapé ». La deuxième session de vente en mai 2023 a eu plus de succès puisqu’il était possible d’acheter des places à l’unité (mais l’inscription et le tirage au sort étaient toujours nécessaires).
Le triathlon compromis à cause de la qualité de la Seine ?
Autre polémique et inquiétude qui ne semble toujours pas résolue en cette fin avril : la qualité de l’eau de la Seine. Des analyses réalisées en janvier 2024 démontraient que les normes sanitaires pour la baignade étaient loin d’être atteintes alors que plusieurs épreuves (natation marathon sur 10 km en eau libre et les parties de nage du triathlon et du paratriathlon) sont censées se dérouler dans le fleuve qui traverse Paris.
Les épreuves tests prévues en août 2023 ont été annulées suite à une qualité de l’eau jugée trop mauvaise. Aucune solution alternative n’est prévue. Si la Seine est jugée impropre, le triathlon se transformera tout bonnement en duathlon avec la suppression de l’épreuve de natation.
Parmi les autres polémiques qui ont animé les Jeux Olympiques mais qui semblent désormais closes : les bouquinistes qui pourront finalement rester à leur place et l’épreuve de surf maintenue à Tahiti sur le site de Teahupo’o, malgré des travaux mis en pause suite au corail brisé.
Des Jeux Olympiques menacés par les grèves et le risque attentat
Les Jeux seront-ils impactés par des mouvements sociaux ? Cela pourrait être le cas. Ce mercredi 10 avril la CGT a déposé un préavis de grève courant du 15 avril au 15 septembre. Les trois branches de la fonction publique sont concernées : Etat, territoriale et hospitalière. Parmi les revendications des syndicats : des recrutements pérennes, des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux, des droits aux congés ou au télétravail…
Un préavis de grève qui vient s’ajouter à celui déposé à la RATP (Régie autonome des transports parisiens) allant du 5 février au 9 septembre. Un véritable coup dur car les transports seront fortement utilisés aussi bien par les habitants d’Île-de-France qui continueront à travailler pendant l’été que par les touristes et les spectateurs venus assister aux compétitions.
Autre menace : celle d’un attentat. Suite à l’attaque à caractère terroriste qui s’est produite près de Moscou, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé que le niveau Urgence attentat était déclaré sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit du niveau d’alerte le plus élevé du plan Vigipirate. Les inquiétudes sont grandissantes à l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques.
La clientèle asiatique et américaine semble inquiète à l’idée de venir à Paris pour les Jeux Olympiques, certains professionnels du tourisme ont déjà dû faire face à des annulations. Lors de sa visite en Guyane en mars dernier, Emmanuel Macron avait déclaré que « le risque zéro n’existait jamais dans la vie » et que « plusieurs attentats avaient été déjoués ces derniers mois ».
Les médecins alertent sur le risque sanitaire
Les grèves et le risque attentat ne sont malheureusement pas les deux seuls points qui pourraient entacher les Jeux Olympiques. Depuis plusieurs semaines, différents professionnels de santé alertent sur un risque sanitaire. En effet, le brassage d’individus en provenance des quatre coins du monde pourrait entraîner une explosion des virus et des maladies, dont certaines venant de zones endémiques.
« Les risques infectieux les plus probables sont les intoxications alimentaires collectives, compte tenu des regroupements et des consommations sur place, les maladies transmises par les moustiques (dengue, Zika, chikungunya), les infections respiratoires aiguës dont la Covid-19 et les maladies à surveillance obligatoire comme les méningites, la rougeole, la diphtérie », alerte Marie Bâville, sous-directrice de la veille et de la sécurité sanitaire à la direction générale de la Santé.
À cela s’ajoute la possibilité d’une canicule et les risques infectieux. Pour Dominique Costagliola, directrice de recherche émérite à l’Inserm, parmi les risques infectieux se trouvent ceux liés à la santé sexuelle. Les services d’urgence, déjà surchargés en période estivale, risquent donc de voir affluer des patients supplémentaires. 230 000 préservatifs masculins et féminins seront distribués aux athlètes du village olympique pour prévenir les infections sexuellement transmissibles.
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