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Musée de Céret : l’exposition Constellations vous remet en question

Musée de Céret : l'exposition Constellations vous remet en question. Artwork by Yayoi Kusama.

Article mis à jour le 28 novembre 2023 à 19:30

L’exposition d’art contemporain, Constellations, au musée de Céret ouvre ses portes du 13 mai au 26 novembre 2023. Bascule entre le musée d’art moderne et l’exposition contemporaine, Constellations invite au laisser-aller et à la perte de contrôle des spectateurs. Au programme, expérience immersive, physique et visuelle.

Préparez-vous à remettre votre existence en question et à vous projeter dans l’avenir

Le musée d’art moderne de Céret offre un témoignage inédit de l’art contemporain de ces cinquante dernières années. Du 13 mai au 26 novembre 2023, l’exposition Constellations convie le public à voyager dans les créations artistiques autour de la galaxie. Avec près d’une quarantaine d’artistes français et étrangers de générations différentes agrégeant des constructions d’univers très personnels marquant l’histoire de l’art contemporain, l’exposition réunit pour la première fois des œuvres des collections régionales des Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse, du Fonds régional d’art contemporain Occitanie Montpellier et du Musée régional d’art contemporain Occitanie à Sérignan.

«C’est un dialogue entre art moderne et art contemporain», s’enthousiasme Clément Nouet, directeur du Musée régional d’art contemporain à Sérignan et commissaire de l’exposition. À partir du 13 mai le musée exposera Constellations, une exposition faite de voyages imaginaires et de pluies d’étoiles. Pour Clément Nouet, «Constellations n’est pas uniquement en référence aux étoiles mais il s’agit surtout d’une réflexion sur l’humain, d’une projection du moi intérieur sur son environnement.»

Un pas de côté pour bousculer les habitudes

Cette fois-ci, 80 % des volumes définis pour l’exposition de L’École de Paris ont été réutilisés pour Constellations. L’utilisation de l’ancienne scénographie a permis une démarche écologique mais surtout économique. «Dès que vous achetez du plâtre ou de la peinture, tout de suite cela engendre des coûts», se servir de l’existant était donc nécessaire pour Clément Nouet. Entre deux œuvres, l’organisateur avoue faire «un pas de côté» en bousculant les habitudes et en ne proposant pas seulement des œuvres «protocolaires». Constellations joue avec la matière et les structures, les œuvres invitent le spectateur à devenir acteur. Dessins, sculptures, peintures, expériences physiques et visuelles : le public est convié à expérimenter chacune des représentations.

Des installations immersives, qui celle de Rolf Julius, font appel aux récepteurs sensoriels. Ici, l’artiste a choisi d’imager le son diffusé par des haut-parleurs suspendus et le fusain broyé, symbole l’outil de l’artiste, frétille en rythme. En face, le triptyque, de Pierre Soulages, intensément noir, pourvu de reliefs, questionne le spectateur sur la technique qui sculpte ces stries dans la peinture. Comme pour contraster l’univers sombre du début de l’exposition, l’œuvre d’Ayoi Kusama, «Dots Obssession. Infinity Mirrored Room», est un espace immersif lumineux. Pourvu de miroirs et de ballons rouges à points blancs, tout se reflète et entraîne la perte de repères du visiteur.

Happer le visiteur par la technique

Les œuvres cherchent à remettre en cause la place de l’Homme dans l’univers ; inverser les points de vue, regarder vers les étoiles ou observer la terre depuis les astres. Comme l’artiste Mimosa Echard, l’exposition mêle les oxymores, la vie, la mort. L’artiste, également lauréate du prix Marcel-Duchamp 2022, juxtapose ces concepts sur un fond rose pâle, parsemé de taches orangées. Lichen, branches, peinture ou pilules se figent dans une résine transparente. Malgré cette apparente inertie, l’artiste dynamise les éléments en les plaçant à la vue de tous et laissant à chacun la liberté d’imaginer la provenance de chacun des matériaux. Un temps de lecture illimité, qui à mesure d’un décryptage approfondi laisse percevoir des champignons, des insectes ou bien des billes.

«J’ai envie que les visiteurs arrivent avec des yeux d’enfants et qu’ils s’émerveillent en découvrant la richesse de l’art contemporain.» «Personne n’est obligé d’aimer toutes les œuvres !» confie le directeur du Mrac. L’objectif de cette exposition est de donner à vivre, ressentir l’art contemporain et de provoquer des émotions. «Chacun arrive avec sa propre histoire et ses propres émotions», intime Clément Nouet. Une manière de laisser à tous le moyen d’interpréter personnellement les représentations artistiques.

«On n’est plus seulement spectateur, on devient acteur de l’œuvre car on est inclus»

Depuis les premières représentations, jusqu’à l’auditorium, le spectateur boucle un cheminement de réflexion que lui impose la visite. Une des dernières œuvres qui accompagne le visiteur, doit être traversée pour atteindre la sortie. Couloir sombre, projection au plafond, tableaux et diffusion musicale, c’est comme un «trou noir, une inspiration, le son attire et accompagne le visiteur. Cette œuvre parle d’inspirations et de magmas de poussière, d’étoiles. Quelque part on devient tous étoile. On n’est plus seulement spectateur, on devient acteur de l’œuvre car on est inclus.»

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Maëlle Beaucourt