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Chaque année, il faut 184 millions de tonnes de plastique pour emballer nos aliments

Chaque année, il faut 184 millions de tonnes de plastique pour emballer nos aliments

184 ! C’est notre chiffre de la semaine… et le nombre de millions de tonnes de plastique produit chaque année destinés à l’emballage alimentaire. Ce 28 novembre 2024 s’ouvrait, à Canet-en-Roussillon, la deuxième édition du salon de l’économie bleue, le Blue tech show. L’occasion de revenir, avec l’organisatrice du salon, sur les alternatives aux plastiques fabriqués à partir du pétrole. Anne-Leïla Meistertzheim est docteure en biologie marine et fondatrice de Plastic@sea.

Pot de yaourt, film alimentaire ou bouteille, le plastique toujours pas fantastique

Face à la délégation du Blue tech show qui fait le tour du salon, Anne-Leïla Meistertzheim montre les différents déchets plastiques qui se retrouvent aujourd’hui dans le milieu marin. « Une fois qu’ils sont devenus trop petits, il est impossible de les supprimer », indique la scientifique. Ces microplastiques vont s’intégrer dans la chaîne alimentaire, et in fine dans nos assiettes. Campagne après campagne, Cop après cop, les déchets plastiques produits par l’Homme chaque année ont doublé en 20 ans, pour atteindre 460 millions de tonnes et 40% sont destinés à l’emballage alimentaire. Selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques, ces déchets pourraient tripler en 2060.

06/05/2021, Banyuls-sur-Mer, France, ministre Annick Girardin visite Biodiversarium Plastic Sea © Arnaud Le Vu / MiP

Malgré ce constat alarmant, la biologiste insiste sur l’importance de réduire ces déchets et d’explorer des alternatives. « On est allé vers le recyclage en pensant que c’était une solution, alors que c’est surtout une réponse à court terme. La priorité reste la réduction des déchets, suivie de la consigne. Mais cela prend du temps à se mettre en place. »

Des plastiques biosourcés pour réduire l’impact environnemental

Pourtant, des solutions existent déjà. Parmi elles, les plastiques biosourcés, fabriqués à partir de protéines de lait, d’amidon ou de bactéries nourries avec des déchets végétaux. Ces matériaux, comme les polyhydroxyalkanoates (PHA), peuvent offrir des propriétés intéressantes, allant de la rigidité à la souplesse, tout en étant biodégradables.

« Leur force, c’est qu’ils se perdent en mer ou dans un jardin, ils cessent d’être des déchets, et deviennent une source de carbone », souligne Anne-Leïla Meistertzheim.

Certaines expériences menées à Argelès-sur-Mer et ses environs testent des poubelles biodéchets capables d’intégrer ces plastiques biodégradables. Ce processus pourrait alimenter des systèmes de méthanisation et produire de l’énergie tout en limitant la pollution plastique.

Le plastique à base de bactéries bientôt Made In Roussillon ?

Un des plastiques présentés lors du salon, produit par une bactérie marine, pourrait à terme remplacer des objets du quotidien comme les bâtonnets de coton-tige. Cette innovation, qui allie biodégradabilité et propriétés mécaniques adaptées, reflète les possibilités offertes par la biologie. « Le futur, ce sont des plastiques pour des usages précis, qui seront biodégradables en mer comme sur terre », précise la chercheuse.

BLUE TECH SHOW

Dans les Pyrénées-Orientales, l’ambition est de développer une industrie locale spécialisée dans la fabrication de ces plastiques biosourcés. Actuellement, un brevet chinois domine ce secteur, mais des chercheurs français, notamment à Lorient, travaillent sur des alternatives. « Nous espérons attirer une entreprise capable de produire ces matériaux ici, chez nous », affirme Anne-Leïla Meistertzheim, également élue à la CCI.

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