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Chronique | Au coeur de Perpignan, les premiers pas de la Miam radio

France, Perpignan, 2022-05-20. MIAM cantine solidaire. Photographie de Arnaud Le Vu / Hans Lucas.

Le Miam collectif inaugurait ses nouveaux locaux samedi 9 septembre dernier. La cantine associative s’est agrandie, elle dispose désormais d’un café, et aspire à créer de nouveaux rendez-vous pour les bénévoles et les bénéficiaires.

Parmi les activités en projet, la création d’une radio de quartier supervisée par l’association d’éducation aux médias Mediaclic, à laquelle participe notre journaliste Alice Fabre. Elle a co-animé la première émission en direct à l’occasion de l’inauguration. Récit de ce premier essai.

C’est toujours un pari d’installer un plateau radio dans un lieu public

Les gens se représentent souvent ce média dans un lieu confiné, un studio fermé, à l’abri des bruits extérieurs. Ce que nous proposons en branchant nos micros en pleine cantine du Miam ce samedi 9 septembre en laisse donc beaucoup curieux. Il y a toujours la fameuse question « c’est filmé ? », et évidemment le classique « c’est en direct ? » qui reviennent quasi-systématiquement. Pour cette fois, non aucune image n’est enregistrée, et il n’y a pas de diffusion en direct.

Et puis, quand il faut parler, se révèlent alors les différentes manières d’approcher le micro. Certains semblent avoir peur qu’une bouche pleine de dents sorte brutalement de la bonnette pour les mordre et s’en éloignent dès qu’ils peuvent. D’autres persistent à parler au-dessus de la zone d’enregistrement, conduisant l’animatrice à placer et replacer (tout en leur posant des questions, en écoutant leur réponse et en réglant le son) le micro en direction de leur bouche pour qu’on les entende bien.

Miam collectif © Lia Forcioli Conti

L’émission au Miam n’a pas dérogé à ces habitudes, si ce n’est qu’il est un facteur que nous n’avions pas anticipé avec Hélène, membre du collège de l’association, journaliste brillante, férue de radio et co-animatrice ce jour : la faim. Nous avons démarré l’émission vers 11h40, et alors que le service ne devait pas commencer avant 12h15 au plus tôt, la file d’attente a commencé très tôt à se former pour récupérer le bon qui permettait de récupérer le sésame : le plat du jour, « des nouilles de riz sautées avec des aubergines préparées dans une marinade sucré-salé avec une sauce au gingembre, du tofu mariné toute la nuit et une sauce cacahuète piquante ou non », décrit Camille cuisinière du jour et fondatrice du Miam, au micro, non sans une certaine gourmandise.

De plus en plus de monde ont donc rejoint la (longue) file d’attente

Et nous n’avions pas de micro HF (sans fil) pour aller directement les faire participer, depuis leur place, à l’émission. Et autant vous dire qu’on ne fait pas sortir facilement un ou une affamée de la queue pour déguster un menu du Miam. Surtout pour quelque chose d’aussi intimidant que de parler dans un micro sous les yeux d’autres personnes.

Nous avons quand même réussi à faire intervenir quelques aficionados de la cantine, et même un bénévole, jusqu’à 12h10. Après cette heure, les estomacs ont été plus forts que nous. Heureusement les amies ont répondu présente pour partager leurs souvenirs « miamesques », et Hélène avait aussi préparé du son enregistré. Nous avons réussi à tenir 45min autour des quatre mots-clés de l’association : Manger, Inventer, Accueillir, Mélanger.

Cette émission était une joyeuse première

Car réécouter les mots de celles et ceux qui font le Miam avec cette ambiance de restaurant en effervescence en arrièrefond stimule nos sens. Parce que c’était l’occasion aussi pour chacun de prendre la parole et de dire ce que représente la cantine dans leur quotidien. Et puis ça nous a permis de faire le point sur les nouveautés du lieu, à savoir un café/bar associatif, mais aussi des animations à venir comme l’atelier conserverie ou le café papote.

Entendre les bénéficiaires raconter leur plat favori et se surprendre à saliver, refaire l’histoire de cette cantine qui a ouvert pour la première fois en janvier 2020, mesurer le chemin parcouru, entendre les anciens et ceux qui ont rejoint l’aventure il y a peu… La radio permet de faire entendre ces récits et de pouvoir créer du lien sur l’instant (via la curiosité provoquée par le dispositif en soi) mais aussi a posteriori dans l’intimité de l’écoute.

Peut-être ne connaissez-vous pas encore le Miam, ou peut-être connaissez-vous très bien le Miam, et entendre toutes ces personnes réunies vous fera voir les choses d’une autre façon. C’est aussi ça l’éducation aux médias. Apprendre à se servir de ces outils pour laisser entendre ces voix qu’on n’entend pas tous les jours. Toutes ces voix qui ne se pensent pas légitimes, alors qu’elles ont de belles recettes de cuisines à partager et tant de choses à dire.

La Miam radio se veut un medium de proximité, créateur de lien entre les habitants du quartier et le collectif qui fait vivre ce nouveau local. Cette vocation s’est bien illustrée lors de cette première émission joyeuse et un peu désordonnée. Mille idées fourmillent déjà pour la deuxième édition.

Pour écouter l’émission, c’est ici (https://on.soundcloud.com/4m2D7) ou ci-dessous.

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Le Miam est ouvert du mardi au samedi (la cantine de 12h15 à 13h45 et le café de 11h à 18h). Le repas est à prix libre (minimum 2€).

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Alice Fabre