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Pyrénées-Orientales : Quelles avancées en matière de compostage ?

Ce qui change au 1er janvier 2024

Article mis à jour le 30 juillet 2025 à 14:33

Sites labellisés, collectes, sensibilisation : le département des Pyrénées-Orientales continue ses bonnes pratiques en matière de compostage.

Alors que le compostage s’ancre peu à peu dans les habitudes, les Pyrénées-Orientales poursuivent leurs engagements. Depuis début 2024 avec la loi AGEC, les collectivités et organisations ont l’obligation de mettre en place des solutions pour ne plus jeter les restes alimentaires. Beaucoup de bacs de composts sont alors mis à disposition dans les communes, mais peu sont encore labellisés comme « sites vitrines ». Parallèlement, des sociétés tentent d’améliorer la gestion des restes alimentaires.

Près de 40 sites vitrines en Occitanie

Aujourd’hui en Occitanie, près de 40 endroits ont été certifiés « site vitrine ». Dans les Pyrénées-Orientales, la première commune qui a obtenu cette distinction est Mosset. Ensuite, Trouillas et Vinça ont suivi. Pour l’obtenir, le site doit répondre à plusieurs critères : l’accessibilité géographique, une signalétique adaptée, une adéquation entre la taille du matériel et la quantité de déchets à valoriser ou encore une utilisation locale du compost produit. À noter qu’il existe 65 sites vitrines en France.

Si le site est éligible, il obtient la labellisation. Il est ensuite possible d’atteindre d’autres niveaux en acceptant les déchets carnés ou en gérant plus de 5 tonnes de biodéchets par an. La commune de Trouillas, est la première du département à avoir proposé un composteur adapté aux déchets carnés, où les riverains peuvent jeter des restes de viande ou de poisson.

À la chasse aux biodéchets

Dans le département, trois sociétés se chargent de collecter et traiter des biodéchets. « Compost et vous », fait le tour des écoles, mairies, restaurants, supermarchés ou campings, afin de rassembler toutes les épluchures ou reste de fruits et légumes. Carole Duhem, la fondatrice, brasse manuellement à la fourche ce qu’elle a récupéré, pour créer un compost naturel.

Dans un bac, il est possible de jeter des restes alimentaires, mais pas que. Marc de café, coquilles d’œuf, papiers, mouchoirs, ou encore sachets de thé, ont également leur place.

L’objectif, est d’éviter que ces composants ne se retrouvent aux ordures ménagères. « Un bio déchet par définition, est composé de 95% d’eau. Alors le problème avec les déchèteries, c’est qu’on va juste bêtement brûler de l’eau », explique Carole. 

D’autre part, le Sydetom 66 a aménagé une plateforme de déchets végétaux située à Argelès-sur-Mer, qui assure le compostage. Sur ce site, 100 à 120 tonnes de biodéchets sont réceptionnés chaque année.

Une sensibilisation auprès des habitants

Liliane, 83 ans, produit son compost depuis plusieurs années et a vu une avancée dans les dispositifs mis en place dans son village, à St André. « La communauté des communes m’a proposé de me donner gratuitement un bac de compostage en bois à installer dans mon jardin ainsi qu’un collecteur à mettre dans ma cuisine ». 

C’est aussi le cas dans la communauté des communes du Conflent. « Ici nous proposons une solution pour 100% des habitants », se réjouit Nicolas Mazières, chargé de mission prévention et  réduction des déchets au Conflent Canigó. Il existe en effet trois dispositifs : Le compostage individuel, le compostage de quartier et le lombricompostage. Ce dernier est créé pour les habitations sans jardin. « On fournit le matériel et les vers, puis on forme les habitants à cette pratique », développe Nicolas. 

Le réseau de compost citoyen d’Occitanie, tente aussi de sensibiliser dès le plus jeune âge. « On fait du bénévolat dans des écoles, toujours pour éduquer et apprendre les bonnes pratiques. Dès le plus jeune âge, parfois même les maternelles », explique Carole, ambassadrice du réseau. « Tout comme Jérôme Véniat de la société « Compost 66 », je m’occupe également de l’entretien des composteurs des communes. Les gens peuvent vite dire que ça pue, qu’il y a des rats… le stéréotype même du compostage. Alors que pas du tout. Si on s’en occupe, il n’y a aucun nuisible, aucun problème », ajoute-t-elle. 

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Emma Lemaire