Article mis à jour le 5 janvier 2024 à 17:34
Ils en ont fait du bruit ces ados dans la salle d’El Mediator ! Et pour cause : ils étaient conviés à un concert pédagogique exécuté par le groupe nîmois de Laurent Benitah ; co-fondateur de Zen Zila. Le thème de cette classe ludique ? Peace & Lobe : un dispositif de sensibilisation aux risques auditifs et à leurs préventions. Une action concrétisée par l’Agence Régionale de Santé et l’Association Agi-Son via ses relais régionaux que sont le Label Octopus et le Théâtre de l’Archipel.
Cet après-midi-là du mardi 31 janvier, la salle de classe est un peu différente de la normale.
Ils sont cent cinquante collégiens – des établissements Jean Rous de Pia et Saint-Exupéry de Perpignan – tapissés devant trois musiciens et chanteurs au tableau. Ces derniers dégagent une énergie de dingue sur la scène du Médiator.
Leur challenge ? Réussir à capter pendant une heure l’attention des ados sur la santé auditive. Leur recette miracle ? « Un bon dosage entre spectacle musical et pédagogie, confie Laurent Benitah. Il y a beaucoup de créativité. » Des chansons, des musiques, de l’humour, des drôles de dessins ; et au milieu de tout ça – plus sérieusement – des diapositives explicatives, et des enseignements concernant les risques et les préventions.
L’objectif général de l’action Peace & Love – expliqué par le label Octopus
« Favoriser une gestion responsable de l’environnement sonore des adolescents; et prévenir les risques auditifs liés à la pratique et à l’écoute de la musique. Les thématiques abordées permettent un travail transversal, entre les équipes pédagogiques des établissements scolaires :
– l’histoire des musiques amplifiées, et l’évolution des volumes sonores ;
– le son et les systèmes d’amplification;
– l’oreille et son fonctionnement;
– les protections auditives. »
Depuis 2 ans, l’équipe de Laurent Benitah sensibilise aux signes de la fatigue auditive.
L’oreille peut alerter en amont : les signaux sont une perte temporaire ou des hallucinations auditives. « Le silence manque alors beaucoup ». S’ils ne sont pas respectés, cela peut aller crescendo : les acouphènes, l’hyperacousie, la surdité. L’origine ? Une exposition à un son trop fort, trop longtemps, et trop régulièrement.
Des symptômes qui n’ont pas de traitement, et qui peuvent amener à la dépression et à l’isolement. Or, en prévention, des reflex simples et non contraignants existent. En teuf ou en discothèque, cela peut être une courte pause loin des enceintes, ou le port de bouchons d’oreilles.
Et pour les écouteurs et les casques ? « Avec le format mp3, qui écrase la qualité, on a vite l’impression que ce n’est jamais assez fort : il faut absolument éviter ce piège, et limiter le volume. »
Laurent Benitah
Et le Théâtre de l’Archipel, relais régional de l’action, en organise depuis trois ans.
Marie-Claude Louis, responsable des publics scolaires, explique : « Aujourd’hui, ce matin et cet après-midi, on devait recevoir trois cents collégiens. Et le 17 janvier dernier, on a organisé un Peace & Lobe hors-les-murs : on s’est déplacés à l’établissement de Font-Romeu. Trois cents élèves en ont bénéficié, puis ont travaillé sur les notions physiques du son avec leurs enseignants. »
Elle poursuit : « Nous avons aussi un dispositif pour les classes élémentaires. Il se nomme Écoute Écoute et on anime ça dans l’école.»
Comment les enseignants, et établissements volontaires, peuvent-ils bénéficier de ces dispositifs de sensibilisation ? « Il y a deux possibilités. Soit c’est nous qui le proposons directement à un établissement après s’être rapprochés. Soit les enseignants volontaires inscrivent leurs classes auprès de nous. » Les informations destinées au corps enseignant sont à retrouver ici.
De rappeler que c’est entièrement gratuit ; la prise en charge est assurée par l’ARS, et les relais régionaux, comme le Théâtre de l’Archipel.