Article mis à jour le 14 février 2023 à 07:45
Le directeur général de l’Agence Régionale de Santé se défend, cette consultation «n’est pas un gadget.» Pour Didier Jaffre, il est nécessaire d’aller au-delà du constat du manque de soignants. Et cette consultation est faite pour recueillir le sentiment et les propositions des habitants sur le système de santé en Occitanie.
Dès ce 13 février et jusqu’au 31 mars, les habitants d’Occitanie peuvent donner leur avis sur la Santé, et apporter des propositions pour une meilleure santé au quotidien. Le questionnaire est d’ores et déjà ouvert sur la plateforme «Je participe Occitanie Santé».
«Comment va la santé ?», «Vos priorités ?» et «Améliorons la santé » ! Vous avez 10 minutes
Le directeur des droits des usagers à l’ARS Occitanie Philippe Merrichelli a décliné les modalités de la consultation citoyenne. «Nous avons voulu que cette consultation soit la plus ouverte possible.» Ainsi de nombreuses questions favorisent la libre expression. C’est-à-dire que chacun peut évoquer sa propre expérience de santé, sa perception, son avis sur le système de santé, qu’il soit négatif ou positif précise Pierre Merrichelli. Nous avons nous-même répondu au questionnaire, et il nous aura fallu environ une dizaine de minutes. À l’issue de l’analyse des réponses, les résultats seront diffusés sur la même plateforme. Pour rappel, l’ARS avait déjà consulté les habitants en mai 2022. À l’époque la question était «l’environnement et votre santé en Occitanie : quelles sont vos préoccupations actuelles ? Vous avez la parole.» ; consultation qui avait recueilli moins d’un millier de réponses.
Mais quel retour chiffré l’ARS compte-t-elle avoir ? Didier Jarre, particulièrement enthousiaste sur le lancement de cette consultation, souhaite avoir le plus grand nombre de réponses possibles. Les services de l’ARS vont analyser les réponses qui serviront à établir le plan de santé régional pour les 5 prochaines années. «La meilleure des façons de prendre en compte les besoins des habitants c’est de faire parler les habitants eux-mêmes. Nous devons partir des besoins de la population, des besoins des territoires.»
Alors oui, le directeur de l’ARS ne nie pas : «les difficultés, les contraintes démographiques, financières, les aspirations des professionnels à travailler autrement. D’ici 10 ans, nous aurons 1 million d’habitants de plus en région Occitanie, et nous devons nous adapter, développer l’offre de soin.»
Des ateliers dans les Pyrénées-Orientales
Au-delà de la plateforme, le succès de la consultation sur la santé en Occitanie se jouera aussi sur le terrain. Guillaume Dubois, directeur de l’ARS dans les Pyrénées-Orientales nous confirme que la date est presque calée pour organiser les réunions thématiques. Avant la fin du mois de mars, se tiendront trois ateliers de proximité. Dans les Pyrénées-Orientales, les participants échangeront sur : l’accès aux services de santé, l’accompagnement pour le maintien et le retour à domicile et comment favoriser «l’aller-vers» pour les publics précaires.
Les Français aspirent à plus de démocratie participative ?
La faible participation à ce genre de concertation doit-elle décourager les acteurs de se lancer dans la démocratie participative ? Selon une enquête de réalisée par Opinion Way fin 2021, 83% des personnes disent vouloir qu’on leur demande leur avis. En revanche, ils sont suspicieux quant à la prise en compte de leur parole. En effet, sur les 1.521 personnes interrogées, 68% pensent que les consultations ne servent à rien, «on ne tient pas compte de notre avis».
Le test de la démocratie participative pour la Santé
En décembre 2022, le conseil national de la refondation, version santé s’est réuni dans les Pyrénées-Orientales. Ce dispositif qualifié de «bidule» lors de son annonce s’est tenu dans les locaux de la Communauté Urbaine. Selon le Préfet, il s’agissait «de travailler sur des solutions remontées des territoires et réfléchir aux réalités concrètes». L’exercice de démocratie participative auquel se sont livrés médecins, infirmiers, établissements de soins, élus ou encore associations de patients s’est déroulé en quatre ateliers : accès au soin, permanence des soins, les métiers de la santé et leur attractivité, et la prévention. À la tête de chaque atelier, le «grand témoin» qui animait les débats était chargé d’en faire la restitution à l’issue de l’atelier.
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