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Covid-19 | La situation sanitaire des Pyrénées-Orientales au 1er jour du reconfinement

22/04/2020, Perpignan, France, Visite de l’hôpital par le Préfet des Pyrénées-Orientales / Prise en charge médicale des personnes atteintes par le Covid-19 et point sur la crise sanitaire Coronavirus © Arnaud Le Vu / MiP / APM

Article mis à jour le 1 novembre 2020 à 21:53

Après la publication de l’arrêté gouvernemental précisant les contours de ce deuxième confinement, Étienne Stoskopf, Préfet des Pyrénées-Orientales, a abordé la situation sanitaire des EHPAD et de l’hôpital ; une conférence de presse en présence du représentant départemental de l’Agence Régionale de Santé et du docteur Aumaître. Puis ont été détaillées les mesures à venir, les actuels et futurs lieux de test, et la possible réouverture des centres Covid.

♦ Un reconfinement version 2 : plages, jardins et services publics ouverts

Le Préfet du département conserve le droit de durcir le dispositif national ; même si, déclare Étienne Stoskopf, « la situation sanitaire des Pyrénées-Orientales par rapport aux autres départements n’appelle pas à de mesures additionnelles ».

Pas d’interdiction des plages ou des jardins ; mais seules les personnes qui résident à moins d’un kilomètre peuvent s’y rendre. Le Préfet pourrait interdire leurs accès en cas « de rassemblement, brassage ou densité accrue de population qui poserait des difficultés particulières ».

Étienne Stoskopf veut croire que « tout le monde comprend qu’au-delà de l’obligation juridique, il y a aussi une obligation morale de précaution et de protection pour soi-même et pour ses proches. Je ne prépare pas de mesures supplémentaires parce que j’espère que la gravité de la situation qui concerne tout le monde va amener à rester prudent ».

Contrairement au confinement du mois de mars, les frontières avec l’Espagne et l’Andorre restent ouvertes. Même si, précise le Préfet, il faut disposer d’un motif valable pour la franchir dans un sens comme dans l’autre. Le préfet précise que l’un des changements est « l’attention portée au maintien d’un certain nombre d’activités dont les guichets du service public ».

♦ Augmentation significative des cas de Covid dans les Pyrénées-Orientales

Selon Guillaume Dubois, délégué départemental de l’ARS, la situation sanitaire dans le département s’est dégradée depuis 1 mois ; avec un taux de 367,6 pour 100.000 habitants à ce jour. À titre de comparaison, au mois de septembre, les Pyrénées-Orientales dénombraient 75 personnes positives au virus Covid-19 pour 100.000 habitants. Quant aux tranches d’âges, ce taux d’incidence sur les 40-50, 50-60, 60-70 et 70-80 ans a été multiplié sur cette période par 4,5.

Sur le département, le taux de positivité est d’environ 20%. Les Pyrénées-Orientales comptent 42 laboratoires habilités à tester ; sans compter les deux nouveaux centres temporaires ouverts par l’ARS. Le premier est déjà opérationnel à Toulouges, et le second ouvrira le 4 novembre à Perpignan au Parc des Expositions.

Sur les établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD), la situation est également compliquée. Selon Guillaume Dubois, 35 EHPAD sur 82 ont recensé des épisodes Covid parmi leurs résidents ; dont 19 toujours en cours. Le responsable de l’ARS départemental précise que cinq de ces EHPAD présentent de « gros clusters » ; trois à Perpignan – La miséricorde, la Croix Rouge, et Korian – les deux autres étant à Sorède et à Prats-de-Mollo.


À lire : Covid-19 | L’envers des EHPAD des Pyrénées-Orientales confrontés au virus


♦ Forte pression du nombre de patients Covid sur l’hôpital de Perpignan

Guillaume Dubois évoque une hausse de 50% du nombre de personnes en réanimation entre les semaines 43 et 44 ; et un taux d’occupation de 66% des lits de réanimation. Pour le docteur Aumaître, responsable du service des maladies infectieuse et tropicale (SMIT) de l’hôpital de Perpignan, « il y a une différence significative par rapport à la première vague« .

En mars dernier, les Pyrénées-Orientales avaient été relativement épargnées par le virus du fait de son arrivée sur le territoire en même temps que le confinement. Un calendrier qui avait facilité la gestion de la crise selon le docteur Aumaître. « Aujourd’hui, on a beaucoup de patients et une forte mortalité. Surtout liée au fait que les personnes âgées sont beaucoup plus touchées que lors de la première phase de l’épidémie ».

Le docteur Aumaître rapporte des chiffres beaucoup plus alarmants qu’en mars dernier. « Aujourd’hui un patient sur deux, positif au Covid, est en réanimation. Alors que durant la première phase, le ratio était d’un sur trois. Dans la première phase, c’était le cluster de Perpignan qui nous avait le plus préoccupé. Autant aujourd’hui, c’est la gestion des personnes âgées qui nous préoccupe le plus ».


À lire : Vrai ou Faux ? Les chiffres Covid-19 expliqués à mon chat (qui comprend tout)


♦ « Il ne faut pas attendre la fin de cet épisode pour se faire soigner »

Le docteur Aumaître insiste sur l’attention particulière portée à la prise en charge des patients non-Covid. « Il faut que tous les patients qui souffrent de pathologie autre que la covid continuent à consulter. Tout est fait au niveau des structures de soins pour éviter les contaminations croisées et il ne faut surtout pas attendre la fin de cet épisode pour venir se faire soigner ».

La priorité de cette seconde phase est de ne fermer aucun service à l’hôpital de Perpignan ; de s’occuper simultanément des patients covid et toutes les autres pathologies. Ce qui selon le spécialiste demande une grande capacité d’adaptation de la part des personnels.

♦ Quelle est la capacité des lits de réanimation dans le département ?

Pour le docteur Aumaître, le maître-mot est l’adaptation des personnels de santé« Ce matin, on était à 19 patients en réanimation, 17 ce midi, 18 cet après-midi ; et s’il le faut, on sera à 24 ce soir. Et si on est à 24 ce soir, demain il y aura 36 patients en service de réanimation ! »

« Aujourd’hui, on a le personnel, et les machines, pour mettre 24 personnes sous respirateur jusqu’à minuit. Mais si à 23h, on a 23 patients graves, on va faire venir le personnel pour pouvoir ouvrir de nouveaux lits ».

Le médecin d’abonder sur des capacités d’adaptation très fines, et d’autant plus complexes qu’il faut rester très vigilants vis-à-vis des patients Covid négatif. « Au très grand maximum, à l’hôpital de Perpignan, nous pouvons monter à 65 lits de réanimation ». Les établissements privés peuvent aussi venir renforcer les capacités du nombre de lits en réanimation. « Si on rajoute les lits du privé, ce sont environ 80 places disponibles ; ce qui est énorme par rapport au nombre de lits de réanimation dont dispose le département en temps normal (24).


À lire : Comment s’est armé l’hôpital de Perpignan face au Coronavirus ? Retour en questions sur un mois de crise sanitaire

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