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La plongée sous glace au lac de Balcère, une expérience possible un seul mois par an

À la découverte de la plongée sous glace au lac de Balcère

Article mis à jour le 10 février 2023 à 11:55

Les Pyrénées-Orientales offrent la possibilité de faire l’aller-retour mer-montagne dans la même journée. Riche de cet environnement, les offres d’activités le sont tout autant. Parmi elles, la plongée sous glace et en bouteille. Sensations garanties pour une pratique réalisable seulement au mois de février. Présentations aux côtés d’un expert, et d’une jeune baptisée. Crédits photos © Rederis Plongée.

Une bonne idée cadeau de St-Valentin ? Pour le meilleur ou pour le pire.

Éric Delmas fait partie des acteurs locaux de la plongée sous glace. Il est gérant de Rederis Plongée, un club basé à Banyuls-sur-Mer depuis les années 70. Cette activité hivernale y est proposée depuis une quinzaine d’années. « Nous faisons de la plongée sous-marine classique ; avec des initiations et des baptêmes, des explorations de la réserve marine voisine. Et nous sommes un gros pôle de formation, du premier niveau aux plus hauts niveaux de monitorats internationaux ». Le club Rederis tourne toute l’année avec, notamment, la plongée sous glace en février, et la formation de moniteurs et la plongée professionnelle hyperbare.

Pour plonger sous glace, le rendez-vous se donne au Lac de Balcère, sur la commune des Angles. « Il y a une petite balade à pied, à travers une belle forêt située en hauteur, avant d’arriver sur site ».

Éric Delmas poursuit : « Nous, on monte tout le matériel depuis Banyuls. On a des combinaisons étanches, et en dessous, il faut une couche de polaire. Ce qui se rapproche des vêtements sous la combinaison de ski par exemple. Généralement les gens viennent avec leurs propres vêtements; mais nous pouvons en fournir si besoin »

Qui peut plonger sous la glace ? « Tout type public ! Mais pour des raisons de logistiques et de matériels, c’est à partir de seize ans. C’est souvent des cadeaux pour découvrir de nouvelles sensations. Donc on a beaucoup de baptêmes. Mais aussi des plongeurs expérimentés qui recherchent quelque chose de différent ».


Ne cherchez pas la profondeur, mais plutôt une balade hors du temps et de l’espace

La plongée se fait sur vingt ou trente minutes maximum ; car l’eau est à quatre degrés. Éric de rassurer les plus réticents : « Les plongeurs sont toujours accompagnés, sous la glace, d’un moniteur qui ne les lâche pas. La plongée se fait maximum à deux. Donc c’est un débutant et un moniteur ; ou deux personnes en autonomie et qui ont déjà les techniques. Ils sont aussi reliés directement à une longe, contrôlée par un deuxième moniteur resté à la surface. C’est un fil d’Ariane ».

Pour des raisons de sécurité, les plongeurs ne descendent pas en dessous d’un mètre de profondeur. Le gérant de Rederis Plongée explique que « le but ici n’est pas de plonger profond. Mais c’est la balade aquatique sous la couche de glace. On profite des lueurs de lumière, des jeux de couleur et des bulles. C’est un spectacle. L’atmosphère est originale. La glace en surface est lisse ; mais en dessous, elle a beaucoup de courbes, de formes et de textures différentes. C’est comme un nuage : vu d’en bas, il est plat et lisse ; alors qu’en haut, il est bombé et avec plus de formes ».

« Avec le réchauffement climatique, je ne sais pas si on fera ça de nombreuses années encore »

Interrogé aux sujets d’un risque de claustrophobie, Éric Delmas répond : « On a beaucoup de clarté lorsqu’on plonge sous la glace. On ne se sent pas oppressés comme on pourrait l’être dans les grottes par exemple. On n’a jamais encore eu de cas ou de retours en ce sens ».

Si l’activité se fait en février, c’est pour laisser le temps à la glace de bien se solidifier à la surface du lac. « Cet hiver, il a souvent fait chaud. La couche s’est faite tardivement. Avec le réchauffement climatique, je ne sais pas si on fera ça de nombreuses années encore. Mais le lac de Balcère a un avantage important : il n’est pas exposé au sud. Dès 15 heures, il est à l’ombre, et donc il tient beaucoup mieux. Les plongées se font le matin jusqu’à 13 heures ». Les moniteurs sont en contact permanent avec les chefs de pistes et le bon état de la glace pour une pratique en toute sécurité. L’activité se fait sur réservation obligatoire sur le site de rederis.com. Et les tarifs varient de 90 à 135€.

« On ne savait pas du tout à quoi s’attendre »

Lisa, 28 ans, a récemment tenté la plongée sous glace alors qu’elle n’avait jamais fait de plongée en bouteille. Elle en a entendu parler il y a un an environ ; et avec un groupe de potes, ils se sont lancés pour vingt minutes sous la glace, du côté de Chamrousse, en Isère. « On ne savait pas du tout à quoi s’attendre », rigole-t-elle.

Mais son retour confirme les explications de l’expert Éric Delmas : « Ce nest pas du tout pour la performance. C’est pour kiffer ». Et elle poursuit, le ton à la rigolade : « Je n’avais pas anticipé, mais avec la bouteille, je n’étais pas stable. Au début, je faisais la toupie. Je n’étais pas anxieuse car j’étais bien accompagnée par le moniteur sous l’eau, mais la perte de repères est étrange ».

La plongée sous glace en lac

« On se crée tout un univers sous la glace. J’ai eu des moments d’euphorie »

Lisa retient surtout ces lumières et ces couleurs avec la glace. « Il faisait beau et l’eau était turquoise. On ne voit pas grand-chose de vivant, mais les couleurs sont folles. Et surtout il y a un rapport presque hypnotisant avec les bulles et les effets du corps sur l’eau. On se crée tout un univers sous la glace. J’ai eu des moments d’euphorie avec les bulles; forcément, en riant, j’en faisais encore plus. Je me suis bien marrée. Les détails sont impressionnants. On observe la glace, avec des zones fragilisées, et d’autres robustes. L’espace n’est pas exiguë dans l’eau : je n’ai pas ressenti la claustrophobie que j’ai habituellement dans les ascenseurs. Par contre, bien qu’il y ait le fil d’Ariane, j’ai tout de même ressenti la peur de me perdre dans le lac, sous la glace ».

Partie remise ? « Je compte bien le refaire, oui ! Et en discutant avec le moniteur, il m’a expliqué la plongée dans les grottes. Je suis bien intéressée. Ça ouvre plein d’activités et de découvertes insolites liées à la plongée. »

Pour rappel, la plongée sous glace doit rester une activité régie, et strictement encadrée par des professionnels reconnus.

https://www.youtube.com/watch?v=UdE-6xes_v4&ab_channel=Chamrousse

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Idhir Baha