Article mis à jour le 18 février 2023 à 07:45
Depuis le 19 juin 2022, les électeurs des quatre circonscriptions des Pyrénées-Orientales ont choisi quatre nouvelles députées pour les représenter à l’Assemblée Nationale. Sophie Blanc, Anaïs Sabatini, Sandrine Dogor-Such et Michele Martinez du Rassemblement National se sont pliées à l’exercice de la «déclaration d’intérêt et d’activité» auprès de la Haute Autorité de la Transparence de la Vie Publique (HATVP) ; une autorité indépendante créée en 2013 après l’affaire Cahuzac.
La Haute autorité vient de rendre publique les déclarations de 569 députés des 577 de la mandature. Revenus, activités, mandats conservés, collaborateurs parlementaires que nous disent les déclarations des quatre députées des Pyrénées-Orientales ?
À la lecture des déclarations des quatre députées des Pyrénées-Orientales, plusieurs éléments ressortent.
En 2021, dernière année complète de revenus, c’est Sophie Blanc qui percevait les revenus les plus élevés avant même d’être élue. Deux des quatre députées exercent une activité professionnelle en dehors de leur mandat. Sophie Blanc et Anaïs Sabatini conservent leur activité libérale d’avocate, contrairement à Sandrine Dogor-Such et Michèle Martinez qui ont cessé leur activité professionnelle. À l’exception de Sophie Blanc, Anaïs Sabatini, Sandrine Dogor-Such et Michèle Martinez ont fait le choix de conserver leur mandat de conseillère municipale de Perpignan. C’est le cas de 38% des députés qui cumulent leur mandat avec une autre fonction élective.
L’indemnité parlementaire de base s’élève à 5.820,04€, à laquelle il faut ajouter l’indemnité de résidence (174,60€) et l’indemnité de fonction (1.498,66€), soit 7.493,30€ bruts, source Assemblée nationale. Par ailleurs, les députés disposent d’enveloppes diverses, 18.950€/an pour les frais de bureautique et de communication, 10.581€ mensuels pour l’embauche de collaborateurs…
Sophie Blanc, députée de la 1re circonscription des Pyrénées-Orientales
Avant son élection en tant que députée, Sophie Blanc était déjà élue. Depuis 2020, elle était adjointe à l’éducation de Perpignan. De plus, en 2021, elle a été réélue dans l’opposition au Conseil Régional d’Occitanie. Cette avocate de formation a perçu au titre de l’année 2021, un total de 40.611€ d’indemnités. Elle déclare 16.911€ nets de la Mairie de Perpignan, 21.600€ nets du Conseil Régional Occitanie, et 2.100€ nets en tant que conseillère communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole.
Selon « l’état présentant l’ensemble des indemnités de toute nature » de la mairie, l’indemnité brute perçue par l’adjointe à l’éducation était en 2021 de 31.359,34€. Pour se conformer à la loi sur le non-cumul des mandats, Sophie Blanc a dû abandonner ses fonctions d’adjointe de Perpignan, et de conseillère communautaire, conservant son mandat à la Région.
En effet, élue dans l’opposition, elle peut cumuler son mandat et son indemnité avec celle de députée. Par ailleurs, Sophie Blanc déclare également poursuivre son activité en tant qu’avocate. À ce titre, pour 2021, elle a déclaré 30.572€ nets. Sur 2021, pour l’ensemble de ses activités professionnelles et électives, Sophie Blanc déclare percevoir 71.183€ nets.
Afin de l’aider à mener à bien ses nombreuses activités, la députée peut embaucher jusqu’à cinq collaborateurs. La députée de la 1re circonscription déclarait au 28/12/2022 en avoir trois : Xavier Baudry, Sylvie Dies et Carla Fabre. Après vérification sur le site de l’Assemblée Nationale, depuis cette date elle a étoffé son équipe avec l’embauche de deux collaborateurs supplémentaires : Hubert de Jacquelin et Béatrice Ducrocq.
Analyse de la déclaration d’Anaïs Sabatini, députée de la 2e circonscription des Pyrénées-Orientales
Comme sa collègue sur les bancs de l’Assemblée, Anaïs Sabatini est également juriste de formation et avocate de profession. Mais elle n’avait j’avais été élue avant d’être l’une des colistières de Louis Aliot en 2020. Professionnellement, elle était élève avocate en 2018, puis avocate à compter de 2020. En 2021, au titre de son activité libérale, elle a déclaré 25.557€ nets. Comme 17% des députés, Anaïs Sabatini déclare conserver son activité libérale qu’elle cumulera avec son mandat de député.
Quant aux indemnités électives, elle a perçu 1.293€ nets en tant que conseillère communautaire de PMM, et 16.488€ nets en tant qu’adjointe à la mairie de Perpignan.
Fonction qu’elle a dû abandonner pour satisfaire à la loi sur le non-cumul des mandats. Selon « l’état présentant l’ensemble des indemnités de toute nature » de la mairie, l’indemnité brute perçue par Anaïs Sabatini était en 2021 de 31.200,24€. Au total, en 2021, Anaïs Sabatini déclare avoir perçu 43.338€ nets.
Anaïs Sabatini a déclaré quatre collaborateurs : Gaël Jaouen, Julien Potel, Rania Elias-Milad, Louis Mompeu. Ces deux derniers exerçants également une activité pour le groupe parlementaire Rassemblement National ou pour un autre député RN.
La députée de la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales, Sandrine Dogor-Such
Sandrine Dogor-Such est avec, Anaïs Sabatini et Sophie Blanc élue à la mairie de Perpignan depuis 2020. À cette date, elle a fait le choix d’abandonner l’emploi de préparatrice en pharmacie qu’elle occupait jusqu’à l’élection de la liste conduite par Louis Aliot à Perpignan. Depuis les municipales, le seul revenu de Sandrine Dogor-Such est donc lié à son mandat.
Depuis 2020, et à la lecture de sa déclaration, Sandrine Dogor-Such ne déclare aucun revenu. Contactée à ce sujet, la députée nous indique avoir déclaré ses indemnités en tant qu’adjointe sur une autre déclaration à son nom de jeune fille. Déclaration non visible en ligne, et que nous n’avons pu consulter.
En effet, la déclaration en ligne date de 2020 ne précise pas ses indemnités postérieures. Selon « l’état présentant l’ensemble des indemnités de toute nature » de la mairie, l’indemnité brute perçue par Sandrine Dogor-Such était en 2021 de 31.200,24€. Etant 38e sur la liste de Louis Aliot, elle n’a pas été élue au conseil communautaire de PMM, contrairement à Anaïs Sabatini, Sophie Blanc et Michèle Martinez.
La députée de la 3e circonscription a également listé à la haute autorité le nom de ses collaborateurs. Selon la déclaration consultable sur le site de la HATVP, Sandrine Dogor-Such se serait entourée de trois collaborateurs : Elisabeth Miffre, Bénédicte Le Blond de Mancier et Gilles Foxonet ; or sur le site de l’Assemblée Nationale, Gilles Foxonet n’apparaît plus dans la liste des collaborateurs de la députée.
Michèle Martinez, députée de la 4e circonscription des Pyrénées-Orientales
Michèle Martinez clôture la liste des députées Rassemblement National des Pyrénées-Orientales. La nouvelle députée, a été élue pour la toute première fois lors des municipales de 2020 sur la liste de Louis Aliot. En 2021, elle déclare à la Haute autorité, avoir été employé seulement six mois dans un cabinet de recouvrement et avoir perçu 6.620€ nets. Depuis cette date, les seuls revenus de Michèle Martinez sont des indemnités liées à son mandat.
En 2021, elle déclare avoir perçu de la mairie de Perpignan 4.885€ nets, et 468€ nets en tant que conseillère communautaire de PMM. Selon « l’état présentant l’ensemble des indemnités de toute nature » de la mairie, l’indemnité brute perçue par Michèle Martinez était en 2021 de 16,349,97€. Quant à ses collaborateurs, Michèle Martinez en déclare quatre : Laura Chretien, Geoffrey Cosson, Lindsay Fischer et Carla Muti ; déclaration conforme à celle du site de l’Assemblée Nationale.
Déclarations de patrimoine consultable à la Préfecture des Pyrénées-Orientales
Au-delà de leur déclaration d’intérêt et d’activité, chacune des députées a également dû dévoiler son patrimoine auprès de la Haute autorité. Mais contrairement à la déclaration rendue publique en ligne, la déclaration du patrimoine des élues n’est consultable que dans les locaux de la Préfecture du département.
Lors de la précédente mandature, nous avions déjà publié un article sur les déclarations des quatre députés des Pyrénées-Orientales : Romain Grau, Louis Aliot, Laurence Gayte et Sébastien Cazenove. Cliquez ici pour relire notre article.
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