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Documentaire – La bourse ou la vie, étudier à tout prix

Documentaire - La bourse ou la vie, étudier à tout prix

En ce mois de rentrée scolaire, le documentaire La bourse ou la vie, étudier à tout prix a été diffusé sur France 2, ce 4 septembre 2024. La réalisatrice, Claire Lajeunie, suit cinq jeunes qui doivent faire face aux difficultés de la vie étudiante et renoncer à manger ou se soigner.

Théo, Anoa, Solène, Emma et Romain sont étudiants en première année de grandes écoles, en licence ou juste avec le bac en poche. À la fin du mois, ils ne leur reste bien souvent que 50 euros pour subvenir à leurs besoins. Deux sur trois sont en situation d’extrême précarité. Avec l’inflation, les files d’attente pour l’aide alimentaire ont quasiment doublé, et beaucoup d’entre eux ont déjà sauté un repas par manque d’argent.

Se loger ou manger, il faut parfois choisir. En oubliant souvent la santé… Alors ils s’accrochent à leur bourse qui leur permet de survivre, entre 100 et 600 euros par mois selon les critères et se nourrissent grâce aux menus universitaires à un euro.

Anoa, 20 ans, jeune Perpignanaise qui monte à la capitale

Anoa a été acceptée à Sciences Po Paris, un rêve pour la jeune femme originaire de Perpignan. Mais si ses études lui plaisent, elle ne s’imaginait peut-être pas que la vie parisienne était aussi chère et difficile. Boursière, elle touche à ce titre, 150 € qui lui sont versés chaque mois. L’étudiante confie « le soir, je ne pense pas à la faim ou j’esquive le repas… Je fais un repas par jour et c’est tout ». Son seul repas est donc souvent celui du Crous à 1 euro. Dans son frigo, une pomme de terre cuite la veille et un oignon.

Très réaliste, Anoa déplore « un plafond de verre et des études conditionnées au milieu social d’où l’on vient. » Elle ne souhaite pas travailler en parallèle de ses études pour se consacrer pleinement à son cursus et se couche donc régulièrement avec le ventre vide. La jeune femme se plonge dans ses cours et ses révisions pour ne pas penser à la faim.

Dawn, « un cercueil » pour logement

Dawn a 20 ans et vit dans un 9 m2 situé dans une cave. Son logement, qu’elle appelle son « cercueil », n’a ni chauffage, ni évier. La jeune femme lave sa vaisselle dans la douche. Originaire du Loiret, elle faisait quotidiennement les allers-retours entre Orléans et Paris durant sa première année de BTS. Mais épuisée par le rythme, elle a cherché un logement dans la capitale. « J’étais prête à prendre tout ce qui passait… »

Le président de Linkee, l’association d’aide alimentaire, constate une « précarité étudiante » et un « problème de société. Selon une étude, 98% des étudiants sautent des repas ou ne mangent pas à leur faim.

Solène et l’obsession du budget

Etudiante à l’Université de Caen-Normandie, Solène a obtenu un logement Crous mais pour elle, « c’est devenu normal de travailler pendant les vacances ». Elle admet « je regarde plusieurs fois par jour où j’en suis dans mes comptes en banque ». Pour l’étudiante, « c’est devenu plus avantageux de manger chez moi, plutôt qu’au Restaurant Universitaire.» Elle avoue même avoir acheté une balance pour rationner ses repas. Tout comme Anoa, Solène est très réaliste, « c’est compliqué d’être étudiant précaire ». Elle a connu la dépression et des idées suicidaires.

Un couple d’étudiants qui galère

Emma, 21 ans, non boursière, est en couple avec Romain, boursier à l’échelon 1. L’étudiant en médecine touche par mois 170 € de bourse et 260 € en tant qu’étudiant hospitalier. Pour manger, ils ont une solution : «s’adapter aux produits les moins chers qu’ils trouvent.» Pourtant, Emma déclare « je suis obligée de faire attention mais je ne me considère pas comme précaire ». Pour mieux gérer son budget et se rendre compte de leurs dépenses, le couple a choisi de tout payer en liquide et de conserver précieusement l’argent dans une boîte.

Théo associe études et travail

Théo, étudiant à l’Université de Lille, est boursier échelon 5, ce qui représente une bourse mensuelle de 450 €. Si le jeune homme habite désormais dans un logement social, il a vécu dans sa voiture pendant plusieurs mois. Il a connu les nuits sur un parking désert et confie « j’ai pensé au pire ». Pour gagner un peu plus d’argent, il travaille les soirs dans une garderie et fait aussi du babysitting. Une contrainte selon lui, « c’est hyper compliqué de travailler en même temps que ses études, mais si je ne le fais pas, je ne peux pas vivre ». Pour lui, « les études sont une mauvaise phase à passer pour le porte-monnaie ».

Pourquoi la rédaction vous le conseille ?

La précarité étudiante a été mise en lumière durant la crise sanitaire. Mais la réalité est encore peu montrée. Ce documentaire revient sur les difficultés des étudiants à manger, se loger et avoir du soutien. Si ces jeunes sont souvent obligés de quitter le domicile familial pour suivre leurs études, tous savent faire preuve de résilience.

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Pauline Garnier