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École 42 Occitanie : épicentre d’un futur hub technologique à Perpignan ?

ECOLE 42 2E RENTREE

Article mis à jour le 21 septembre 2024 à 11:56

Ce 2 octobre 2023, l’école 42 à Perpignan faisait sa rentrée. La deuxième pour cette école atypique, sans cours magistral ni professeur, et qui attire des profils tout aussi atypiques. Rencontre avec Louna, Marion ou Tyssan, sans oublier la parole d’une partie des mécènes de cette école qui forme les développeurs informatiques de demain.

C’est sur les paroles de Dorothée, «Allo, allo Monsieur l’ordinateur» que Tyssan se lance dans un karaoké avec plus ou moins de justesse. Pour Géro Vigney, directeur 42 Occitanie, ce genre d’intermèdes crée une vraie cohésion au sein du groupe et c’est toujours bienveillant. Le jeune Tyssan a passé avec succès le cap de la sélection, aussi appelée piscine, pour intégrer l’école 42. «Tyssan a immédiatement été dans l’interaction avec nous, avec tous les piscineux. En deux jours, tout le monde connaissait Tyssan.» Pour certains de ses camarades, le jeune de 20 ans, pourtant mal à l’aise à l’idée de prendre la parole en public, est devenu une mascotte.

Les étudiants de l’école 42 Occitanie à Perpignan répartis en coalition

À l’image des maisons de l’école de Poudlard dans Harry Potter, les étudiants de 42 Occitanie ont été répartis en quatre coalitions : eau, terre, feu et air. Des équipes qui affronteront les autres campus 42 sur des projets. Chaque équipe pourra engranger des points pour le collectif.

Avant la répartition dans leur coalition respective, Cédric Siré, président de 42 Occitanie avait plusieurs messages pour les nouveaux étudiants. En duplex depuis les studios parisiens de Webedia*, le natif de Saint-Laurent-de-la-Salanque a tenu à féliciter les étudiants d’avoir franchi la difficile étape de la piscine. 26 jours durant lesquels les aspirants 42 intègrent les bases du codage. Au-delà des félicitations, le fondateur de Webedia a rappelé aux étudiants leur responsabilité vis-à-vis de l’écosystème engagé derrière 42. Car l’école 42 Occitanie est financée à 90% par des fonds privés et 10% par des fonds publics.

«Tous ces gens sont derrière vous, ils vous poussent, ils donnent du temps, de leur énergie, de leur argent. Cela implique un devoir de respect, d’exemplarité et d’exigence.»  Selon Cédric Siré, ces 113 étudiants sont «au meilleur endroit et au meilleur moment pour réussir dans le monde de demain.» Un monde où les impacts de l’intelligence artificielle sont grandissants.

Le codage, encore un secteur très masculin

Si le directeur de 42 Occitanie se félicite du succès de l’école qui accueille près de 300 étudiants en moins d’une année d’existence, il est un domaine où l’objectif est loin d’être atteint. Celui de la parité. En effet, le secteur du numérique attire peu les femmes. En mars 2022, elles étaient moins de 20% à travailler dans la tech. Si la première promotion avait attiré 23% de profils féminins, la rentrée de ce 2 octobre ne compte que 10% de filles. «Une catastrophe» pour Géro qui comptait faire mieux qu’en février 2022. «Pour l’an prochain, nous espérons attirer un tiers de femmes, ou mieux 50%. Il faut qu’elles osent», martèle Géro

Le message de Marion et Louna pour celles qui hésitent à pousser la porte des écoles d’informatique

Marion est titulaire d’une licence professionnelle en chimie des arômes et des parfums. À 28 ans, et après deux ans dans la vente de thés, elle a décidé de se reconvertir. «J’ai un ami qui fait l’école 42 à Paris, une autre qui travaille dans le développement, ils m’ont montré ce qu’ils faisaient et petit à petit l’idée a fait son chemin. Après quelques recherches, je me suis inscrite à la piscine de 42 Perpignan cet été.» Même si Marion concède que le milieu est très masculin, il ne faut pas en avoir peur. «Personnellement, j’ai vécu une grande solidarité, et pour le moment j’ai passé de très bons moments.»

Louna a quant à elle bouclé la piscine du mois de juillet 2023. Elle mène désormais de front un double cursus, master d’histoire de l’art à l’université de Perpignan et codage à l’école 42. Louna aimerait «devenir guide conférencière et grâce au digital, que le public puisse mieux apprécier l’environnement du musée, mieux comprendre les œuvres et voir les choses autrement.»

C’est parfois un peu compliqué d’arriver dans un milieu avec si peu de garçons et Louna a un message pour toutes celles qui hésitent encore à pousser la porte les écoles d’informatique en général et de l’école 42 en particulier. «L’école 42 est très ouverte, il ne faut pas avoir peur de se lancer dans ce cursus, tout est fait pour accueillir dans les meilleures conditions. Le staff est très à l’écoute, et le directeur est très proche de ses étudiants. De toute façon dans tous les milieux, les femmes peuvent avoir quelques soucis, alors il ne faut pas se décourager.»

Les Dames de France pourraient intégrer des entreprises de la tech

Bâtiment emblématique s’il en est, plusieurs niveaux des Dames de France restent encore désespérément vides. Mais selon Laurent Gauze, président de la Chambre de commerce et d’Industrie, le premier étage pourrait prochainement voir l’arrivée de plusieurs startups.

«Nous travaillons sur l’arrivée d’entreprises nationales ou internationales du secteur qui pourraient se localiser en partie sur le 1er étage. Mais nous envisageons aussi une délocalisation partielle de la pépinière de Technosud. Les startups pourraient être en lien direct avec 42 et les ambitions des étudiants qui souhaitent créer leur propre entreprise.»

De son côté, Cédric Siré qui a ouvert des bureaux de Webedia à Toulouse, Aix et Concarneau ne dit pas non à Webedia Perpignan. «Il y a quatre ans, compte tenu des concurrences de Facebook, Google, etc, nous faisions le constat sur les problématiques de recrutement dans la tech à Paris. À l’époque nous avons été contraints de faire un choix qui excluait Perpignan. Nous sommes allés à Toulouse, Aix, et Concarneau, des villes avec des capacités de recrutement. Aujourd’hui, j’aimerais que, si on ouvre une nouvelle antenne, ce soit à Perpignan.»

Les chiffres clés de la deuxième rentrée de l’école 42 Occitanie à Perpignan :

  • 113 étudiants, dont 90% d’hommes.
  • La moyenne d’âge est de 24 ans, le plus jeune à 17 ans, et le plus âgé 54 ans.
  • Sur l’origine géographique, 35% des étudiants sont des Pyrénées-Orientales, 64% du reste de la Région Occitanie et 6% d’étrangers.
  • Avant d’intégrer l’école 42, 38% étaient étudiants, 38% sans emploi, 20% déjà salariés et 2% en free-lance, entrepreneur ou commerçant.

*Webedia est une entreprise française spécialisée dans les médias en ligne. Parmi ses filiales, Allociné ou Easyvoyage.

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Maïté Torres