Article mis à jour le 10 mai 2021 à 18:30
Les 12 et 14 avril, les adhérents du parti Les Républicains sont appelés à renouveler leurs représentants. Dans les Pyrénées-Orientales, Christine Gavalda-Moulenat est présidente des LR66 depuis octobre 2018. À quelques encablures des élections régionales et départementales, le parti de droite est en difficulté sur son espace politique.
Quelle place politique entre Emmanuel Macron qui convainc au centre droit et Marine Le Pen qui attire les plus droitiers des Républicains ? Échange avec Christine Gavalda-Moulenat et François Lietta. Ce dernier, ancien président des LR66 recruté pour Louis Aliot, symbolise ce rapprochement avec le parti du nouveau maire de Perpignan.
♦ Fin des candidatures le 24 mars
À ce jour, ni Christine Gavalda-Moulenat ni François Lietta ne font acte de candidature. La présidente sortante nous précise les conditions requises pour devenir président de la fédération des LR66. Pour se présenter au suffrage, le candidat doit recueillir le soutien préalable de 5% des 1.200 adhérents à jour de cotisation ; des soutiens répartis sur au moins la moitié des circonscriptions.
Les conditions du vote devraient être dévoilées aux adhérents sous quelques jours par la direction du parti. Le guide électoral est d’ores et déjà en ligne sur le site Les Républicains. Outre le président de la Fédération, les adhérents du parti sont appelés à élire :
- 4 Délégués de circonscription. 1 pour chacune des 4 circonscriptions du département. Les sortants à ces postes sont : Jean-Charles Moriconi** (sur la 1), Stéphane Loda ***(sur la 2), Paul Miffre (sur la 3) et Jacqueline Irles**** sur la 4 ;
- 1 Membre élu au comité de circonscription ;
- 1 Représentant des nouveaux adhérents ;
- et 1 Délégué élu de la Fédération au Conseil National.
♦ Christine Gavalda-Moulenat s’emploie « à être fière et à défendre les valeurs de la droite »
À ce jour, la présidente sortante réserve sa décision de candidature. « Je fais le tour des élus, parce qu’il s’agit d’un travail d’équipe. Je consulte pour savoir ce que souhaiteraient les adhérents et les élus. Ce qui compte, c’est d’abord la confiance des adhérents avant de déclarer une quelconque candidature ». Pour rappel, lors de la précédente élection en 2018, Christine Gavalda-Moulenat était seule candidate.
L’affaire Fillon en 2017 a mis à mal le parti ; au niveau national comme local. Le nombre d’adhérents est passé de 3.500 à 1.200. Les élections municipales à Perpignan ont également divisé la droite locale. C’est surtout la position du parti vis-à-vis de ceux qui l’ont quitté qui fait polémique dans les rangs des adhérents. Certains membres demandent une grande fermeté à l’égard de ceux qui ont quitté le parti pour porter l’étiquette lors d’une élection. Romain Grau, ex-suppléant de Daniel Mach à la députation en 2012, et finalement élu député 5 ans plus tard avec l’étiquette En Marche. Ou encore Jean-François Fons, tête de liste Front National aux régionales de 2015, et désormais affiché comme élu sur le site LR66.
La présidente sortante minimise la division ; mais prend acte des reproches qu’elle reçoit. « Les reproches que je subis viennent de ceux qui ont trahi, qui sont partis d’un côté ou de l’autre. En fait, ils nous reprochent de ne pas les suivre ». Christine Gavalda-Moulenat concède le droit de chacun à changer de bord ; mais « n’admet pas qu’on lui fasse de leçons ». « Je pense que sur les valeurs de la droite, nous partageons des choses avec En Marche, et il y a aussi des choses que nous pouvons partager avec Louis Aliot. Mais la plupart des valeurs ne sont pas partagées ».
♦ « Ils ont un problème de positionnement clair »
Pour François Lietta, ancien président des LR66 de 2016 à 2018, Les Républicains « ont un gros problème de positionnement » ; tant au niveau national que local. François Lietta a été l’auteur d’une publication sur son profil Facebook ; pour « susciter les candidatures aux différents postes proposés ». Et non, selon le concerné, pour avancer sa propre candidature qu’il n’écarte pas pour le moment. François Lietta veut aussi que des questions soient posées sur le positionnement du parti.
« Devons-nous encore nous allier avec des gens de chez Macron? Devons-nous reprendre les élus quand ils reviennent l’air de rien ? Faut-il interdire le dialogue avec l’équipe municipale de Perpignan dans ces élections ou les prochaines ? Le Parti communiste est considéré comme un allié fiable du parti socialiste ; dans ces conditions, les LR peuvent-ils tourner le dos au RN ? »
François Lietta veut une ligne claire. « Je ne tire aucune conclusion, je pose les questions. Ces élections internes peuvent permettre de trancher. Aujourd’hui, l’absence d’une ligne claire, soit avec En Marche, soit avec le RN, mais à l’inverse, un peu d’ici et un peu de là, fait perdre de l’espace politique et les élections ! ». L’ancien membre de la fédération rappelle qu’en 2012, et alors qu’il était lui-même assistant parlementaire du député UMP Fernand Siré, ce dernier avait été réélu sur la 2ème circonscription. Une réélection à la faveur du retrait du candidat Front National ; et ce, malgré une vague rose qui avait fait élire 3 députés socialistes sur 4.
♦ Quelle stratégie pour les élections départementales ?
Quid de la constitution des duos pour les cantons ; mais aussi de la stratégie au second tour de l’élection départementale ? « Pour les départementales, notre ligne sera d’avoir sur chacun des 17 cantons, un tandem issu de la droite et du centre ». En dépit des accords d’appareils nationaux, François Lietta est favorable à des accords locaux. Il déplore la défaite aux départementales de la droite locale menée par Jean Castex. Ce dernier est depuis devenu le Premier ministre d’un Président En Marche.
« En 2015, on pouvait gagner le département. Il suffisait de retirer un ou deux candidats en mauvaise posture par rapport au FN, et l’inverse se serait certainement produit. Aujourd’hui, le département ne serait pas à gauche ».
♦ Notes
*Le Ni-Ni est une position électorale souvent utilisée par Nicolas Sarkozy, figure tutélaire du parti Les Républicains. Cette position consiste à ne faire aucun rapprochement électoral avec le Rassemblement National. Même quand le candidat de droite est éliminé du second tour. Ce fut notamment le cas alors que le « champion » des LR avait été éconduit du second tour de la présidentielle.
**Jean-Charles Moriconi est maire de Pollestres.
***Stéphane Loda est maire de Canet-en-Roussillon.
**** Jacqueline Irles est maire de Villeneuve-de-la-Raho.
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