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Départementales – Les Verts rompent les fiançailles d’un mariage de raison

26/03/2018, Perpignan, France, Conseil départemental © Arnaud Le Vu / MiP

Article mis à jour le 20 septembre 2022 à 20:31

Europe Écologie – Les Verts et le Parti Socialiste feront course à part pour l’élection régionale ; mais la question reste entière pour les Départementales. Pour l’élection du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, l’union semble encore possible à gauche de l’échiquier catalan. C’est ce que proposent les délégations locales du PCF, PRG, PS et Place Publique – réunies sous le nom de Mon département en commun, pays catalan & Fenouillèdes – et signataires aujourd’hui d’un communiqué dans ce sens.

Un communiqué qui agace Nicolas Berjoan, secrétaire départemental d’Europe Écologie – Les Verts. Il dénonce « une pression exercée », ainsi qu’une « communication mensongère ».

♦ « Les militants d’EELV sont appelés à se prononcer »

La formation politique Mon département en commun fait du pied aux Verts en vue des élections départementales prévues pour les 13 et 20 juin 2021. Un représentant du collectif d’expliquer la démarche : « Nous avons fait en octobre un appel – avec EELV, Génération Ecologie et Génération.S – pour un département solidaire, écologiste et citoyen ». Le communiqué du jour poursuit : « Au travers de cette expression, (…) nous avons collectivement posé les bases d’un contrat de majorité en vue des élections départementales. Pendant plusieurs semaines, nous avons organisé discussions et séances de travail, animés par la volonté de construire une offre politique rassemblée (…) ».

Et le porte-parole détaille avant d’apostropher les militants écolos : « Nous sommes ensemble depuis le début. Là, on est à un point où les militants d’EELV sont appelés à se prononcer ». En clair, ce mouvement porté par la majorité PS laisse deux options à EELV : se ranger derrière un candidat unique aux couleurs de Mon département en commun ; ou faire cavalier seul, à l’instar du schéma régional.

Présidente socialiste du conseil départemental, Hermeline Malherbe nous évoquait il y a peu les discussions en cours. « Nous travaillons sur le projet et nous discutons avec nos différents partenaires. Les membres actuels de la majorité départementale (PS, le PC, le PRG), mais aussi le centre et les écologistes (EELV, Génération Écologie, Génération.S et Place Publique). Nous devons travailler le programme, et la répartition des cantons. De ce point de vue là, c’est plus difficile, mais comme dans toute négociation« .

Carole Delga et Hermeline Malherbe
Carole Delga et Hermeline Malherbe

♦ La menace d’une éventuelle union des droites

Quoi qu’il en soit, un rapprochement est déjà fait d’après le porte-parole du mouvement. « Il y a des enjeux locaux au vu de la crise, et de la menace que représentent la droite et l’extrême droite. On dit aux Verts de venir avec nous, plutôt que d’opter pour une stratégie solitaire suicidaire pour l’ensemble de la gauche, qui condamnerait l’avenir de notre département ».

Ce dernier regrettant le clivage EELV-PS pour les Régionales. « Perpignan a été le laboratoire de ce que pouvaient provoquer les divisions de la gauche. La conséquence a été la victoire du Rassemblement National. Aujourd’hui, les Verts n’ont pas encore d’élus au département et la gauche est sortante. On leur propose donc d’en avoir. On a élargi la majorité, on est prêts à faire du renouvellement avec les sensibilités différentes de gauche ».

Et de conclure : « Avec l’abstention, s’il y a plusieurs candidatures à gauche, c’est la victoire de la droite, voir de l’extrême droite dans certains cantons. Il ne faut pas oublier l’une des principales missions du département : le social ».

Le collectif Mon département en commun mené par les socialistes ferait-il pression aux écologistes ? Au risque de provoquer l’inverse ?

26/03/2018, Perpignan, France, Conseil départemental © Arnaud Le Vu / MiP
26/03/2018, Perpignan, France, Conseil départemental © Arnaud Le Vu / MiP

♦ « Ils ne nous ont jamais écoutés » – dixit EELV

Aujourd’hui, la délégation d’EELV n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Nicolas Berjoan, nous affirme que la réponse définitive viendra en mars après un vote en interne. L’ex-formation d’Agnès Langevine étant très active dans le calendrier des Régionales. Mais Nicolas Berjoan tient à nuancer certains propos tenus plus en amont. « Oui, on a fait un travail ensemble, en octobre ; mais seulement pour un appel commun émanant de plusieurs partis politiques ».

Le secrétaire départemental de calmer certaines ardeurs : « Les discussions ne se sont pas déroulées comme on l’attendait. Ce communiqué ne respecte pas la réalité des négociations. Il n’y a pas eu de contrat de majorité, d’aucune manière. Notamment parce que cette majorité n’a pas donné de réponses favorables à nos demandes ; ni en termes de cantons, ni en termes de programme. Ils ne nous ont jamais écoutés ! ». 

26/03/2018, Perpignan, France, Conseil départemental © Arnaud Le Vu / MiP
26/03/2018, Perpignan, France, Conseil départemental © Arnaud Le Vu / MiP

♦ Une fracture tant au niveau départemental que régional

Nicolas Berjoan conclut agacé :  » ‘Mon département en commun’ fait pression sur nos militants à la veille de notre assemblée générale. Le tout sur fond de menace de la droite et de l’extrême droite notamment. C’est une méthode inacceptable. Cela explique pourquoi les négociations ne se passent pas bien ; ni au niveau départemental, ni régional. Nous avons à choisir librement notre stratégie. Ils n’ont pas à nous faire porter la responsabilité d’un échec alors qu’EELV a tout fait pour obtenir un accord ».

« Si on a commencé ces négociations, c’est qu’on a conscience des enjeux de notre territoire qui menacent la gauche. Et ça ne nous est pas étranger tout ça ! » – Dixit le secrétaire d’EELV 66.

Le communiqué se termine sur : « Dans un esprit constructif, (…) la Majorité départementale a fait des propositions justes et équitables, où chacun des partenaires trouve sa place notamment dans des cantons où la majorité est sortante. À 4 mois des élections, nous appelons les militant.es d’Europe-Écologie Les Verts à ne pas refuser l’unité et le rassemblement comme décidé à l’échelle régionale. La volonté d’union autour d’un projet partagé, opposé au programme de la droite réactionnaire et de l’extrême droite, doit l’emporter sur les calculs politiciens« .

Europe Écologie – Les Verts accompagnés de Génération.S devraient publier ces prochains jours une réponse officielle en vue de la situation. Mais pour l’heure, une candidature commune EELV – PS – Génération.S – Place Publique – Génération Ecologie – PCF – PRG – semble peu probable pour les Départementales de juin.

// La politique des Pyrénées-Orientales :

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Idhir Baha